8 mars et au delà : détruire le patriarcat !

L’inscription de la l’IVG dans la Constitution française, quelques jours avant le 8 mars, n’est qu’un petit arbuste qui cache une immense forêt de raisons de continuer la lutte pour les droits des femmes.

Sur la question de l’IVG, rappelons que ce qui a été inscrit dans la Constitution n’est qu’une liberté et non un droit. Il ne s’agit en rien de jouer sur les mots car la différence est de taille. Cette inscription signifie que l’IVG n’est pas interdite. Mais cela ne garanti en rien que toutes les femmes en ayant besoin pourront, à l’avenir, y avoir recours. Si, dans les années à venir, les planning familiaux sont amenés à fermer pour cause de manque de financement, que les hôpitaux sont en sous effectif, et pire, que de plus en plus de médecins refusent de pratiquer l’IVG, cette liberté sera bien peu de choses pour des femmes qui auront une liberté mais pas d’acces à l’avortement

Rappelons que l’église catholique a appelé au jeûne et à la prière suite à cette inscription de la liberté d’IVG dans la Constitution, et que le Vatican a dénoncé un « droit à supprimer une vie humaine ».

Il ne faut surtout pas sous estimer l’importance à venir du fondamentalisme et de l’obscurantisme religieux dans les prochaines décennies.

Surtout, au delà de cette petite victoire sur la question de l’IVG, les derniers mois en France et dans le monde n’ont pas été particulièrement encourageants pour la lutte contre le sexisme, le patriarcat et toutes les oppressions que connaissent les femmes tout au long de leurs vies.

De la pathétique séquence « Depardieu », avec le soutien de Macron et de tout un pan du cinéma français, à la sortie courageuse de Judith Godrèche, nous voyons à quel point la culture du viol et de l’oppression des femmes est bien ancrée dans notre société. Et comment de nombreuses personnes puissantes dans leur domaine, contribuent (directement ou non), à maintenir ce système patriarcal et sexiste.

Une forte dynamique existe au sein de la droite réactionnaire et de l’extrême droite pour tenter de faire croire que nos sociétés partent à la dérive, à cause notamment de ces faux combats féministes, de ce wokisme. La place de l’homme et de la femme aurait été chamboulée et plus personne ne serait « épanoui•e ». Des réactionnaires, y compris des femmes, dont des jeunes femmes, diffusent ainsi l’idée que les femmes devraient revenir à un rôle plus traditionnel, notamment de mère au foyer. Qu’il faut retrouver ces schémas « traditionnels ».

Plus que jamais, il faut donc porter le combat féministe de façon permanente et déterminée. De façon révolutionnaire également car nous voyons bien que pour réussir à détruire le patriarcat, il faudra littéralement renverser ce système sociétal, et ne pas nous satisfaire de petites réformes, tout justes bonnes à renforcer l’image du pouvoir.