En direct, dissolution de l’Assemblée nationale : Raphaël Glucksmann fixe cinq conditions pour réaliser une union à gauche

En direct, dissolution de l’Assemblée nationale : Raphaël Glucksmann fixe cinq conditions pour réaliser une union à gauche et propose Laurent Berger comme premier ministre en cas de victoire

La tête de liste Place publique-Parti socialiste (13,8 % des scrutins) aux élections européennes a déclaré qu’il « fa[llait] un cap clair » à gauche pour les élections législatives anticipées, au contraire de ce qui a été fait avec la Nupes.

Rassemblement contre l’extrême droite sur la place de la République à Paris
Rassemblement contre l’extrême droite au lendemain des résultats des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 10 juin 2024 à Paris
François Ruffin, place de la République, le 10 juin 2024
Selon Marine Le Pen, le scrutin européen a marqué « le jour 1 de l’après-Macron »

« En réalité, s’est ouvert, dimanche, le jour 1 de l’après-Macron », a estimé la cheffe de file des députés du Rassemblement national lundi soir, sur TF1. Interrogée sur le programme économique que le parti d’extrême droite n’a pas encore publié, Marine Le Pen a mis en avant « les vingt jours choisi[s] par le président de la République pour ces élections législatives », expliquant que le RN allait « concentrer [ses] efforts sur des propositions très claires ».

A propos d’un éventuel débat avec Emmanuel Macron, Mme Le Pen avait posé comme condition la dissolution de l’Assemblée nationale. Maintenant que c’est chose faite, Marine Le Pen a estimé qu’« à chaque fois que les Français entendent Emmanuel Macron, ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter sanctionner sa politique ». Sans vraiment répondre, Mme Le Pen a aussi relevé : « C’était positif qu’il parle avant les européennes, je pense que ça a contribué à notre score. »

Raphaël Glucksmann fixe cinq conditions pour une union à gauche et propose Laurent Berger comme premier ministre en cas de victoire

Interrogé au 20 heures de France 2, Raphaël Glucksmann, tête de liste Place Publique-Parti Socialiste (13,8 % des scrutins), a déclaré qu’il « fa[llait] un cap clair » à gauche pour les élections législatives anticipées, au contraire de ce qui a été fait avec la Nupes, a-t-il estimé.

« Voici les conditions : un soutien indéfectible à la construction européenne, un soutien indéfectible à la résistance ukrainienne, un rejet ou l’abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance-chômage et de la loi “immigration”, une accélération de la transition écologique et un rejet de la brutalisation de la vie politique. Si ces conditions ne sont pas remplies, on ne fait pas [alliance]. »

« Je suis le garant d’un cap, je l’ai promis aux 3,5 millions d’électeurs [qui ont voté la liste]. Je ne changerai pas de conditions. Notre mission maintenant c’est que le RN perde (…). Je vais prendre mon bâton de pèlerin et soutenir tous les candidats face au RN qui auront adhéré à ces cinq points qui sont les cinq points basiques de respect de la démocratie (…) et je ne fais pas ça pour être premier ministre », a-t-il argué.

Mais quel premier ministre voit Raphaël Glucksmann ? « J’ai une idée, ça ne sera clairement pas Jean-Luc Mélenchon. Je pense qu’il y a une figure de la société civile qui est capable d’apaiser (…). Je pense à Laurent Berger [ancien secrétaire général de la CFDT] qui a incarné la lutte contre la réforme des retraites, qui a été d’une responsabilité aussi grande que l’irresponsabilité de notre président actuel. »

Marine Le Pen se dit prête à ne pas présenter de candidats RN face à des candidats LR pour « faire le rassemblement » à droite et à l’extrême droite

A la suite du ministre de l’intérieur, c’est Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), qui était interrogée au JT de 20 heures de TF1. Se réjouissant de la victoire du parti d’extrême droite dimanche lors des élections européennes (31,37 %), elle a ensuite annoncé qu’elle serait « bien évidemment » candidate à sa réélection au Palais-Bourbon, dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.

Alors que le RN comptait 88 députés dans la législature sortante, Mme Le Pen a dit croire en la possibilité que son parti en obtienne 201 de plus (pour obtenir la majorité absolue à l’Assemblée), lors de ces législatives anticipées. Elle s’est notamment félicitée de son entretien le jour même avec sa nièce Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête !, appelant ensuite à ce que le « camp national » coalise ses forces, afin de « remettre la France sur les rails ».

