L’Iran commémorait la mort du général Qassem Soleimani, tué en janvier 2020 dans une attaque américaine de drone, lorsqu’une double explosion a provoqué un carnage.
INTERNATIONAL – La commémoration a tourné au drame. Une double explosion près de la tombe de Qassem Soleimani, ancien homme-clé du régime de Téhéran tué par les États-Unis il y a quatre ans jour pour jour, a fait au moins 103 morts et 170 blessés ce mercredi 3 janvier en Iran, à Kerman. La cause de ces explosions, qui se sont produites à quelques minutes d’intervalle, n’est pas connue dans l’immédiat.
L’Iran célébrait ce jour le quatrième anniversaire de la mort du général, tué en janvier 2020 à l’âge de 62 ans lors d’une attaque de drone américain en Irak. C’est dans ce contexte que les explosions se sont produites, près de la mosquée Saheb al-Zaman, dans la ville natale de Soleimani, dans le sud du pays. Elles ont touché un important cortège rassemblé dans le cadre de cette cérémonie commémorative, à la fois composée de représentants du régime et d’anonymes.
Des bombes « activées à distance »
Selon les informations données par l’IRNA, l’Agence de presse de la République islamique, une première explosion s’est produite à 700 mètres de la tombe de Soleimani, et la seconde à un kilomètre, dix minutes plus tard. De son côté, l’agence locale Tasnim, qui cite des sources bien informées, affirme que les explosions ont été provoquées par des « bombes dissimulées dans deux sacs ». « Les auteurs des faits ont apparemment activé les bombes via une télécommande », selon la même source.
Les images prises sur place par les agences de presse, mais également les vidéos partagées sur les réseaux sociaux, témoignent de la panique qui s’est emparée des participants du cortège, tentant désespérément de quitter le site alors que le personnel de sécurité bouclait la zone, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous.
Juste après les explosions, des secouristes et des ambulances sont rapidement arrivés sur place et sont encore à pied d’œuvre, alors que le bilan ne cesse de s’alourdir.
Une « attaque terroriste » pour les médias d’État
« L’incident est une attaque terroriste », a immédiatement estimé la télévision d’État, citant Rahman Jalali, adjoint au gouverneur de la province de Kerman. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat. Ces explosions surviennent alors que les tensions sont vives au Proche-Orient, un jour après que le numéro deux du Hamas a été tué lors d’une attaque de drone à Beyrouth.
Avant son assassinat, Soleimani était considéré comme la figure la plus puissante d’Iran après le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Homme-clé du régime, il a d’abord servi dans la guerre Iran-Irak de 1980-1988, puis a rapidement gravi les échelons pour devenir finalement chef de la Force Qods des Gardiens de la révolution, chargée des opérations extérieures de la République islamique. L’ayatollah Ali Khamenei avait, au moment de sa mort, décrété trois jours de deuil national.
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