Lourdes sanctions : Bracelet électronique, prison avec sursis, mise à l’épreuve etc… Un jugement paradoxal trop clément si Merlin est coupable, bien trop sévère en l’absence de preuves.
Quand on veut tuer toute dissidence et qu’ ‘on y arrive pas, on tue la réputation de son messager.
On dit souvent que la calomnie prend l’ascenseur quand la vérité prend l’escalier.
Nous vivons, avec les gilets jaunes et la fronde des paysans une période qui voit se dérouler les plus grands mouvements sociaux depuis mai 68 qui posent la question essentielle : Comment virer Macron et son monde à tout prix, avant que le pire n’arrive ?
La macronie saccage la société par la liquidation des services publics dans la santé, l’éducation, l’énergie, les transports, la justice, etc. Son modèle économique va dans le mûr, il ne tient que par la peur qu’il distille et par la violence étatique qu’il met en scène. Les tensions sociales ainsi générées affectent les plus faibles, les minorités et le pillage de la nature se poursuit avec la question du dérèglement climatique qui prend un caractère explosif.
C’est dans ce contexte que s’est développé à Forcalquier le « café des libertés » – à la suite du mouvement des gilets jaunes- vilipendé par les nantis grands défenseurs de l’ordre établi avec le maire de Forcalquier en pointe, ils veulent sa perte. Une descente de police avec huissiers s’est déroulée le vendredi 23 février, le lendemain de la comparution de son « leader » Merlin longuet pour dénonciation de violences intraconjugales. Dans un contexte où les bruits de bottes autour du « café » résonnent, l’appareil d’état et les bourgeois –tautologie – veulent sa peau, la campagne de dénigrement se développait, une attaque en démolition était attendue, les coups contre Merlin prévisibles, en dessous de la ceinture, sous un mode particulièrement perfide et sournois, finalement peu surprenant
Les faits et le procès.
Une descente de police au petit matin façon GIGN, avec arrestation illégale au tribunal, garde à vue, perquisitions, enquête express, un procès convoqué dans la précipitation et qui aura duré 6 heures. Un record.
Bien des femmes victimes de violences ou d’agressions n’ont pas bénéficiées d’une telle diligence de la part de la police et de la justice. Loin s’en faut.
Bien entendu, contexte effrayant de féminicides, de violences intraconjugales, d’agressions sexuelles, nous entendons la parole des femmes et nous les croyons d’emblée.
Quand on assiste pour la première fois à un procès public de ce type, on ressent forcément un certain embarras et le mot qui s’impose ensuite, c’est « malaise ».
Malaise partagé semble-t-il par beaucoup, magistrats compris.
Malaise de pressentir qu’on peut condamner quelqu’un sur dénonciation d’actes violents sans preuves formelles qu’il ait porté des coups, si tel est le besoin.
Malaise d’entendre la victime reprocher à Merlin qu’elle a tout quitté mari et fils de 10 ans dans les Landes pour cette aventure amoureuse avec un garçon de 20 ans son cadet mais à qui elle reproche une soi-disant immaturité.
Malaise de l’entendre raconter avec détails les péripéties de cette histoire d’amour manifestement passionnée, avec des révélations intimes gênantes. « Les histoires d’amour finissent toujours mal » dit la chanson.
Malaise d’entendre débiter les morceaux choisis d’un dossier de 650 pages concocté à dessin pendant des mois pour cet usage destructeur et dans cet acharnement autodestructeur. Comme s’il s’agissait de prolonger de cette façon cette liaison toxique, les psys se raviraient de la question.
Malaise plus lourd encore dans les doutes concernant la véracité des témoignages, des SMS, des copies d’écran, des photos et des enregistrements cachés, le tout collecté des mois durant. L’expression des rancœurs les plus folles et les plus perverses consécutive à un désastre amoureux est sans doute la thématique la plus fréquente dans la littérature et autres productions culturelles, à l’est comme à l’ouest. Même sans Netflix, on est servi.
Malaise de voir se dérouler une enquête exclusivement à charge, sans vérifications élémentaires par le gendarme Sébastien Fiorini notoirement connu pour sa hargne contre Merlin. Au point de contraindre R à 4 déplacements, des Landes Forcalquier pour charger son dossier. Obtenant le portable d’une militante, il la relançait au téléphone pour un témoignage à charge bien sûr, avec une vielle obsession; Accrocher le scalp de Merlin à son ceinturon et monter en grade.
Ce procès aurait du être évidemment délocalisé.
Dans une salle de palais de justice, avec ses rites et ses impensés autoritaires qui se manifestent, l’ambiance devient insupportable. On a furieusement envie de sortir et de respirer de l’air frais, mais on ne pouvait pas laisser Merlin seul dans la nasse.
Il s’est bien défendu, il a tenu le choc, avec franchise et honnêteté, tout en affectivité naturelle dans une ambiance particulièrement délétère. Il a reconnu avoir brisé le portable de R… Qui n’a pas rêvé un jour de détruire cet objet maléfique.
La très longue plaidoirie de son avocate Emeline Giordano a renversé la table, particulièrement brillante et convaincante, elle a fait rentrer un rayon d’humanité dans la salle qui a rasséréné les amis de Merlin, ils l’ont quitté plus détendus.
Une magistrature qui n’a pas la reconnaissance du ventre.
