Stop à la criminalisation du soutien à la Palestine !
TRIBUNE. Après la convocation d’Anasse Kazib, militant syndical SUD Rail et porte-parole de Révolution permanente, près de 700 personnalités politiques, syndicales, militantes, et intellectuelles, en France et à l’international, appellent à « faire front », contre la criminalisation du soutien à la Palestine.
Collectif
• 25 avril 2024
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Stop à la criminalisation du soutien à la Palestine !
Pour quatre tweets sur Gaza, Anasse Kazib a subi un long interrogatoire dans le cadre d’une enquête pour « apologie de terrorisme ».
© O Phil des Contrastes
Partout dans le monde, depuis le 7 octobre, celles et ceux qui dénoncent la situation coloniale en Palestine font face à une répression sans précédent. Malgré 75 ans d’oppression, largement documentée par des universitaires, des ONG, des institutions internationales et par les Palestinien·nes eux-mêmes, il n’a jamais été aussi difficile de défendre les droits du peuple palestinien.
En France, l’un des fers de lance de cette offensive liberticide, la police antiterroriste a convoqué le 16 avril Anasse Kazib, militant syndical à SUD Rail depuis 10 ans, porte-parole de Révolution permanente (RP) et ancien candidat à la présidentielle. Sa faute ? Quatre tweets de soutien à Gaza, dénonçant le massacre en cours. Dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme », le cheminot a subi un long interrogatoire politique avec sept pages de questions sur sa vie, ses opinions, ses camarades et les organisations dans lesquelles il milite. Un autre militant de RP a été convoqué pour les mêmes motifs.
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Cette tentative d’intimidation fait suite à une plainte déposée par la Jeunesse Française Juive (JFJ). Cette organisation relaie les prises de positions de personnalités d’extrême droite comme Donald Trump ou Éric Zemmour, n’hésite pas à comparer le drapeau palestinien à un « drapeau nazi » et prend part à de nombreuses procédures bâillons. Elle était ainsi partie civile dans le procès contre le responsable syndical CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis dans le cadre d’un dossier semblable à celui monté contre Anasse Kazib.
Nous dénonçons l’attaque contre Anasse Kazib, menée par Macron et son gouvernement, main dans la main avec des extrémistes pro-Israël. Ces derniers ne comptent d’ailleurs pas s’arrêter là. De l’aveu même de la police, la procédure qu’ils ont initiée pourrait s’étendre prochainement à plusieurs dizaines de militant·es et organisations, dont des personnalités telles que Jean-Luc Mélenchon ou Philippe Poutou, alors que ces derniers jours nous avons appris les convocations de Rima Hassan et Mathilde Panot.
Il est impératif de faire front, par-delà les désaccords politiques qui peuvent exister entre nous.
Partout dans le monde ce genre d’attaques se multiplient. Elles visent des personnalités du monde politique, syndical ou intellectuel comme Judith Butler ou Nancy Fraser, mais également de simples manifestant·es ou étudiant·es à Columbia, Harvard, Sciences Po ou l’EHESS. En faisant l’amalgame entre soutien à la Palestine et soutien au terrorisme ou à l’antisémitisme, elles servent de prétexte à un tour-de-vis autoritaire, menaçant le droit de manifestation, de réunion et d’opinion, comme le montrent encore récemment les interdictions de conférences de La France insoumise sur la Palestine.
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Le combat contre la criminalisation du soutien à la Palestine est indissociable de la lutte contre cette tendance, sur laquelle prospère l’extrême-droite. C’est pourquoi il est impératif de faire front, par-delà les désaccords politiques qui peuvent exister entre nous. C’est la raison pour laquelle nous apportons notre soutien à Anasse Kazib, ainsi qu’à l’ensemble des militant·es qui sont aujourd’hui attaqué·es pour avoir été solidaires du peuple palestinien.
Premiers signataires
Adèle Haenel, comédienne
Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la Paix, Argentine
Alex Callinicos, professeur émérite, European Studies, King’s College London
Alexis Antonioli, CGT Total Normandie
Amira Chebli, actrice
Annie Ernaux, écrivaine, prix Nobel de littérature
Assa Traoré, comité La vérité pour Adama
Bhaskar Sunkara, rédacteur en chef de Jacobin
Camila Rojas, députée nationale chilienne
Camille Etienne, militante écologiste
Cédric Herrou, Emmaüs Roya
Cédric Liechti, CGT énergie Paris
Charlie Kimber, rédacteur en chef, Socialist Worker, UK
Clare Daly, eurodéputée du groupe de la gauche au Parlement européen – GUE/NGL
Dali Benssalah, acteur
Daniel Catalano, secrétaire adjoint de la Central de Trabajadores de la Argentina (CTA)
Enzo Traverso, historien
Eric Vuillard, écrivain
Fernande Bagou, élue CFDT, ex-gréviste Onet
Françoise Vergès, politiste et théoricienne féministe décoloniale
Frédéric Lordon, philosophe
Jacques Rancière, philosophe
Joey Starr, artiste
John Bellamy Foster, editor Monthly Review
José Bodas, secrétaire général de la Federación Unitaria de Trabajadores Petroleros de Venezuela (FUTPV) et dirigeant du PSL
Keeanga Yamahtta Taylor, Princeton University
Kevin Anderson, professeur de sociologie, University of California
Lou Chesné, porte-parole d’Attac France
Luciana Genro, députée brésilienne, PSOL
Manu Lépine, syndicaliste FNIC-CGT
- Bompard, député LFI
- Mariama Sidibé, porte parole CSP 75
- Massimo Modonesi, sociologue et historien, UNAM, Mexique
- Mathilde Panot, députée, présidente du groupe parlementaire LFI-NUPES
- Médine, rappeur
- Michèle Sibony, UJFP
- Miguel Urban, eurodéputé
- Milton Hatoum, écrivain, Brésil
- Myriam Bregman, avocate et députée nationale argentine PTS / FIT-U, ex-candidate à la présidentielle
- Nahuel Perez Biscayart, acteur
- Nancy Fraser, philosophe
- Nicolás del Caño, député argentin, PTS / FIT-U
- Nicolas Pereira, secrétaire de l’UL CGT Roissy
- Olivier Besancenot, porte-parole du NPA
- Patrice Thébault, DS CGT Airbus et militant LFI
- Pierre Khalfa, économiste Fondation Copernic
- Raquel Varela, historienne, Universidade Nova de Lisboa
- Robert Brenner, UCLA
- Rony Brauman, médecin, essayiste
- Sandrine Rousseau, députée EELV
- Silvia Federicci, Hofstra University
- Simon Duteil et Muriel Guilbert, co-délégué.e généraux de l’Union syndicale Solidaires
- Stathis Kouvélakis, philosophe
- Stéfanie Prezioso, ancienne députée au Parlement fédéral (Suisse)
- Swann Arlaud, comédien
- Sylvain Chevalier, CGT centrale nucléaire de Paluel
- Tardi, dessinateur
- Tithi Bhattacharya, Purdue University
- Virginie Despentes, écrivaine
- Warren Montag, Professor of English Occidental College
- Claudio Dellecarbonara, travailleur du métro, secrétariat exécutif de l’AGTSyP, Buenos Aires
- Ilan Pappé, historien israélien, directeur du centre européen d’études palestiniennes, Université d’Exeter en Angleterre
- Pascal Maillard, université de Strasbourg, Snesup-FSU
- Tayeb Khouira, porte-parole Sud Aérien
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