Palestiniens tués lors d’une distribution d’aide à Gaza : la communauté internationale s’indigne et exige des réponses

Palestinians wounded in an Israeli strike while waiting for humanitarian aid on the beach in Gaza City are treated in Shifa Hospital on Thursday, Feb. 29, 2024. (AP Photo/Mahmoud Essa)

Gaza, l’engrenagedossier

Plus de 100 Palestiniens ont perdu la vie, jeudi 29 février, lors d’une distribution d’aide au cours de laquelle l’armée israélienne a fait feu à balles réelles. Depuis cette annonce, les réactions se multiplient pour condamner et exiger des réponses.

par LIBERATION et AFP

publié aujourd’hui à 9h21
(mis à jour le 1er mars 2024 à 12h13)

Des réactions en cascade. Depuis l’annonce d’une vaste bousculade, consécutive à des tirs de l’armée israélienne, ayant fait plus de 100 morts pendant une distribution d’aide jeudi 29 février dans le nord de Gaza, la communauté internationale s’indigne et appelle à établir les responsabilités. Tout en reconnaissant des «tirs limités» de soldats israéliens se sentant «menacés», un responsable de Tsahal a fait état «d’une bousculade durant laquelle des dizaines d’habitants ont été tués et blessés, certains renversés par les camions d’aide».

«Choqué» par les événements qu’il a «condamnés»le chef des Nations unies Antonio Guterres a plaidé pour «une enquête indépendante efficace» pour identifier les responsabilités. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence le même jour et à huis clos pour en discuter. «Les civils désespérés de Gaza ont besoin d’une aide urgente, y compris ceux du nord où l’ONU n’a pas été en mesure d’acheminer de l’aide depuis plus d’une semaine», dénonce-t-il encore sur X.

«Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé. Mais que ces gens aient été tués par des tirs israéliens, qu’ils aient été écrasés par la foule, ou renversés par des camions, ce sont des actes de violence, d’une certaine manière, liés à ce conflit», a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric.

Emmanuel Macron exprime sa «plus ferme réprobation»

Le président français Emmanuel Macron a exprimé ce vendredi 1er mars sa «plus ferme réprobation» après le drame. «Profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza où des civils ont été pris pour cible par des soldats israéliens, écrit le chef de l’Etat sur X. J’exprime ma plus ferme réprobation envers ces tirs et demande la vérité, la justice et le respect du droit international.»

«Je veux être très clair aujourd’hui, nous demanderons des explications et il faudra une enquête indépendante pour déterminer ce qu’il s’est passé», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, sur France Inter ce vendredi matin. Le ministre a souligné qu’il ne pouvait y avoir «deux poids deux mesures» dans les réactions de la France. «La France dit les choses. Elle dit les choses quand il s’agit de qualifier de terroriste le Hamas. Mais elle doit dire les choses aussi quand il se passe des atrocités à Gaza», a-t-il commenté. Stéphane Séjourné a en outre souligné que si une enquête devait conduire à qualifier ces faits de crimes de guerre, «évidemment, il faudra que la justice se prononce».

Les Etats-Unis «feront pression pour obtenir des réponses»

Les Etats-Unis ont aussi exigé d’Israël «des réponses», le président américain Joe Biden disant que son pays examinerait les «versions contradictoires» du drame. «Nous sommes en contact avec le gouvernement israélien depuis tôt ce matin et comprenons qu’une enquête est en cours. Nous suivrons cette enquête de près et nous ferons pression pour obtenir des réponses», a indiqué le porte-parole du Département d’Etat Matthew Miller.

Ce drame, a reconnu le président américain Joe Biden, va compliquer les pourparlers en cours pour instaurer une trêve dans le territoire palestinien ravagé par près de cinq mois de conflit et menacé par la famine. Il n’y aura «probablement» pas d’accord d’ici lundi, a-t-il affirmé, alors qu’il espérait auparavant un cessez-le-feu d’ici au 4 mars.

En Europe, l’appel à un cessez-le-feu

«Horrifié», le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dénoncé un «nouveau carnage» et des morts «totalement inacceptables». A Rome, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a posté sur X que «les morts tragiques à Gaza appellent à un cessez-le-feu immédiat pour permettre davantage d’aide humanitaire, la libération des otages et la protection des civils». A Madrid, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a jugé «inacceptable ce qui s’est produit à Gaza, avec des dizaines de civils palestiniens morts tandis qu’ils attendaient de la nourriture»«Cela souligne l’urgence d’un cessez-le-feu», a-t-il dit.

A Berlin, la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, demande une «enquête complète sur la manière dont sont survenus le mouvement de panique et les tirs» appelant une nouvelle fois à une «trêve humanitaire». Elle avait d’abord publié un communiqué plus circonspect dans lequel elle a estimé que «l’armée israélienne doit s’assurer, après l’effondrement de l’ordre public dans de grandes parties de la bande de Gaza, que la distribution de l’aide humanitaire puisse se faire».

Au Moyen-Orient, la condamnation d’un «massacre odieux»

Etablie en Cisjordanie occupée, l’Autorité palestinienne a «condamné un massacre odieux commis par les forces d’occupation». Plusieurs pays arabes du Golfe ont aussi exprimé leur condamnation, comme le Qatar qui a fustigé «le massacre odieux commis par l’occupation israélienne contre des civils sans défense»«La poursuite des crimes de l’occupation, dans le cadre de sa guerre brutale contre la bande de Gaza, prouve jour après jour la nécessité d’une action internationale urgente pour mettre fin immédiatement à cette agression sans précédent dans l’histoire récente», a ajouté le ministère des Affaires étrangères du Qatar, à la manœuvre dans les négociations pour obtenir une trêve dans l’enclave palestinienne. La Turquie a, elle, dénoncé «un crime contre l’humanité».

«La Chine est profondément attristée par cet incident et le condamne vigoureusement», a déclaré ce vendredi devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, interrogée à ce sujet.

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