« Et pour cela, il faut être capable de rassembler, de s’ouvrir à tous les hommes et les femmes de bonne volonté qui sont des patriotes qui clairement sont en désaccord avec la politique d’Emmanuel Macron », a-t-elle argumenté, dans un clin d’œil à peine voilé adressé également à la droite.

A la question « seriez-vous prête à ne pas présenter de candidat RN face à des élus Les Républicains ? », Marine Le Pen a répondu : « Bien sûr que nous sommes capables de le faire parce que c’est cela faire le rassemblement. Faire le rassemblement, c’est avoir une charte, ce sur quoi nous travaillons, avec des points politiques, sur lequel chacun se met d’accord. » « Je pense qu’avec un grand nombre d’élus, nous le sommes, eh bien on construit cette majorité, on permet aux Français à nouveau d’espérer », a-t-elle argumenté.

Marine Le Pen a ensuite assuré qu’en cas de victoire aux législatives anticipées, et de cohabitation, ce sera Jordan Bardella qui sera porté à Matignon par le parti, tandis qu’elle souhaite briguer la présidence en 2027. Elle a répété qu’ils étaient tous deux « prêts » à exercer le pouvoir, autour d’un « projet qui est fondé sur évidemment deux grands chantiers qui sont la défense du pouvoir d’achat et le redressement de l’économie, et bien entendu la lutte contre l’insécurité et l’immigration ».

20:28

« Le 30 juin, il ne faut pas déconner », selon Gérald Darmanin

Au « 20 heures » de TF1, Gérald Darmanin a estimé que le camp présidentiel « représent[ait] la seule force qui [pouvait] battre l’extrême droite » lors des élections législatives anticipées. « Nous avons des imperfections, a-t-il reconnu. Il y aura évidemment des changements décidés par le président de la République si nous gagnons, mais nous sommes le seul rassemblement sérieux. »

Interrogé sur la présentation ou non de candidats face à des députés sortants appartenant à l’arc républicain, M. Darmanin a balayé la question, appelant à « laiss[er] les électeurs faire le premier tour » et renvoyant au deuxième tour des législatives. Dimanche soir, le secrétaire général de Renaissance et ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avait affirmé à l’Agence France-Presse que le camp présidentiel « donnera[it] l’investiture » aux députés sortants « faisant partie du champ républicain ».

Citant un électeur venu à son encontre lundi matin, Gérald Darmanin a affirmé qu’il ne fallait « pas déconner » le 30 juin, au premier tour des législatives anticipées. « Peut-être que c’est un peu populaire, comme expression, mais je pense que c’est ce que les Français comprennent, me semble-t-il, du moment. » Le ministre de l’intérieur a ensuite défendu le bilan du gouvernement et d’Emmanuel Macron, reconnaissant toutefois avoir « fait des choses bien [et] et des choses peut-être moins bien ». « Mais on a aussi un président de la République qui a tenu face à M. Poutine, face au vide, face à la crise économique ; on a un bon président de la République, qui écoute aujourd’hui son peuple », a conclu M. Darmanin.

Gérald Darmanin défend la dissolution, qu’il qualifie d’« acte gaulliste », et reconnaît que « la majorité présidentielle a perdu » dimanche

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin est le premier invité à s’être exprimé au JT de 20 heures de TF1. Interrogé au sujet de la dissolution surprise annoncée dimanche soir par Emmanuel Macron, le proche du président, qui était dans le secret de la décision, a défendu cet arbitrage présidentiel : « C’est un acte gaulliste. Et dimanche, il ne faut pas avoir peur des mots, la majorité présidentielle a perdu. (…) Les Français, au bout de sept ans, ont voulu nous envoyer un message. »

Le ministre a poursuivi en estimant que le président a fait le choix « de la clarification », qu’il a qualifié de « choix humble, d’écoute des Français ». « Je veux aussi dire que je sais, pour être élu local (…) [qu’on] on a voulu passer un message et nous l’avons parfaitement entendu, il y a [donc] des élections législatives », a-t-il poursuivi, avant d’annoncer qu’il se représenterait dans sa circonscription de Tourcoing (10e du Nord), lors de ces élections anticipées, « parce que je n’imagine pas ne pas aller voir les Français, me confronter à eux, entendre leurs récriminations comme je l’ai déjà fait ».

