En même temps que le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou enfonce Gaza, la Palestine mais aussi le peuple israélien dans la pire des horreurs, un mouvement anti-impérialiste mondial se lève depuis plus d’un mois qui n’a peut-être pas été aussi important depuis la guerre du Vietnam dans les années 1960-1970..
Ce qui, au milieu du drame, fait briller une lueur d’espoir.
Et cela d’autant, qu’à la différence des mouvements anti-impérialistes dans le passé, le plus marquant aujourd’hui, c’est que si le mouvement actuel soutient à juste titre les palestiniens contre le gouvernement de Netanyahou, il ne soutient pas pour autant le Hamas, et surtout n’oublie pas le peuple israélien, en n’en faisant pas un bloc unanime derrière son gouvernement comme en témoignent encore les manifestations importantes de ces 10 et 11/11 à Tel Aviv pour le retour des otages et pour la paix et le cessez-le-feu. C’est bien sûr lié aux 39 semaines consécutives de manifestations massives du peuple israélien contre le gouvernement, qui, à défaut d’avoir une démocratie dans les institutions, essayait de la faire vivre par en bas dans la rue, cherchant aussi la démocratie en Palestine, avec l’espoir que ça soulevait pour toute la région, parlant ainsi à bien d’autres mouvements du même type dans le monde. Ce mouvement de soutien au peuple palestinien sans l’opposer au peuple israélien, relève d’un sentiment planétaire montant de renversement de toutes les barrières et frontières, de ras-le-bol planétaire contre ce système capitaliste déliquescent et violent qui tend à détruire toutes les libertés démocratiques, en glissant peu à peu vers des régimes de plus en plus autoritaires, xénophobes, racistes et sexistes tout en profilant devant nous le spectre général de la guerre.
Ces sentiments politiques généraux qui donnent le contenu de ce mouvement anti-impérialiste si particulier sont les mêmes qu’on voit surgir au sein des mouvements économiques depuis les Gilets Jaunes contre les hausses de prix mais aussi pour la démocratie directe, en passant par le mouvement de ce printemps pour la défense des retraites et en même temps pour la démocratie contre les 49.3, pour la défense de l’environnement avec les méga-bassines et contre l’embrigadement militaire de la jeunesse contre le SNU, jusqu’aux grèves actuelles gagnantes aux USA où on entend un discours inhabituel et radical. C’est parce qu’ils savent que c’est un autre monde qu’ils défendent, que ces mouvements sont si déterminés et deviennent de plus en plus gagnants et dangereux pour l’ordre établi.
Ce qui faisait recette hier pour les dominants, ne le fait plus.
Dans le tout petit État du Mizoram en Inde, de la taille de Gaza, ont lieu des élections très significatives qui retient l’attention de toute l’Inde, avec un résultat le 3 décembre. Alors que l’Inde est aux mains de l’extrême-droite dirigée par le BJP de Modi qui a pris le pouvoir en 2014 et s’y maintient par une politique de divisions et de haines ethniques et religieuses, le parti ethnique qui dirige le Mizoram, pourtant un allié de Modi, a refusé que le BJP vienne l’aider à faire campagne dans l’Etat en même temps que le BJP n’arrive pas à trouver des candidats sus sa propre étiquette. C’est que dans l’État voisin très ressemblant, le Manipur, aussi de la taille de Gaza et aux mains du BJP, celui-ci a suscité une guerre ethnique et religieuse en mai 2023, qui depuis cette date a fait 180 morts, des milliers de blessés, 60 000 déplacés, des milliers de maisons brûlées et déclenché une colère et une mobilisation populaire générale, toutes ethnies et religions confondues, contre le pouvoir de l’extrême-droite. Ce qui a fait son succès depuis 2014 semble donc en train de se retourner contre lui.
Dans le tout petit État du Mizoram en Inde, de la taille de Gaza, ont lieu des élections très significatives qui retient l’attention de toute l’Inde, avec un résultat le 3 décembre. Alors que l’Inde est aux mains de l’extrême-droite dirigée par le BJP de Modi qui a pris le pouvoir en 2014 et s’y maintient par une politique de divisions et de haines ethniques et religieuses, le parti ethnique qui dirige le Mizoram, pourtant un allié de Modi, a refusé que le BJP vienne l’aider à faire campagne dans l’Etat en même temps que le BJP n’arrive pas à trouver des candidats sus sa propre étiquette. C’est que dans l’État voisin très ressemblant, le Manipur, aussi de la taille de Gaza et aux mains du BJP, celui-ci a suscité une guerre ethnique et religieuse en mai 2023, qui depuis cette date a fait 180 morts, des milliers de blessés, 60 000 déplacés, des milliers de maisons brûlées et déclenché une colère et une mobilisation populaire générale, toutes ethnies et religions confondues, contre le pouvoir de l’extrême-droite. Ce qui a fait son succès depuis 2014 semble donc en train de se retourner contre lui.
