Les Australiens votaient par référendum pour reconnaître dans la Constitution les Aborigènes…

Plus de 59 % des Australiens ont rejeté cette proposition au terme d’une campagne sur fond de déferlante raciste.

Des siècles de déshumanisation, de massacres des autochtones (aborigènes), de destruction de la faune et la flore, d’humiliation coloniale, d’enlèvements d’enfants placés de force dans des orphelinats pour blanchir la population, d’accaparement des terres : c’est comme cela qu’a été construite l’Australie par les colons britanniques.

Une nation abjecte qui, contrairement à son voisin néo-zélandais, est restée à minima dans le déni, et plus généralement fière de ses origines coloniales et de son racisme.

Il était donc logique que plutôt que de laisser statuer sans négociation les peuples premiers sur leur propre sort, l’État a été obligé de consulter l’ensemble de la population composée vivant sur le sol australien, composée très majoritairement d’anciens colons.

La demande d’une modification de la constitution en place depuis 1901 est portée depuis des années par les représentants aborigènes.

Le fait même que la gauche travailliste n’avait probablement pas d’autres moyens qu’une proposition soumise au vote par référendum, est en soi difficile à accepter.

Présents depuis au moins 60 000 ans, les aborigènes souffrent de très graves discriminations. Parfois parquées dans des « réserves », leurs populations représentent environ 984 000 personnes, c’est à 3,8 % de la population australienne.

Au début de la campagne, les sondages donnaient le « oui » vainqueur à 70%.

C’était sans compter un acharnement de communication raciste, ainsi qu’une déferlante de fake-News, portée notamment par le leader populiste de droite conservatrice Petter Dutton.

Près de 60 % ont finalement rejeté cette proposition, insinuant que des terres seraient confisquées aux blancs ou encore qu’il s’agit d’un complot des Nations Unies, le plus souvent simplement par racisme décomplexé.

Représentées par des chefs autochtones, les associations de défense des droits aborigènes appellent à une semaine de silence pour «pleurer et réfléchir».

Dans un communiqué qui exprime ce dégoût, il est notamment déclaré que « La vérité est que nous avons proposé cette reconnaissance et qu’elle a été refusée. Nous savons maintenant où nous en sommes dans notre propre pays ».

A l’initiative de ce référendum, le premier ministre travailliste Anthony Albanese « Ce soir, je tiens à reconnaître que pour de nombreux Aborigènes et insulaires du détroit de Torres cette campagne a été un fardeau lourd à porter. Et ce résultat sera très difficile à supporter »

Colons d’un jour, colons toujours !

L’Australie n’en a pas fini avec ses fondements.