Éditorial du 23 juillet 2024 – Dirigeants parlementaires du NFP : CENSUREZ ce gouvernement !

 

Par aplutsoc le 23 juillet 2024

QU’IL PARTE !

Lundi 22 juillet : la morosité engendrée par l’incapacité des dirigeants des 4 principaux partis du NFP à mettre en avant un nom de première ou premier ministre grandissait. Au point que François Ruffin déclarait, tout à fait à tort, que c’était plié et que la perspective était une élection présidentielle en 2027 au plus tard …

Mardi 23 juillet dans la matinée : Mathilde Panot (LFI) annonce sur France Inter qu’elle dépose une « proposition de loi pour abroger la retraite à 64 ans », rapidement soutenue par Marine Tondelier. Elle espère une majorité de députés pour cela, expliquant que « Chacun prendra sa responsabilité pour savoir s’il veut ou non faire tomber un gouvernement sur l’abrogation de la retraite à 64 ans. »

Des questions se posent : faire tomber quel gouvernement ? En outre, la proposition de loi annoncée n’est pas publiée, à cette heure (22h) sur le site de l’Assemblée nationale : porte-t-elle sur toute la loi Macron ou seulement sur les 64 ans ?

Quoi qu’il en soit, le vote d’une telle mesure est nécessaire et légitime. Le RN a annoncé qu’il la voterait, mais avec ces propos équivoque de Julien Odoul : « La gauche propose mais c’est le RN qui décide. » A ceci près que le RN ne propose pas, et n’a en réalité jamais proposé, l’abrogation de la contre-réforme Macron des retraites …

Mardi 23 juillet, après-midi. On apprend que les 4 partis, PS, LFI, PCF, EELV, préconisent la nomination de Lucie Castets à Matignon. Cette animatrice du collectif « Nos services publics » (dont fait notamment partie la FSU), haute fonctionnaire adversaire des privatisations et externalisations, a donc fait l’unité, démentant le choix du pessimisme fait la veille par F. Ruffin, mais cependant avec un énorme retard, qui va permettre à Macron de manœuvrer … de la pire manière qui soit.

Mardi 23, 20 h, Macron à la télé : le NFP n’a eu la majorité « en aucune façon » – en aucune façon : il nie même la majorité parlementaire relative du NFP ! -, Lucie Castets « n’est pas le sujet », le premier parti « c’est le RN », et Macron « enjoint » – il enjoint ! – au nom de la fiction du « front républicain », les partis de former une coalition parlementaire lui permettant, une fois qu’ils se seront associés, de nommer un gouvernement « mi-août au plus tard » – dans ce cadre, le pacte législatif de Laurent Wauquiez est « très intéressant » car « les Français », qui veulent que droite et gauche s’unissent, veulent « plus de sécurité » et s’inquiètent de « l’immigration ».

Macron fait son Bonaparte autoritaire tout en étalant l’effondrement de sa fonction, puisqu’il « enjoint » les partis de faire une magouille parlementaire pour le sortir, lui, d’affaire !

Cette incroyable affront au droit et à la démocratie est bien entendu vilipendé par les partis du NFP. Cela alors même que leur accord final sur un nom pour Matignon et l’annonce du dépôt d’une proposition de loi abolissant au moins la retraite à 64 ans (et, on l’espère, toute la contre-réforme Macron des retraites) ont montré que le cadre de l’unité imposée et réalisée dans le NFP reste efficient, nourri et nourrissant la crise politique.

Mais alors ?

Aplutsoc appelle à mettre les pieds dans le plat. Bien sûr, il faut mettre au vote de cette Assemblée l’abrogation de la contre-réforme des retraites. Bien sûr, il faut dénoncer Macron et exiger qu’il se soumette au gouvernement NFP. Bien sûr. Mais n’est-il pas temps de contrecarrer ce fonctionnement absurde et antidémocratique des institutions de la V° République ? Il y a pour cela un levier, précis et redoutable si on veut bien le voir. Car il n’existe même pas un article de cette constitution qui établirait qu’on ne peut censurer un « gouvernement démissionnaire » ! La fiction autoritaire qui veut qu’un tel gouvernement soit maintenu envers et contre tout n’est bel et bien qu’une fiction : du propre point de vue des auteurs de cette constitution antidémocratique, en 1958, ceci n’avait jamais été prévu ni anticipé !

Alors, ce n’est pas seulement l’abrogation de la contre-réforme des retraites qui doit s’imposer, c’est la censure du gouvernement Macron/Attal « démissionnaire » mais interdisant d’appliquer toute autre politique que la sienne, définie avant le vote des 30 juin et 7 juillet : l’Assemblée doit exiger qu’il parte !

Que les chefs des groupes parlementaires NFP appellent l’Assemblée à prendre ses responsabilités et à proclamer qu’elle exige son départ !

Un tel acte permettrait de reprendre pleinement l’offensive pour que Macron se soumette ou se démette, après la désignation unitaire de Lucie Castets. Il mettrait au pied du mur le RN et tous ceux qui veulent faire passer le temps jusqu’en 2027 pendant que le peuple est à la peine. Un tel acte poserait les enjeux réels de la crise française : la souveraineté du peuple contre la présidence.

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