Même chose au USA, où cette semaine, des élections partielles dans trois États dominés par les républicains ont conduit à un effondrement électoral du parti de Trump autour de la question du droit à l’avortement.
C’est que ces élections, aussi bien en Inde qu’aux USA, se placent dans une montée des grèves économiques gagnantes pas vue depuis très longtemps. Aux USA, ce sont les grèves du servi postal de l’UPS, l’automobile, les scénaristes, acteurs, les pilotes et agents de cabine de l’aviation, les agents de santé, ceux de l’hôtellerie et dans bien des conflits locaux contribuant à modifier les rapports de force généraux. Mais plus que cela, dans ce cadre de luttes victorieuses, on assiste à une prise de conscience politique générale de la classe ouvrière et de son envie et sa capacité à monter sur la scène politique pour refuser ce qui la divise et changer le monde .
Dans la grève victorieuse des scénaristes américains, le réalisateur très connu de « The Bear », Christopher Storer, a expliqué que par delà les succès économiques de cette grève à Hollywood, ce qui l’avait le plus marqué, c’était la découverte de la solidarité entre travailleurs et en même temps la prise de conscience que ce n’était que le début d’une grande lutte pour remettre en question l’ordre capitaliste… et qu’il n’était pas le seul à penser ainsi. Du coup, depuis, il participe à tous les piquets de grève, aussi bien ceux des postiers de l’UPS comme ceux des femmes de ménage de l’hôtellerie et il a décidé de devenir écrivain et réalisateur pour la classe ouvrière. N pense aux déclarations ou actions du même type dans les années 1930 de Steinbeck, Orwell ou Hemingway.
Shawn Fain, un autre exemple, secrétaire de l’UAW, le syndicat de l’automobile américain, qui n’est pas un révolutionnaire mais seulement un démocrate de gauche, a déclaré sur grande antenne de manière totalement inédite en sortant du cadre corporatiste syndical traditionnel auquel ces dirigeants syndicaux nous ont habitué, que le succès de la grève des ouvriers de l’automobile devait être un encouragement à tous les travailleurs américains… mais aussi à ceux du monde afin de mettre fin à la domination des milliardaires sur la planète.
On n’avait pas entendu un telle déclaration communiste « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » dans une telle bouche et aux USA depuis les années 1930, au moins depuis aussi longtemps qu’on n’avait pas vu un tel succès du mouvement des employés d’hôtel et de casinos de Las Vegas ces derniers jours, puisque cela remonterait à 1935 selon les syndicats.
Le sentiment de la montée des dangers et du risque de guerre avec la victoire électorale de Hitler en 1933 devait être du même type que ce qui commence à être ressenti aujourd’hui. Cela a conduit en France, tout aussi bien à la tentative de coup d’État fasciste en février 1934 qu’au début de ce qui aurait pu être une nouvelle révolution française avec la grève générale de mai-juin 1936.
Le désastre en Palestine n’est pas qu’une répétition inscrite dans les ornières de drames passés, mais à partir de là, c’est aussi un avertissement pour le monde de demain. Les dockers des USA, du Canada, d’Italie, d’Espagne, de Belgique, d’Australie, de Nouvelle Zélande bloquent les bateaux d’armes pour Israël. C’est le monde de demain qui se lève contre ce massacre.
L’envie d’une paix entre les peuples, d’un monde plus heureux sans oppression ni exploitation débarrassé du capitalisme et en accord avec la nature, et pourquoi pas d’une fédération mondiale des peuples, comme cela avait été un objectif pour beaucoup après les désastres de la seconde guerre mondiale, mais par en bas pas par en haut comme l’ONU, ne doit plus être une utopie pour des lendemains lointains mais à l’ordre du jour maintenant.
C’est ce que nous demande le mouvement anti-impérialiste actuel. Soyons à la hauteur !
C’est ce que nous demande le mouvement anti-impérialiste actuel. Soyons à la hauteur !
Jacques Chastaing, 12/11/2023
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