Ce 1er mai, manifestons partout en France, pour construire un front contre la répression des soutiens de la Palestine à Gaza et le massacre en cours, mais aussi pour la construction d’une riposte d’ensemble face aux tendances à la guerre, à l’autoritarisme et aux offensives anti-sociales.
30 avril
Crédit photo : O Phil Des Contrastes sur Flickr
L’année écoulée a été marquée par une contre-offensive du gouvernement après la bataille des retraites. RSA conditionné, attaques contre l’assurance-chômage, loi immigration : les attaques anti-sociales, sécuritaires et racistes n’ont fait que s’enchaîner, alors que s’annonce un retour de l’austérité.
A l’échelle internationale, les tendances guerrières s’aiguisent comme jamais. Au Moyen-Orient, le génocide mené par l’État d’Israël menace de se transformer en guerre régionale. En Ukraine, la guerre se poursuit et justifie un tournant militariste dans toute l’Europe : augmentations records du budget de l’armée et préparation des esprits à la guerre.
Dans ce contexte, la répression se durcit, avec une nouvelle d’attaque contre les soutiens de la Palestine qui déferle, visant Jean-Paul Delescaut, Anasse Kazib, les étudiant·e·s de l’EHESS, Rima Hassan ou Mathilde Panot, mis en cause pour « apologie du terrorisme » pour leur soutien à Gaza. De leur côté, les étudiants de Sciences Po subissent une vague de calomnies suite à leur lutte exemplaire, qui commence à faire tâche d’huile dans de nombreuses facs.
Faire front face à l’offensive répressive
Face à ces attaques, l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier, du mouvement social et de la gauche doivent faire front. Par-delà nos désaccords politiques et stratégiques, nous ne pouvons laisser passer une seule attaque, et il nous faut opposer aux intimidations du gouvernement une démonstration de force de notre camp.
Celle-ci doit exiger haut et fort la relaxe de tous les réprimés du soutien de la Palestine et l’amnistie des nombreux condamnés depuis octobre. L’offensive contre des responsables politiques et syndicaux n’est que la partie émergée d’une offensive plus large face à laquelle il faut faire front. Dans le même temps, il faut en finir avec « l’apologie du terrorisme » qui instaure un véritable délit d’opinion, en commençant par exiger l’abrogation de la loi Cazeneuve de 2014.
Enfin, à l’heure où l’invasion de Rafah est imminente et va accélérer encore le processus génocidaire à Gaza, il faut porter ces mots d’ordre dans des meetings unitaires et dans la rue. Contre le génocide à Gaza et contre la répression des soutiens de la Palestine, nous devons être des centaines de milliers à manifester !
Il faut préparer une riposte d’ensemble
Ce front doit permettre de poser la question d’une riposte d’ensemble. Ni les prochaines élections ni l’espoir que le gouvernement finisse par entendre raison ne mettront un coup d’arrêt à ces dynamiques. Il faut une mobilisation qui articule la force des secteurs du monde du travail, la radicalité de la jeunesse étudiante et lycéenne, et qui permette d’unir l’ensemble des secteurs opprimés et des fronts de lutte.
Le mouvement ouvrier a un rôle essentiel à jouer pour articuler une telle riposte. Pourtant, depuis septembre, les directions syndicales ont déserté la rue au profit du dialogue social. Cette passivité du mouvement ouvrier à l’échelle nationale, en dépit de luttes locales comme celle des personnels de l’éducation du 93, laisse le champ libre au gouvernement pour dicter l’agenda et à l’extrême-droite pour se présenter comme un « vote utile » pour dégager Macron.
Il y a urgence à rompre avec le logiciel institutionnel et le refus d’une confrontation politique avec le gouvernement. Le mouvement ouvrier doit prendre à bras le corps l’ensemble de ces enjeux, en se dotant d’un programme propre contre la guerre, l’autoritarisme et la misère, à défendre par les méthodes de la lutte de classes, de l’auto-organisation ouvrière, de la grève, et en alliance avec l’ensemble des opprimés.
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