Ticket gagnant pour le fascisme :
Javier Milei élu président de l’Argentine.
Malheureusement, l’Argentine n’est pas prête à voir des jours meilleurs advenir dans les mois qui viennent.
Le géant de l’Amérique du Sud est dans le viseur du FMI depuis 2001 déjà.
Ce dernier réclame au pays de régler une dette de plus de 44 millards de dollars.
Au prétexte de cette dette, une politique d’austérité amplifiant la misère de la population est à l’œuvre depuis plusieurs années déjà, et une inflation monumentale touche l’économie du pays, plongeant des millions de personnes dans la précarité. En octobre 2023, les prix ont bondi de 142,7% sur un an, c’est même un record mondial.
Menant sa campagne équipé d’une tronçonneuse brandie à tout bout de champ pour symboliser le fait qu’une fois élu, les dépenses publiques seront réduites à néant, Javier Milei l’illuminé ne se contente pas d’aimer la violence symbolique.
En effet, il est tout bonnement favorable à la libre circulation des armes à feu et prévoit de supprimer des ministères inutiles selon lui, comme celui de l’éducation, le ministère de la santé, de la culture ou encore celui des femmes.
Il est bien sûr contre l’IVG qu’il souhaite interdire à nouveau ( elle avait été autorisée en 2020 après un long combat populaire dans les rues ).
Ce combo ne serait pas complet si ce sinistre personnage n’était pas climato sceptique et bien sûr farouchement opposé aux droits et à la sécurité de la communauté LGBT.
Pour combattre l’inflation galopante, il veut « dynamiter la banque centrale argentine » et remplacer le peso argentin par le dollar ( en plus de supprimer comme on le disait plus haut absolument toute structure politique en place).
Javier Milei lui même se qualifie d’« anarcho – capitaliste », une des caractéristiques dont s’affuble le courant politique dont il se revendique, le libertarisme.
Sans surprise donc, son credo est de prôner une intervention minimale de l’Etat dans la vie des citoyens et une liberté d’expression maximale, à tout prix.
Le libertarisme ( ou libertarianisme) met l’accent sur la propriété privée, l’absence de toute forme de contrainte, à commencer par celle de l’État.
L’accession à une forme de pouvoir comme par exemple un mandat présidentiel, est d’ailleurs une source de division au sein même des libertariens, ce qui paraît assez logique puisqu’il représente désormais cet État même qu’il refuse.
Comme d’autres le font et l’on fait avant lui, il a surfé sur une situation économique déplorable et une déception de la population vis à vis des politiques, pour s’ériger en grand sauveur anticonformiste et populaire.
Méthode vieille comme la politique : s’auto proclamer contre l’Etat, en sachant pertinemment que la population en est déçue.
Puis remplacer le tout par un système encore plus libéral et destructeur.
Ces méthodes perverses ont déjà porté leurs fruits avec Trump et Bolsonaro.
Sans oublier une réalité : la société mondiale subit une forme de fascisation depuis quelques années et bien évidemment, les voix qu’il a su mobiliser ne sont pas du seulement le reflet d’une confusion naïve et de désespoir.
Il y a forcément une partie importante de la population argentine qui a viré à l’extrême droite.
Et c’est pour cela que nous souhaitons bien du courage à celles et ceux qui tentent d’inverser la tendance en continuant à résister contre l’inversion des valeurs qui envahit le monde actuel.
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