« Je vois avec la Nupes, que c’est la confusion. On ne sait pas s’ils sont unis, on ne comprend rien à ce qu’ils font. On voit bien que les leurs ne peuvent pas gagner les élections législatives », a-t-il continué en attaquant la gauche, avant d’appeler les électeurs de droite à voter pour le camp présidentiel et à ne pas apporter leur voix à l’extrême droite : « Moi je dis aux électeurs gaullistes, aux électeurs de droite et du centre, que, bien sûr, il faut nous rejoindre », estimant que le projet du Rassemblement national « c’est 100 milliards de dépenses publiques ».

François Ruffin a lancé un site « front populaire 2024 » pour récolter les signatures des électeurs désireux d’une union à gauche

Le député « insoumis » sortant François Ruffin, qui entretient des divergences avec la direction de son mouvement, s’est félicité que les partis de gauche aient repris l’expression « front populaire » à leur compte, après son appel lancé hier soir à l’annonce des résultats des européennes.

Il a lancé ce mardi en fin de journée un site Internet du même nom pour collecter les signatures de citoyens désireux d’une union à gauche, se plaçant ainsi comme initiateur de cette union. « Nous, députés “insoumis”, écologistes, communistes, Génération.s, portons un mot d’ordre : unité. Derrière une bannière : front populaire. Avec un but : gagner ! Il n’y a pas de fatalité, nous pouvons l’emporter », a-t-il écrit sur X en relayant cet appel, vidéo à l’appui.

Plusieurs élus de l’ancienne Nupes ont déjà signé, à l’instar de Sébastien Jumel (PCF), Marie-Charlotte Garin (EELV), Sébastien Peytavie (Génération.s), ou encore Leïla Chaibi (LFI). D’autres figures de LFI classées comme « frondeuses » ces derniers mois, comme Clémentine Autain ou Raquel Garrido, ont lancé des appels similaires. Même tonalité du côté du communiste Fabien Roussel, qui réclame « un seul candidat dans chaque circonscription le 30 juin ».

Des représentants des anciens alliés de la Nupes (PCF, PS, LFI, EELV) sont par ailleurs rassemblés depuis 16 heures au siège des écologistes, pour discuter d’une alliance en vue des législatives anticipées.

Marine Le Pen et Gérald Darmanin invités du « 20 heures » de TF1

Après la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche, la cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, est l’invitée du « 20 heures » de TF1, lundi soir.

Dans un entretien différent, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, répondra aussi aux questions de Gilles Bouleau ce lundi soir, lors du journal télévisé.

Un rassemblement contre l’extrême droite en cours à Marseille

Au moins mille personnes, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblées lundi en début de soirée à Marseille, contre l’extrême droite et pour demander notamment à la gauche de s’unir, ont constaté une journaliste et un photographe de l’Agence France-Presse (AFP). Ce rassemblement, à l’appel de plusieurs syndicats, de partis de gauche et de la Ligue des droits de l’homme, se tient devant la préfecture de région.

Sur des pancartes fabriquées à la va-vite, sur des cartons ou même des morceaux de papier, étaient écrits des messages clairs : « La jeunesse emmerde toujours les nazis », « Partis de gauche et de l’écologie : ne ratez pas le rendez-vous de l’Histoire », « l’extrême droite au pouvoir ne le lâchera plus, combattons-la maintenant ! » ou « Front populaire : tous unis ». Au-dessus de la foule flottaient les drapeaux des différentes organisations, mais aussi plusieurs drapeaux palestiniens, ainsi que des drapeaux français, dans une moindre mesure.

De nombreux élus locaux, portant l’écharpe tricolore, étaient également présents. « Beaucoup de jeunes devant la préfecture. Pas d’histoire. #Frontpopulaire Maintenant c’est Front contre Front », a, par exemple, appelé de ses vœux, sur X, Sophie Camard, maire du premier secteur de la ville et instigatrice, avec d’autres, du Printemps marseillais, large union de la gauche citoyenne et écologique (mais sans LFI), qui avait ravi la mairie de Marseille à la droite en 2020.

Marseille, deuxième ville de France, a placé en tête la liste du Rassemblement national lors du scrutin européen de dimanche, le parti d’extrême droite y améliorant son score de 2019, avec 30,14 % des suffrages, devant La France insoumise, laquelle a presque triplé son score (21,54 %).

Des organisations de gauche, telles que La France insoumise (LFI), la CGT ou encore le syndicat UNEF, appellent à ce type de rassemblements partout en France ce soir. Ce sera le cas à Paris, de nouveau place de la République, à partir de 20 heures.

