Grâce au barrage républicain, les Français ont défendu les valeurs de notre démocratie en reléguant le RN à la troisième place. Victorieuse, la gauche se devra d’être à la hauteur de ses responsabilités.
par Paul Quinio
Merci qui ? Merci le front républicain ! L’incroyable scénario de ce second tour des législatives qui voit contre toute attente le Nouveau Front populaire arriver en tête, la majorité présidentielle en deuxième position et le Rassemblement national seulement troisième alors qu’il était donné favori après sa percée du premier tour. Décidé très rapidement par la gauche le 30 juin au soir, le gros des troupes de la majorité présidentielle embrayant dans son sillage, ce front républicain que l’on disait moribond aura donc permis l’essentiel : barrer la route du pouvoir à l’extrême droite.
Les Français ont une fois de plus fait preuve d’une maturité politique exceptionnelle en se mobilisant massivement (le taux de participation a été très élevé) pour défendre ces valeurs républicaines héritées des Lumières qui fondent notre démocratie. Valeurs que le Rassemblement national, soi-disant dédiabolisé, continue en réalité de menacer. En disant non à un gouvernement d’extrême droite, les Français ont rejeté l’idée d’une France xénophobe, rance, repliée sur elle-même, où l’Etat de droit aurait été sans nul doute peu à peu grignoté. Les Français, de gauche, du centre, de droite, qui ont refusé de voir l’extrême droite prendre le pouvoir, ont, d’une certaine manière, sauver l’idée qu’ils se font majoritairement de la République.
La gauche unie a été la première, et de manière très claire, à demander aux électeurs de faire barrage. Elle s’en retrouve d’une certaine manière récompensée, puisque les Français l’ont placée en tête de ce second tour. C’est évidemment, si l’on ose dire, une divine surprise. Sa majorité n’est bien sûr que relative, mais elle l’oblige. Elle l’oblige à être à la hauteur de cette maturité des électeurs.
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