François Boulo   ·  LE MOMENT DE VERITE EST ARRIVE – NEUTRALISER MACRON

Emmanuel Macron vient de publier une lettre aux termes de laquelle il demande aux partis « républicains » de constituer une majorité afin de former un gouvernement. C’est un coup de force, l’acte d’un Président autoritaire et narcissique qui s’assoit depuis 7 ans sur la démocratie.

Ça suffit !

Les faits sont indiscutables. Il a perdu les élections. Le seul message parfaitement clair que les Français ont envoyé au soir du 7 juillet dernier est qu’ils ne veulent plus ni de lui ni de sa politique. Il est donc hors de question que ce Président multi-désavoué puisse continuer de ruiner la France et de produire tant de chaos et de misère dans notre société.

Dès lors, une solution extrêmement simple s’impose. Le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement national devront voter, ensemble, la censure de tout gouvernement pro-Macron afin d’acter que le pouvoir n’est plus à l’Elysée désormais, mais à l’Assemblée nationale.

Que les choses soient bien claires : ces deux partis comptent ensemble 323 députés (180 pour le NFP et 143 pour le Rassemblement national), soit bien plus que la majorité absolue dont le seuil est de 289 voix.

Ils ont donc, contrairement à la mandature précédente (2022-2024), toutes les cartes en main pour faire tomber n’importe quel gouvernement Macron.

L’heure n’est plus aux postures morales ou symboliques. Il ne s’agit pas de demander au NFP et au RN de s’unir sur un programme puisque tout les oppose, mais simplement de s’allier sur un point précis : dégager Macron du pouvoir.

Là est l’intérêt supérieur de la patrie, et celui des Français.

Que se passerait-il après ? Oui, il y aurait probablement un blocage des institutions. Car contrairement à ce que veut faire croire le NFP, tout gouvernement issu de ses rangs serait également censuré par le camp présidentiel et le RN. La vérité est qu’aucune formation politique n’est en l’état en capacité de gouverner sur la durée, puisque toutes sont minoritaires à l’Assemblée. Compte tenu de la fragmentation de l’électorat français en trois camps opposés et en l’état irréconciliables, le blocage institutionnel pourrait même durer plusieurs années car il n’est pas dit que de nouvelles élections législatives d’ici un, deux ou trois ans ne produisent un résultat différent.

Tant pis. Il vaut mille fois mieux cela que de laisser Macron continuer à appliquer son programme mortifère. Certes, il ne sera pas possible d’appliquer une autre politique, mais mettre un coup d’arrêt au rouleau compresseur macroniste serait déjà une grande victoire, et un moment de répit pour notre pays. Il se pourrait aussi que Macron, qui serait alors le premier responsable du blocage institutionnel par sa décision de dissolution, soit poussé à la démission. Ce serait en tout cas conforme à l’esprit de la Constitution.

Quoiqu’il en soit, viendrait alors le temps de panser nos plaies et de discuter. Retrouver un débat contradictoire serein pour dépasser nos désaccords et sortir, ensemble, de nos impasses. Nous ne pourrons échapper à cela si nous voulons redresser la France.

Dans le moment que nous vivons, il nous appartient donc, nous français, de placer les élus face à leurs responsabilités : ils devront voter la censure.

Tout autre conduite serait motivée par des considérations électoralistes et opportunistes. Ce serait une attitude injustifiable qui les discréditerait à jamais.

Chacun va ainsi pouvoir vérifier l’intégrité de chacun des partis politiques.

Si les députés socialistes ne votent pas le censure, ce seront des traîtres.

Si les députes insoumis ne votent pas la censure, ce seront des traîtres.

Si les députés écologistes ne votent pas la censure, ce seront des traîtres.

Si les députés communistes ne votent pas la censure, ce seront des traîtres.

Si les députés RN ne votent pas la censure, ce seront des traîtres.

L’heure de vérité a sonné.