Éditorial du 26 juillet 2024 – Mais où est passée l’Assemblée nationale ?

Par aplutsoc le 26 juillet 2024

Étrange ambiance en France en ce cœur de l’été, à l’approche d’une possible canicule. Les médias ne parlent que des JO que la population ne suit que distraitement et que les Parisiens fuient, cependant que, d’autre part, menacent attentats et actes de malveillance, voire de « guerre hybride ». A l’heure où sont écrites ces lignes, il est clair que les opérations contre les voies ferrées ne sont pas de l’artisanat, mais relèvent de ce domaine.

Avec Macron qui a engagé le pays dans des « JO d’hiver » en 2030, le déni règne sur la réalité, en matière de JO comme en matière politique : la méga-cérémonie kitsch du « sport », prétexte à accumulation de capital fixe, accélération de la circulation du capital, dégradation des milieux et des conditions de vie, n’intéresse plus les vraies foules et est à la limite du rejet. Et cela, c’est un fait politique.

Alors que le NFP semblait en voie de dislocation, la « découverte » (par la direction du PS, lundi, sait-on maintenant) d’une candidate réellement irréfutable par chacun des 4 partis a confirmé la réalité de la pression unitaire, mais le fait qu’elle ait eu lieu si tard a permis à Macron de poursuivre la fuite en avant dans l’arbitraire.

Très clairement, les chefs parlementaires du NFP devraient « censurer », c’est-à-dire exiger le départ, de ce gouvernement. C’est ce qu’Aplutsoc a crié mardi soir. François Ruffin a déclaré : « Face à ce déni, le gouvernement démissionnaire doit être censuré par l’Assemblée. »

Oui mais voilà : elle fait comment, l’Assemblée, et ils font comment, les chefs parlementaires du NFP, pour instaurer, comme ils le disent parfois, un « régime parlementaire », alors que cette Assemblée nationale s’est mise en congé jusqu’à … début octobre ?!?!

Une décision politique énorme, mais discrète et sans phrase, honteuse donc, connue pratiquement seulement par une petite phrase du Canard Enchaîné de ce mercredi 24 juillet :

« La trêve olympique, pour Macron, cela signifie qu’il n’y ait plus d’ « affrontements parlementaires ». Et pour cause : à défaut de grain à moudre, le Parlement s’est mis en vacance, alors que la session extraordinaire est censée se prolonger jusqu’au 2 août. » Elle était censée se prolonger jusqu’au 2 aout en effet !

« A défaut de grain à moudre » ??? Mais Mathilde Panot n’a-t-elle pas proclamé qu’elle avait déposé une proposition de loi abrogeant la retraite à 64 ans ? Il n’y en a nulle trace sur le site de l’Assemblée nationale, et pour cause là encore : l’Assemblée s’est mise en congé depuis samedi soir, l’annonce de M. Panot a été faite en sachant qu’elle ne se réunirait plus …

Au fait, le NFP, et c’est une vraie victoire, avait obtenu au petit matin du samedi 20 juillet 9 secrétaires de l’Assemblée nationale sur 12 (et il en aurait obtenu 10 sur 12 si LFI n’avait pas fait passer le représentant d’Horizons pour barrer Alexis Corbière). Mathilde Panot a annoncé que cela allait « changer beaucoup de choses » dans le fonctionnement de l’Assemblée. Alors ?

De fait, le seul écho d’une activité ayant trait à l’Assemblée nationale depuis samedi est le classement sans suite de l’enquête sur la fraude pourtant avérée – un bourrage d’urne – qui s’y est produite vendredi dernier. Comme l’a titré Libération « Laissez la police ne pas faire son travail. »

Donc, ils ont tous été d’accord pour faire ce que souhaitait Macron : une trêve !

Pour autant, lorsque Lucie Castets se déclare décidée à abroger les contre-réformes des retraites et de l’Assurance chômage et à défendre les services publics, elle a mille fois raison.

Résumons : le président est illégitime et discrédité, le gouvernement est démissionnaire, et la seule institution dans laquelle se trouve une parcelle de légitimité s’est mise en congé.

Là-dessus, JO, opérations de « guerre hybride » menaçantes, poursuite des contre-réformes, crise sociale montante et risque de canicule. Et ce serait un gouvernement démissionnaire qui gérerait le tout ???

Sans oublier, surtout pas : les dirigeants indépendantistes de Kanaky toujours détenus et déportés arbitrairement.

Peut-on laisser le pays gouverné par l’arbitraire aveugle et ouvertement irresponsable ? L’initiative d’en bas ne doit-elle pas s’imposer ?

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