Ce soir, un entretien avec le génocidaire Benyamin Netanyahu sera diffusé sur les chaînes du groupe TF1. L’apogée d’une complicité des médias français avec le génocide en cours en Palestine qui dure depuis des mois.
30 mai
En début d’après-midi ce jeudi, la chaîne TV LCI communiquait fièrement sur ces réseaux sociaux qu’elle diffusera ce soir un « entretien exclusif » d’un invité « exceptionnel », qui n’est autre que le responsable du génocide en cours en Palestine, Benyamin Netanyahu.
Rien n’arrête les médias français dans leur complicité avec la politique coloniale d’Israël : ni le saut dans l’horreur opéré par Tsahal ces derniers jours avec les massacres dans les camps de réfugiés à Rafah, ni les mandats d’arrêts requis par la Cour Pénale Internationale contre le premier ministre israélien pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ». Au contraire, ils déroulent le tapis rouge au chef de guerre génocidaire, avec un entretien diffusé sur deux chaînes du groupe TF1 (propriété de Martin Bouygues) – puisqu’il est prévu que des extraits soient diffusés au JT de 20 heures sur TF1, le JT le plus regardé de France avec chaque soir plus de 5 millions de téléspectateurs.
Une tribune exceptionnelle offerte à celui qui décrivait il y a quelques mois les Palestiniens comme « le peuple des ténèbres », comparait les étudiants américains mobilisés en soutien à la Palestine aux nazis dans les années 30, et promeut ouvertement un plan de recolonisation de Gaza à la fin de la guerre. Diffuser un entretien de Netanyahu après huit mois d’offensive à Gaza, c’est tout simplement de l’apologie du génocide.
Une invitation qui sonne comme l’apogée d’une complicité médiatique sans faille avec le génocide à Gaza. Pendant des mois, les grands médias patronaux ont passé sous silence la situation à Gaza et diffusaient essentiellement les images officielles fournies par Tsahal : en février, sur 29 heures de JT sur TF1 et France 2, le sort des Gazaouis a été évoqué… 5 minutes.
Quand le flot de sang et d’horreur est devenu trop gros pour être ignoré par les masses du monde entier, qui assistent en direct à un génocide sur les réseaux sociaux (du moins quand Israël ne coupe pas Internet à Gaza) les chiens de garde médiatiques ont cherché à atténuer pendant des semaines les risques de famine et de génocide, malgré les données présentées par des organismes aussi dociles que l’ONU ou la Cour Pénale Internationale.
Quand les étudiants se sont mobilisés en France et à l’international en soutien à la Palestine, essayistes et autres experts en rien ont défilé sur les plateaux pour dénoncer l’inculture et l’antisémitisme de celles et ceux qui refusent les massacres coloniaux. Pendant, ce temps les JT ont été remarquablement silencieux sur la trentaine d’interventions policières dans des universités ou l’arrestation arbitraire de 86 étudiants parisiens à la Sorbonne.
Ces derniers jours ont été ceux d’un choc international provoqué par l’horreur que Tsahal fait régner à Rafah. Des manifestations spontanées ont lieu dans les principales villes du monde, les plus grandes stars internationales prennent la parole lors des événements les plus médiatisés du monde pour dénoncer le massacre. Chacun et chacune voit dans son entourage les yeux se déciller et de plus en plus de monde s’insurger contre la barbarie coloniale.
En urgence, les grands groupes médiatiques multiplient les plateaux pour relativiser les morts palestiniens et rabâcher en boucle qu’« Israël a le droit de se défendre », comme l’a fait François-Xavier Bellamy (tête de liste LR aux Européennes) sur France Info mercredi matin. Le soir-même, sur LCI, Marine Le Pen rappelait que malgré les sorties antisémites de son père, « le FN a toujours été sioniste ». Sur TPMP, Nadine Morano expliquait que dans « une guerre, il y a toujours des victimes civiles », pendant que sur CNEWS, le journaliste Alexandre Devecchio affirmait que « ce serait terrible si demain Israël arrêtait [l’opération à Gaza] ».
L’interview de Benyamin Netanyahu sur TF1 ce soir est l’apothéose du triste spectacle auquel s’adonnent les médias français depuis maintenant des mois : défendre coûte que coûte le génocide commis par Israël contre le peuple palestinien, soutenir la complicité de la France dans le massacre en cours, et criminaliser toute expression de soutien à la Palestine. Mais quelque chose a changé ! Si le génocidaire en chef doit venir faire le SAV de son opération dans les médias, c’est que les laquais habituels ne permettent plus de contenir le formidable élan de solidarité anti-impérialiste contre un peuple opprimé.
Plus que jamais renforçons cette mobilisation ! Un rassemblement a été appelé ce jeudi à 19 heures devant le siège de TF1, pour dire stop à la complicité de l’Etat français, des grandes entreprises françaises et de leurs médias dans l’opération génocidaire de Netanyahu.
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