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Communiqué du 2 mai 2024
La justice a ouvert en décembre 2016 une enquête suite à la plainte de l’Observatoire du nucléaire du 4 mai 2016 mais, depuis 8 ans, le dossier de cette affaire pourtant gravissime semble avoir été « oublié »…Le 7 avril 2015, contrainte à s’exprimer du fait d’un aveu (1) de l’entreprise Areva (désormais Orano), l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) publiait un communiqué titré « Anomalies de fabrication de la cuve de l’EPR de Flamanville » (2).
Le 4 mai 2016, comme il en est attesté par une dépêche de l’AFP (3), l’Observatoire du nucléaire portait plainte pour « faux et mise en danger de la vie d’autrui« à propos de la cuve de l’EPR et des nombreuses autres pièces défectueuses produites dans les usines du Creusot, en mettant en accusation Areva et EDF mais aussi l’ASN, laquelle a caché pendant des années le fait que la cuve de l’EPR était défectueuse, comme montré par une enquête de Radio-France (4).
Le 25 octobre 2016, assurément pour essayer de se placer du côté des plaignants et non de celui des coupables, l’ASN annonçait avoir saisi à son tour la justice (5)
Le 8 décembre 2016, une dépêche de l’agence Reuters (6) révèlait que « Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur les anomalies détectées à l’usine d’Areva du Creusot (Saône-et-Loire) dans la fabrication de pièces de réacteurs nucléaires« .
Or, depuis 8 ans, aucune information n’a été rendue publique par la justice par rapport à cette affaire pourtant gravissime et par rapport à l’enquête ouverte et la plainte de l’Observatoire du nucléaire.
Alors qu’EDF annonce mettre bientôt en service le réacteur EPR, avec ses diverses malfaçons dont, en premier lieu, sa cuve défectueuse, il est légitime d’estimer que la justice française est réduite à l’impuissance par le pouvoir du lobby nucléaire. La France serait-elle définitivement une démocratie bananière… et radioactive ?
Si la démocratie existe encore en France, il est nécessaire que toute la vérité soit faite avant l’éventuelle mise en service de l’EPR… et que cette mise en service soit de fait annulée.
Pour mémoire, la rupture de la cuve de l’EPR pourrait aboutir à une catastrophe comparable à celles de Tchernobyl (commencée le 26 avril 1986) et de Fukushima (commencée le 11 mars 2011) qui, après des décennies, continuent à causer des graves dommages à des millions de personnes. Est-ce ce que l’on veut en France ?
(1) Le communiqué de l’ASN commence en effet par la phrase « L’ASN a été informée par Areva d’une anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville« . Contrairement à ce qui est souvent prétendu pour faire croire que le nucléaire français est hautement surveillé, l’ASN n’a absolument pas découvert par elle-même que des centaines de pièces défectueuses, dont la fameuse cuve de l’EPR, étaient produites par Areva depuis des années dans ses usines du Creusot.
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