Gabriel Attal nous explique que « Travailler est un devoir », reprenant mot pour mot le discours du RN.
Et si la voie à suivre était justement de ne plus travailler?
Alors qu’il est demandé aux français de faire des efforts en raison des crises, de se serrer la ceinture, de travailler plus… les entreprises n’ont jamais autant dégagé de profits. Si bien que Le Monde titrait déjà « Les insolents profits du CAC40 » en mars 2023, une tendance qui a continué jusqu’à maintenant.
L’essence n’a jamais été aussi chère au moment même où Total dégueule de profits. Pareil avec l’électricité, là où EDF nous annonce 10 milliards de bénéfice alors que les Français ont connu deux hausses de tarifs en moins d’un an.
Avec l’inflation des dernières années, ceux qui bossent avec les salaires les plus bas ont clairement perdu en pouvoir d’achat. Ils sont donc plus pauvres qu’auparavant. A l’inverse des plus riches, désormais encore plus riches.
Pire, on demande désormais à un nombre croissant de personnes de « travailler » sans être payés. Que ce soit dans le cadre du SNU ou dans les nouveaux dispositifs « d’insertion » des chômeurs et des plus précaires.
Toutes ces « évolutions » tendent vers un même objectif: rendre le coût du travail le moins « cher » possible pour les entreprises.
La logique pourrait également s’appliquer dans les services publics, où l’État ne fait que compresser les effectifs et restreindre les investissements, pour dépenser le moins possible. Tout en enchaînant les réformes cadeaux pour les réductions d’impôts aux entreprises.
Le tour de force du système est de réussir à nous faire croire qu’il n’y a pas d’autres options. Que quelques miettes valent mieux que rien.
Sauf que c’est faux. Si les plus précaires ne travaillent pas pour des miettes, les patrons et les actionnaires se retrouvent bel et bien dans la merde. On le voit dans le secteur de la restauration où une pénurie de main d’œuvre met le secteur en difficulté. Tout simplement parce que des personnes refusent de travailler pour des salaires indignes des conditions et de l’amplitude du travail demandé.
C’est la fameuse loi de l’offre et de la demande, si chère à nos ultras libéraux.
Refuser de travailler pour des miettes donc, mais aussi refuser de trop travailler quand on est déjà embauché.
N’ayez pas peur d’être traité de bon à rien ou d’adepte du dilettantisme : si votre boite engrange des profits et vous exploite, à vous de gérer le temps de travail effectif qui vous parait correspondre au salaire (de misère) que l’on vous donne.
Et si votre pouvoir d’achat a diminué de 20% en deux ans en raison de l’inflation et de la stagnation de votre salaire, diminuez votre temps de travail réel de 20%. C’est de la justice réparatrice et sociale.
Pour y arriver, de nombreuses techniques existent. Des techniques qui ont fait l’objet d’articles pour stigmatiser cette « crise de la productivité au travail ».
Ces actes de désobéissance face à l’injonction productiviste ne sont en fait pas des actes égoïstes. Car même s’ils peuvent être accomplis dans une optique de rééquilibrage entre son temps de travail et le salaire de ce travail, cela permet également d’accentuer un rapport de force collectif pour contrer la dérive qui précarise et abaisse la valeur du travail des plus pauvres depuis de trop longues années.
Refuser de trop travailler pour des miettes, c’est donc aussi participer à faire grossir le gâteau pour que les ultras riches soient obligés d’en lâcher une partie.
Poster un Commentaire