Cette année encore, la France poursuit sa dégringolade au classement PISA, qui compare les systèmes éducatifs et le niveau des élèves dans les différents pays.
Depuis ce matin toute la presse réactionnaire est en alerte. Le niveau des jeunes régresse. Et chacun y va de sa petite hypothèse, toutes plus amusantes les unes que les autres.
Mais si cette année c’est le niveau de maths qui semble poser problème, nous avons le droit aux éternelles tirades sur le niveau de langue de la jeunesse, plus intéressée par Tiktok que par la littérature d’un autre âge, tandis que pour certains, c’est le COVID qui est à blâmer. D’autres affirment que ce sont les écrans, tandis que pour les plus téméraires, c’est carrément la diversité de la population qui fait baisser le niveau général des jeunes (comprendre ici que les Noirs et les Arabes seraient considérés comme responsables de la baisse du niveau global).
Bref, tout un florilège d’hypothèses, qui ont pour point commun de désigner les jeunes comme étant les premiers responsables de cette baisse au classement PISA.
Pourtant, aucun de nos amis réacs n’a pensé à s’interroger sur l’état général de l’enseignement public en France. A croire qu’ils sont tout simplement cons.
Pendant que les enseignants, les élèves et les parents d’élèves alertent depuis des années sur la dégradation des conditions d’enseignement, la droite qui en est la première responsable, se demande comment elle va bien pouvoir expliquer cette dégringolade.
Coupes de budget, diminution des effectifs et augmentation du nombre d’élèves par classe, non-remplacement des profs, vétusté des bâtiments, précarisation des enseignants, notamment des contractuels. En bref, tout un tas de mesures qui détruisent à petit feu le secteur de l’enseignement public.
C’est comme si la droite s’étonnait aujourd’hui du piètre état du secteur de la santé publique en France.
Bref on les emmerde. Et aux jeunes qui nous lisent, ne vous laissez pas faire. Vous êtes bien moins cons qu’ils ne l’étaient à votre âge. Avoir lu quelques classiques de la littérature française ne les empêche pas de raconter de la merde à longueur de journée.
La responsabilité du système éducatif est immense pour contrebalancer le pouvoir de l’hyperconsommation. Nous avons besoin d’une humanité qui pense, qui crée, qui s’engage, qui partage. Il faut montrer aux jeunes qu’il existe d’autres sources de plaisir que l’acte d’achat. On ne combattra la séduction de la consommation qu’avec le concours d’autres formes de séduction plus riches. La culture au sens large doit reprendre ses droits, à travers le cinéma, la danse, la peinture, la photographie, la musique, la pensée, la nature, le jardinage. La consommation ne peut pas tout apporter (le bonheur de se sentir utile, le sens de la vie…): elle devient un fétiche lorsqu’on n’a rien d’autre.
Les citoyens ont du pouvoir dans leur vie…
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