Dans le nord de la Californie, un mégafeu toujours hors de contrôle ; au Canada, la situation s’améliore à Jasper
Plus de 720 kilomètres carrés de forêt et 134 bâtiments ont été détruits près de Chico. Le gouverneur californien a déclaré l’état d’urgence dans deux comtés. Dans les rocheuses canadiennes, la majorité des incendies sont éteints à Jasper, mais le feu n’est pas maîtrisé hors de la ville.
Aux Etats-Unis, environ 4 000 personnes ont été forcées de quitter leur domicile dans le nord de la Californie, en raison d’un mégafeu qui continuait de progresser dangereusement, vendredi 26 juillet. Environ 1 700 pompiers sont mobilisés. Vendredi soir, le gouverneur de l’Etat, Gavin Newsom, a déclaré l’état d’urgence dans deux comtés menacés par les flammes, afin d’accélérer l’action des autorités.
Depuis qu’il s’est déclenché, mercredi après-midi, dans le nord du Golden State, le Park Fire a ravagé plus de 720 kilomètres carrés de forêt. Pas moins de 134 bâtiments ont été détruits vendredi. L’incendie progresse à la vitesse de marche d’un homme, dans une région rurale située à trois heures de route au nord-est de San Francisco.
« Vous devez être prêts à partir », a prévenu, jeudi soir, le shérif du comté de Butte, Kory Honea. « Si l’incendie se propage, je ne peux pas vous promettre ou vous garantir que nous pourrons vous sauver la vie. » « Il s’agit d’une situation changeante », a-t-il insisté, vendredi, lors d’un nouveau point de presse, en rappelant que le feu « a traversé » le village de Cohasset pendant la nuit.
Un incendie d’origine criminelle
L’incendie est d’origine criminelle, selon les autorités. Un homme de 42 ans a été placé en détention provisoire, jeudi matin, après avoir été vu en train de pousser une « voiture en feu dans un ravin », d’après le parquet local. Ce suspect avait été condamné à vingt ans d’emprisonnement en 2003. Son casier judiciaire mentionne une agression sexuelle sur mineure et un braquage à main armée.
Faute de mieux, les soldats du feu concentrent l’essentiel de leurs moyens à la protection des zones habitées. « Nous espérons que les conditions météorologiques s’amélioreront considérablement à partir de ce week-end, avec des températures plus fraîches et une augmentation de l’humidité relative, ce qui nous permettra d’accéder plus facilement au périmètre lui-même, au lieu de rester sur la défensive », a encore expliqué Billy See.
Après deux hivers pluvieux, l’Ouest américain a subi plusieurs vagues de chaleur depuis juin, ce qui assèche la végétation, qui a repoussé, et favorise la propagation des flammes.
A Jasper, au Canada, le retour des habitants « sera difficile »
Au Canada, des températures plus basses et de la pluie ont apporté un peu de répit, vendredi, aux pompiers qui luttent contre un gigantesque feu de forêt ayant dévasté une partie de la ville touristique de Jasper (Alberta), dans l’ouest du pays.
« Il y a encore quelques foyers d’incendie dans la ville que les équipes d’intervention s’efforcent d’éteindre, mais la majorité sont éteints », a expliqué à l’Agence France-Presse James Eastham, porte-parole de Parcs Canada, qui gère les parcs nationaux canadiens et coordonne la lutte contre les feux dans la zone. L’organisme a précisé que 30 % de la ville de 5 000 habitants a été détruite par cet incendie qui reste considéré comme « hors de contrôle » et continue de se propager. Il a déjà brûlé plus de 36 000 hectares. Il faudra « plusieurs semaines » pour le maîtriser selon les autorités, et le retour des habitants « sera difficile », a souligné Richard Ireland, le maire de Jasper. « C’est une peine indescriptible, qui dépasse l’entendement. »
La localité se trouve au cœur du parc national de Jasper, le plus grand du Canada, qui est connu pour ses montagnes, ses glaciers, ses lacs et ses cascades. Le site attire 2,5 millions de visiteurs tous les ans. Les températures moins élevées et la pluie devraient aider à maintenir les « incendies à un niveau bas au cours des soixante-douze prochaines heures », a espéré Parcs Canada. L’armée est attendue en renfort, ainsi que 400 pompiers étrangers venant de Nouvelle-Zélande, du Mexique et d’Afrique du Sud.
L’Ouest canadien touché par une forte sécheresse
L’incendie a été provoqué par la foudre lundi après-midi, selon Parcs Canada, qui parle de flammes atteignant plus de 100 mètres de haut. Et les fortes rafales de vent de mercredi après-midi ont poussé l’incendie sur 5 kilomètres en moins de trente minutes, a déclaré Mike Ellis, ministre de la sécurité publique et des services d’urgence de l’Alberta.
De nombreux départs de feux ont été déclenchés ces derniers jours par la foudre dans l’Ouest canadien, touché par une très forte sécheresse. Au total, dans la province de l’Alberta, 163 incendies sont actifs.
La Colombie-Britannique, province voisine de l’Alberta, est elle aussi fortement touchée par les incendies avec plus de 400 feux actifs actuellement, dont plus de la moitié sont hors de contrôle. Dans les vingt-quatre dernières heures, dix départs de feu ont été comptabilisés.
Avec le réchauffement climatique, le Canada est de plus en plus souvent frappé par des événements météorologiques extrêmes. Le pays craint de revivre une année catastrophique comme celle de 2023, quand il a enregistré la pire saison des feux de son histoire avec 15 millions d’hectares brûlés et plus de 200 000 personnes évacuées.
Le Monde avec AFP
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