Par Carine Fouteau
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Mediapart
Face à nous, le mur de la haine. Dans dix jours, l’extrême droite, en tête dans 95 % des communes aux élections européennes, pourrait accéder au pouvoir pour la première fois en France depuis le régime de Vichy instauré en 1940. À l’issue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, le Rassemblement national, en cas de majorité à l’Assemblée nationale, pourrait présider à la destinée de nos vies en menant des politiques défigurant notre quotidien, notre rapport à l’État et nos relations sociales. C’est d’une catastrophe collective et intime dont il est question, et de notre capacité à l’empêcher. L’inégalité régirait nos vies dans un « universalisme » des discriminations. Nous qui avons été biberonnés aux « liberté, égalité, fraternité », nous subirions une contre-révolution. En donnant à voir le vrai visage du RN, Mediapart n’a eu de cesse de le chroniquer : ce parti fondé par des néofascistes et des collabos en 1972 n’a jamais renoncé à sa matrice idéologique réactionnaire en rupture totale avec le principe fondamental d’égalité de tous et toutes devant la loi, inscrit dans l’article premier de la Constitution, et autour duquel notre pays s’est construit depuis la Révolution de 1789. Pour vous donner les moyens d’agir et faire en sorte que nos informations soient accessibles à tous et toutes, notre journal est en accès libre ce week-end. C’est le moment de vous inscrire à notre newsletter In extremis et, si ce n’est déjà fait, de vous abonner via notre offre spéciale 1 mois pour 1€. Nous en sommes là, plein d’effroi mais aussi d’espoir. Car, pour la première fois depuis vingt ans, nous avons l’occasion de nous rendre aux urnes non seulement pour éviter le pire, mais aussi pour ouvrir des perspectives sociales, antiracistes, féministes, démocratiques et soutenables pour la planète, grâce à l’union des gauches et des écologistes et son programme assumé de « rupture ». Aujourd’hui, seule cette force rassemblée est à même de contrer idéologiquement et électoralement l’extrême droite – compte tenu de leur bilan, les macronistes n’ont plus ni la légitimité, ni même le poids nécessaire. Portée par une dynamique sociale et citoyenne, elle est en mesure de donner de l’air aux défenseurs des libertés publiques et des droits fondamentaux, en luttant contre les inégalités et les discriminations et permettant des avancées en matière de redistribution, de justice écologique et d’approfondissement démocratique. Convaincu que les engagements collectifs sont indispensables pour peser dans les périodes sombres, Mediapart, dont le combat antifasciste est au cœur de l’ADN, s’est mobilisé, à sa manière, pour alerter sur la gravité du moment. Refusant de laisser la contre-offensive aux seuls partis, nous avons co-initié une tribune appelant les médias à faire front commun contre l’extrême droite et co-organisé, jeudi 27 juin, un grand événement public Place de la République à Paris rassemblant la société civile pour défendre nos libertés. Malgré la forte progression du nombre de procurations, l’enjeu de la participation est plus que jamais décisif dans ce scrutin : les gauches et les écologistes ne pourront l’emporter qu’à la condition que les abstentionnistes se rendent massivement aux urnes. Aussi, toutes les voix comptent, à la fois pour empêcher le RN de briser nos vies et pour élargir l’horizon de nos droits. Une possibilité historique de rupture s’offre à nous, porteuse de transformation sociale et d’enrichissement démocratique. Saisissons-la, tant qu’il en est encore temps ! |
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