Assemblée générale de solidarités interculturelles:
vendredi 15 mars à 18h salle Perchot :
Petit message à destination des salarié.e.s du CADA de Digne.
Depuis quelques années les familles en présence indue au cada sont expulsées par la préfecture avec comme perspective 3 nuits d’hôtel (pour que l’on ne puisse pas dire qu’elles sont à la rue) et les centres pour organiser l’aide au retour. Bien sûr aucune famille ne souhaite cela et vous leur donnez nos coordonnées pour rechercher une éventuelle alternative, ce qui est très bien, mais il nous semble important ce faisant de ne pas entretenir d’illusions sur notre rôle et de préciser , au besoin en collaboration avec vous, le rôle de resf dans l’après cada.
Resf est un réseau de citoyens qui jugent que l’accueil des familles arrivant dans notre pays doit être inconditionnel et assurer santé, éducation, logement et accès aux activités sociales et culturelles.
Nous parlons d’accueil et pas d’asile qui reste du domaine exclusif de l’état. Ces citoyens jugent que cet accueil n’est pas assuré et que l’asile une fois refusé équivaut à un rejet inadmissible au niveau humanitaire. Nous essayons de dénoncer cette situation et d’y palier dans la mesure de nos capacités basées sur le bénévolat et la solidarité. Nous sommes dans une démarche d’opposition au système et pas une structure sociale organisée ou subventionnée par l’état, cela doit être perçu clairement par les personnes avec qui vous nous mettez en contact car cela permet de comprendre notre éventuelle impuissance.
Nous vous détaillons ci dessous ce que nous entreprenons avec les familles qui nous contactent :
Nous les recevons et les écoutons dans le cadre d’une « permanence » à la bourse du travail dans les locaux d’un syndicat, nous prenons note de leur situation et nous leur proposons d’essayer de constituer un comité de soutien dans l’école ou le collège ou sont inscrits leurs enfants (cela ne marche pas forcément) et d’avertir la préfecture de la constitution de ce comité afin qu’elle sache que ces parents ne sont pas isolés. Nous leur proposons également de préciser leurs demandes afin que nous la transmettions à l’ensemble du réseau.
Dans le cas où ils nous demandent ces interventions, nous faisons le point tous les mois sur leur situation et sur les réponses que nous pouvons leur transférer de la part du « réseau », Si nous n’avons pas réussi à former un comité de soutien nous désignons un « mini comité » formé de membres de resf chargé de les suivre et de concrétiser notre solidarité matériellement pour tenter de trouver des solutions.
Tout cela pour vous préciser notre fragilité et notre précarité devant ces objectifs. Le réseau nous amène parfois des réponses aux problèmes de logement et financier qui peut leur laisser penser que cela est systématique et provoquer une grave incompréhension devant notre inefficacité .
En particulier sur le problème du logement, il faut bien comprendre que nous n’avons à priori aucune solution, nous essayons de soutenir les familles pour chercher un logement accessible et, si elles le trouvent, de les aider un peu financièrement grâce à nos donateurs, mais en aucun cas nous ne résolvons ce problème.
Pour nous et malgré nos efforts, l’exclusion des familles en présence indue par la préfecture reste une mise à la rue et une obligation de retourner dans leur pays d’origine même si dans les faits cela ne se passe pas souvent comme cela.
Nous comprenons bien que ce n’est pas facile pour vous d’interrompre le travail que vous fournissez lorsque ces familles sont au cada, si d’une certaine façon nous acceptons volontiers de prendre le relais, ce n’est hélas pas avec le même pouvoir.
Nous sommes prêts à en discuter avec vous afin de minimiser les conséquences et les traumatismes engendrés par cette situation.
Bien cordialement , RESF Digne
Commentaire de Daniel Adam Salomon à Colette qui a diffusé ce petit message
Chère camarade,
Je ne comprends pas cette phrase : » (le) CADA […] essaye entre autre de redéfinir le rôle de RESF« . Elle mérite une précision.
Le Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) et le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) sont deux entités qui oeuvrent dans le domaine de l’asile et de l’immigration, mais leurs missions sont différentes.
Le CADA est une institution gouvernementale (avec des salariés) qui a pour mission d’assurer l’accueil, l’hébergement ainsi que l’accompagnement social et administratif des personnes dont la demande d’asile est traitée par la France, pendant la durée d’instruction de cette demande. Les CADA offrent un hébergement meublé et adapté à l’accueil des personnes hébergées et permettent de préserver l’intimité de la vie privée.
D’autre part, RESF (créé en 2005 dans les locaux parisiens de la LDH, en ma présence) est un réseau de citoyens appartenant à des collectifs locaux, des syndicats d’enseignants, d’associations de parents d’élèves, de défense des droits de l’homme et des immigrés. Il a été lancé avec un « Appel à la régularisation des sans-papiers scolarisés ». RESF milite pour l’éducation et l’instruction d’enfants étrangers séparés le plus souvent de leurs parents en les accompagnant au quotidien. Il s’agit donc d’un mouvement citoyen de solidarité bénévole qui vise à soutenir et à défendre les droits des personnes sans papiers, en particulier ceux des enfants scolarisés.
Depuis quelques années, la confusion est grande entre les activités des uns (rémunérés) et des autres (bénévoles), en raison d’une analyse qui relève plus d’une action « bisounours » pour RESF que d’un comportement de classe.
« Droits & Liberté » intervient dans la régularisation des demandeurs d’asile, en retournant le parapluie : « nous nous basons sur la situation des parents pour obtenir un titre de séjour pour leurs enfants« . C’est ainsi que, dans l’exemple ci-joint, nous avons obtenu un droit d’asile pour une famille géorgienne en 2014. Et ce cas n’est pas unique. Le fait que nous ne communiquons pas aux médias nos actions compte aussi lors de nos relations avec les ministères concernés. C’est ainsi que j’ai connu Ludo au cours d’une audience du tribunal administratif en 2009, pour l’obtention d’un titre de séjour (qui fut accordé ultérieurement) pour une jeune famille tchétchène.
Fraternellement.
Daniel
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