SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
A l’appel d’organisations politiques, syndicales et associatives, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées en soutien au peuple palestinien ce dimanche. Une démonstration après deux semaines de répression.
22 octobre
De façon inédite, le rassemblement avait était d’emblée autorisé ce dimanche à Paris. Après deux semaines d’interdictions de manifester et de répression et d’accusations d’apologie du terrorisme ou d’antisémitisme pour censurer les voix antisionistes, le gouvernement a dû reculer face à la pression de la rue. Une répression que dénonce Jean Guy Greilsamer de l’Union Juive Française pour la Paix au micro de Révolution Permanente : « Le gouvernement français instrumentalise l’antisémitisme pour interdire les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien. Mais ces manifestations se développent quand même et depuis plusieurs jours des référés donnent raison aux manifestants ! »
Sur place, Céline Verzeletti de la CGT, qui appelait à ce rassemblement, a insisté sur la nécessité de se « mobiliser en toute circonstance en faveur de la paix, en soutien à tous les peuples opprimés et assassinés ! ». Une solidarité qui se retrouve dans les interventions de Solidaires, l’UJFP, la France Insoumise ou le NPA. Au même micro Ramy Shaath, militant palestino-égyptien rappelle « Le gouvernement israélien nous a donné un ‘choix’ : soit vous quittez vos maisons, ou nous allons vous détruire et vous écraser. Nous, palestiniens, nous avons répondu que nous allons résister ! ».
Un peu plus loin, sur la scène montée par Urgence Palestine, un regroupement de plusieurs organisations politiques et syndicales parmi lesquelles Solidaires, Boussoles Palestine, Attac, Europalestine, Révolution Permanente ou le NPA, une militante palestinienne appelle à construire un mouvement fort à travers le monde pour soutenir le peuple palestinien : « J’ai eu mon frère, il m’a dit ’Vous êtes notre dernier recours, vous, le peuple libre qui descend dans la rue dans le monde entier. Parlez de nous, portez notre voix ! Dites que ce qui se passe à Gaza c’est un génocide.’ » Suivent des interventions de BDS, Samidoun ou encore du PIR.
En écho, Sasha Yaropolskaya de Du Pain et des Roses assure « En tant que féministe que personne LGBT on refuse de rester silencieuses. Soi-disant, ça serait contradictoire de soutenir la Palestine en étant LGBT. Mais nous on dit haut et fort que le premier oppresseur des femmes, des LGBT et des enfants en Palestine, c’est l’État colonial d’Israël ! » Urgence Palestine avait déjà appelé aux rassemblements précédents et cherche à construire un mouvement le plus grand et le plus large possible. C’est ce que rappelle Anasse Kazib dans son intervention : « Ici on est du côté du peuple palestinien. Il n’y a pas de neutralité entre l’oppresseur et l’opprimé. On doit marcher sur Paris pour la Palestine. On vous donne rendez-vous samedi 28 octobre pour une grande manifestation ! »
Avec cette première mobilisation de grande ampleur, quelques jours après le rassemblement réussi de jeudi dernier à Paris, une nouvelle étape dans la solidarité avec la Palestine est franchie. Une belle démonstration contre l’offensive des dernières semaines, et alors que la France restait un des seuls pays à être privé de mobilisations à la hauteur de la gravité de la situation.
Il s’agit désormais de préparer la suite de la mobilisation, en construisant non seulement une manifestation encore plus nombreuse samedi prochain, mais aussi menant une véritable campagne qui s’enracine dans les universités et les lieux de travail pour exiger l’arrêt de bombardements et de l’intervention israélienne et la fin de la criminalisation du soutien au peuple palestinien, à commencer par l’abandon des poursuites visant organisations et individus pour leur solidarité avec la Palestine.
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