A l’Assemblée, l’hémicycle et les couloirs vides au lendemain de l’annonce de la dissolution

L’hémicycle du Palais-Bourbon vide, le 10 juin 2024.
Le député RN Thomas Ménagé interrogé par Franceinfo dans la salle des pas perdus de l’Assemblée nationale, ce lundi.
Le député Renaissance Eric Woerth répond aux questions de journalistes, au lendemain de la dissolution, au Palais-Bourbon.

Le Parti socialiste et Place publique appellent à un « front populaire unissant les formations de la gauche et de l’écologie »

Dans un communiqué commun au Parti socialiste (PS) et à Place publique, Olivier Faure et Aurore Lalucq ont estimé que « seule la gauche est en mesure de proposer un espoir alternatif, à la condition de son rassemblement ».

Dénonçant un « séisme » après les résultats des élections européennes dimanche, les deux responsables politiques estiment que leur liste commune, avec Raphaël Glucksmann en tête de liste (13,8 %), portait « désormais une responsabilité particulière pour réunir un véritable front populaire unissant les formations de la gauche et de l’écologie ».

Le PS et Place publique fixent plusieurs conditions pour un « cap clair », parmi lesquelles « le soutien aux progrès de la construction européenne, à l’Europe de la défense », « le soutien indéfectible à la résistance ukrainienne et le respect total des frontières », « la libération des otages du Hamas, le cessez-le-feu à Gaza et la reconnaissance d’un Etat palestinien ». Au niveau de la politique française, les partis exigent notamment « l’augmentation du pouvoir d’achat », « l’abrogation de la réforme des retraites », « l’annulation de la réforme de l’assurance-chômage » ou encore le « rejet de la brutalisation du débat public et de la violence physique ou verbale ».

Marine Tondelier (EELV) accueillle la délégation du Parti socialiste lors des discussions en vue d’un accord pour les législatives qui se tiennent ce soir au QG des écologistes, à Paris.

Alors que la réunion des partis de gauche a commencé à 16 heures lundi, les responsables du PS et de Place publique y sont arrivés en début de soirée. « Les contacts sont permanents » avec les autres formations politiques, a assuré M. Faure, mais PS et Place publique souhaitent aussi associer dans ces discussions « la société civile organisée » et les syndicalistes, qui doivent se retrouver de leur côté en début de soirée.

« Cet accord ne doit pas être une réédition, mais quelque chose d’inédit », pour « faire rentrer dans ce front populaire des forces qui n’avaient jamais été sollicitées jusqu’à présents », a-t-il précisé à l’Agence France-Presse, disant ne pas vouloir « se retrancher uniquement derrière le mur des formations politiques ». Parmi la société civile, dont certaines personnalités pourraient être candidates ou apporter des propositions à un programme commun, il a évoqué les 350 personnalités signataires d’une tribune de la chercheuse Julia Cagé, parue dans Le Monde et appelant à l’union de la gauche.

Le chef de file des députés socialistes sortants Boris Vallaud, à son arrivée au QG d’EELV, à Paris, le 10 juin 2024.

Marion Maréchal émet « le souhait ardent » d’un « rassemblement » entre Reconquête ! et le RN pour les législatives

Marion Maréchal devant le siège du RN.

Après Jordan Bardella, Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête ! pour les européennes, est sortie du QG du Rassemblement national (RN), à la suite de la réunion d’un peu plus d’une heure qu’elle a eue avec le président du RN et Marine Le Pen, afin d’évoquer de possibles alliances lors des législatives anticipées.

« Nous avons l’opportunité historique pour les Français de construire demain une majorité à l’occasion de ces élections législatives », a-t-elle déclaré en préambule, rappelant qu’elle avait « lancé une main tendue » à Marine Le Pen dimanche soir, en espérant « l’union de droites ». Elle s’est félicité que le RN l’ait acceptée.

« Je prends aussi acte d’un certain nombre de conditions qu’ils ont posées. Ils m’ont notamment exprimé le souhait de travailler à Reconquête ! avec des personnes dont ils considèrent qu’elles ont eu une attitude constructive vis-à-vis du Rassemblement national à l’occasion des élections européennes », a ajouté Mme Maréchal, alors que le président du parti, Eric Zemmour, s’était opposé à cette ligne, qu’elle défendait pendant la campagne.

L’eurodéputée d’extrême droite fraîchement élue a ainsi dit « prendre acte de ce cadre » et qu’elle allait « maintenant en discuter avec Eric Zemmour, puisqu’il y a maintenant un choix qui s’offre à [elle] ». « J’ai le souhait ardent que nous puissions trouver le moyen de nous rassembler et donc de faire participer ces idées de Reconquête ! à ce rassemblement », a-t-elle ajouté.

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