Pour le dire d’emblée clairement: Nous n’avons pas du tout confiance en la justice de notre pays, c’est une justice de classe essentiellement au service de l’ordre dominant contre tous les non-conformistes. Pourtant…
En décembre dernier, 60 maires du 04 ont publié, sous l’impulsion de David Gehant, maire de Forcalquier, une tribune fascistoïde pour dénoncer un laxisme supposé du parquet de Digne-les-Bains mais aussi bien sûr de la présidente du tribunal de Digne. Cette rhétorique d’un appel à un ordre fort pour résoudre les problèmes sociaux est typique de l’extrême droite.
À Cruis, des activistes ont longtemps empêché la bonne marche d’un projet de parc photovoltaïque. L’intervention du café des libertés dans ce conflit a affolé le landerneau bas-alpin confronté à un mouvement politique radical hors de leur contrôle. Il fallait casser à tout prix le café, même en trahissant un des fondements de la République: La séparation des pouvoirs entre le juridique et le politique.
Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a du se déplacer pour « calmer les esprits » en janvier. En dénonçant cette tentative d’instrumentaliser la justice à des fins politiciennes, le « café des libertés » s’est retrouvé bien seul. Il a pourtant invité à un débat public le 12 février sur la justice en annonçant la présence d’un juriste éminent, en matière de droits de l’Homme, bien connu dans le 04, Daniel Adam Salomon. La presse, même celle se présentant comme alternative, n’a pas voulu en rendre compte. Il est vrai qu’elle était aussi silencieuse quand le même avait « dénoncé » ce procureur du 04 qui « battait » sa femme !
Pétain, sors de ce corps !
Bien entendu, il fallait encore croire la fable de l’indépendance de la justice et de l’égalité de chacun devant la loi, et que l’exploitation politicienne du procès intenté à Merlin de cette façon n’avait rien à voir avec le « café des libertés » promis juré, insinuer le contraire n’étaient que billevesées gauchistes.
C’es pourquoi, nous sommes tombés de notre chaise en entendant la substitut du procureur Alexandra Pradalier interpeller Merlin sur « le flop » de la ZDACFEST, n’hésitant pas à établir un lien incongru entre « le café des libertés », certes partisan de la désobéissance civile et Merlin son « leader » forcément violent dans ses relations personnelles.
Nous dénonçons la criminalisation croissante de toute action militante, la représentante du parquet, va encore plus loin, un « non-conformiste », un opposant au système, à l’ordre établi est forcément et naturellement coupable quelque part de quelque chose.
L’expression à l’état pur d’un racisme social à l’égard de « ces gens là » la plèbe. Thiers désignait les sans- culottes de la révolution française de « singes lubriques ». Quels liens, a-t-elle pu établir dans son esprit entre les concerts de la ZDACFEST de l’été dernier et les violences conjugales dont il est accusé. Tout son réquisitoire vilipendait le refus de l’ordre établi et de ses hiérarchies, la désobéissance, les désordres, les « provocations », sans rapport avec le procès intenté à Merlin. Il lui fallait, je cite » le stopper, l’arrêter, le mettre hors circuit » car il se moquait des règles et surtout n’avait pas peur de la justice et des lois. Effectivement, Il n’avait pas peur d’elle alors qu’elle vociférait sa bile de sa tribune surélevée. Elle représentait l’Etat, l’ordre naturel des choses, garant du bon fonctionnement du monde. Elle concluait sur l’urgence de mettre un coup d’arrêt à tout cela en « arrêtant » Merlin à la barre pour 3 ans de prison dont 18 mois de sursis. Ahurissant !
Inquiétant aussi pour qui se souvient des heures sombres de la magistrature française qui a voté unanimement son allégeance à Pétain, sauf une voix celle de Paul Didier.
Dans une actualité où le mouvement paysan provoque de grands dégâts tout en bénéficiant d’une étrange mansuétude de la part de l’état, son appel à l’ordre sonne faux, comme le soutien de David Gehant à 100% aux agriculteurs, alors que la justice à deux vitesses qu’il dénonce lui crève les yeux, alors qu’il appartient au parti qui a mis tout en œuvre depuis des décennies pour détruire l’agriculture traditionnelle et éradiquer les paysans au profit des agro-industriels. Hypocrisie !
La possible fusion de toutes ces révoltes leur fait peur et les ZAD comme point d’appui et de fixation leur font peur. Le grand anthropologue Philippe Descola explique : « À partir du moment où on se saisit d’un territoire et où on y créé des liens de solidarité et d’entraide qui nous émancipent de la dépendance au marché du travail, on acquiert une puissance politique qui est insupportable pour un État ».
Et c’est dans ce cadre là qu’interviennent les poursuites contre Merlin, elles sont les prémices des futurs procès politiques.
Les perfides
Le déballage réactionnaire de la procureure avait pour témoins passifs une poignée de transfuges du café qui sont venus, pour les besoins d’une étrange cause écouter la négation de leurs convictions « anti-systèmes » passées. Comment ont-ils pu ? Etrange clique aux motivations variables et incertaines, scories dégénérées d’un mouvement toujours vivant quand ils se nourrissent d’aigreur et de ressentiments. Indics de police, traitres, affabulateurs, illuminés, rivaux en mal d’avenir et de reconnaissance, etc. Triste et méprisable équipage. en costume de collabo.
https://lesgiletsjaunesdeforcalquier.fr/2024/01/merlin-en-prison-pour-un-tract/
Le meilleur « live » de Merlin : https://lesgiletsjaunesdeforcalquier.fr/2023/08/on-vous-concocte-un-sacre-zdac-fest/
Poster un Commentaire