Des manifestants rapportent que des contrôles d’identité ont notamment été effectués lors de la levée d’un barrage à Saint-Etienne-de-Montluc, en Loire-Atlantique.
AGRICULTURE – Les nouvelles annonces du gouvernement ont conduit la FNSEA et les Jeunes agriculteurs à appeler les agriculteurs à rentrer chez eux. Les deux derniers blocages de la Confédération paysanne, dont celui du péage de Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère, sur l’A43, viennent, quant à eux, d’être levés ce samedi 3 février par les forces de l’ordre. Et certains exploitants regrettent une expulsion forcée.
Si la levée du barrage isérois s’est faite dans le calme, certains agriculteurs se sont même mis à chanter, comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo ci-dessous, la déception et l’incompréhension sont montées dans les rangs. La Confédération paysanne espérait en effet rester au niveau de la zone logistique des Chesnes jusqu’au lundi 5 février.
« Deux poids, deux mesures »
« On a résisté comme on a pu, on est les seuls à avoir appelé à continuer la lutte », a déclaré à l’AFP Isabelle Douillon, une agricultrice du Rhône. Même déception du côté d’André Bouchut, militant de la Confédération paysanne, qui regrette un « deux poids, deux mesures ». « Quand la Confédération paysanne se bat pour des idées, on dit qu’on est des éco-terroristes, quand d’autres se battent, on a l’impression que le ministre de l’Intérieur est en vacances », regrette-t-il encore à France Bleu Isère.
« On se bat pour tou.tes les paysan.nes pour un revenu digne. Et on nous a expulsés Manu militari. Pas d’achat de nos prix agricoles en dessous du prix de revient ! », a réagi sur son compte Twitter X le syndicat paysan.
« Le gouvernement ne connaît que la répression », s’est aussi emporté la branche lyonnaise du collectif écologiste Les Soulèvements de la terre, présents sur le barrage aux côtés de la Confédération paysanne. « Alors que la manifestation est déclarée jusqu’à lundi, qu’il n’y a eu aucunes dégradations/violences, les forces de l’ordre et la préfecture ont décidé de nous expulser du péage de St Quentin Fallavier ! » , s’indigne-t-il encore sur X.
« Ils exigent un contrôle d’identité »
Environ 80 agriculteurs qui bloquaient depuis lundi soir la centrale d’achats de Leclerc pour le Grand ouest de la France, à Saint-Etienne-de-Montluc (Loire-Atlantique), ont aussi été contraints d’évacuer.
« On est en train de se faire évacuer par les forces de l’ordre, qui sont venues avec de gros moyens. On se fait déloger alors qu’on était tout à fait pacifiques », déplore Jean-François Guitton, secrétaire général de la Confédération paysanne en Loire-Atlantique, précisant « qu’il ne reste pas une trace de notre passage, on laisse le lieu nickel ».
« Ils exigent un contrôle d’identité de toutes les personnes présentes, ça ne s’est fait sur aucun autre blocage », assure-t-il par ailleurs, s’étonnant de recevoir un « traitement différent de ce qui s’est fait sur d’autres blocages ».
Une interpellation pour rébellion
Le site a été évacué « en raison des troubles à l’ordre public et des risques de pénuries et de pertes de produits frais », selon la préfecture de Loire-Atlantique. « Un individu s’est néanmoins rebellé et a été interpellé pour outrage et rébellion ».
Mais en dépit de ces explications, les concernés ne semblent guère convaincus. La Confédération paysanne s’est en effet indignée du « choix du gouvernement de traiter différemment les mobilisations et les organisations syndicales », dans un communiqué. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait donné tout au long du mouvement des consignes aux policiers et gendarmes pour laisser faire les barrages et actions d’agriculteurs, à moins qu’ils essaient de se rapprocher de Rungis ou de Paris.
Les barrages de l’A43 et de la Sca Ouest étaient les deux derniers tenus par la Confédération paysanne, d’après une porte-parole du syndicat agricole. Le syndicat marqué à gauche a indiqué poursuivre des actions ce samedi, notamment à Nice, Blois, et Lille, pour dénoncer la politique agricole du gouvernement.
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