le NFP ne parvient pas à s’entendre sur la candidature d’Huguette Bello pour Matignon ; les instances de LFI se réunissent à midi
Une semaine après le second tour des élections législatives qui a renforcé la tripartition des forces à l’Assemblée nationale, la situation politique reste hautement confuse, aucune coalition ne semblant en mesure de s’imposer pour former un nouveau gouvernement.
Bonjour Simone W,
le Conseil national du PS a officiellement écarté samedi soir l’option d’une candidature d’Huguette Bello à Matignon mais il s’est montré peu disert sur les raisons de ce rejet, ses participants jugeant simplement cette proposition « non consensuelle ».
Certains évoquent des raisons de fond mais aussi de forme alors que la désignation du candidat du NFP pour Matignon fait l’objet d’âpres discussions. Sur le fond, certains militants socialistes ont critiqué sur les réseaux sociaux les positions passées d’Huguette Bello sur le mariage pour tous, même si l’élue réunionnaise a elle-même marié des couples de même sexe et signé une tribune contre l’homophobie.
Sur la forme, Olivier Faure a affirmé dans Le Parisien que la proposition d’Huguette Bello était « portée par les communistes et les Insoumis mais ne fait consensus ni chez les socialistes ni chez les écologistes ». « C’était, dans la semaine, une proposition de Fabien Roussel parmi d’autres, mais qui n’avait fait l’objet d’aucun débat ni validation. »
En creux, certains socialistes estiment que la France insoumise a tenté de leur forcer la main, Mme Bello étant réputée proche de Jean-Luc Mélenchon. En réaction, les « insoumis » dénoncent désormais ouvertement les « blocages constants du Parti Socialiste contre toute candidature autre que celle de son premier secrétaire, Olivier Faure ».
Olivier Faure (PS) rapporte qu’un vote des parlementaires du NFP pour désigner leur candidat à Matignon est écarté
Dans un entretien accordé au Parisien, le premier secrétaire du Parti socialiste acte le désaccord au sein du NFP sur la candidature d’Huguette Bello pour briguer Matignon mais promet un nom pour le 18 juillet, date du début de la nouvelle législature.
« Il n’est pas anormal que dans une situation aussi particulière (…) le NFP prenne le temps de discuter de celui ou celle qui aura à conduire la vie politique de la nation dans les prochaines années. Le fait de prendre quelques jours est tout sauf un drame », estime Olivier Faure.
L’option d’un vote des élus du NFP pour désigner leur candidat à Matignon semble toutefois désormais écartée. « L’idée d’un vote n’a pas la faveur des groupes parlementaires. Il faut construire un consensus, ça prend du temps », admet-il.
Alors que les autres blocs politiques ont promis de censurer immédiatement un futur gouvernement NFP s’il voyait le jour, Olivier Faure estime que « chacun sera placé devant sa responsabilité » : « Que censureront-ils ? L’abrogation d’une réforme des retraites que 80 % des Français ont rejetée ? La proposition de mettre fin aux déserts médicaux ? De taxer les superprofits qui s’envolent pour financer la transition écologique ? De mettre en place une police de proximité ? »
Le point sur la situation politique à l’aube du dimanche 14 juillet
Une semaine après le second tour des élections législatives, qui a renforcé la tripartition des forces à l’Assemblée nationale, la situation politique reste hautement confuse, aucune coalition ne semblant en mesure de s’imposer pour former un nouveau gouvernement.
- Le Parti socialiste (PS) a écarté samedi soir la candidature d’Huguette Bello, poussée par La France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF), au poste de première ministre et appelé à poursuivre les discussions avec ses partenaires du Nouveau Front populaire (NFP) pour trouver un nom consensuel, à l’issue d’une réunion de son conseil national. Le PS, qui propose toujours la candidature de son premier secrétaire, Olivier Faure, veut poursuivre les discussions « d’ici le 18 juillet », date de l’ouverture de la législature.
- Furieuse, la direction de La France insoumise a, par son coordinateur Manuel Bompard, reproché au Parti socialiste de « tout bloquer » par ce refus. « En conséquence, la coordination de La France insoumise est convoquée » dimanche à 12 heures « pour analyser la signification des blocages constants du Parti socialiste contre toute candidature autre que celle de son premier secrétaire, Olivier Faure ».
- Les Ecologistes ne se sont toujours pas prononcés sur la candidature d’Huguette Bello. L’entourage de la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a confirmé à l’AFP qu’« aucune décision n’a été prise » chez eux. « On a besoin de temps collectif. » Marine Tondelier sera l’invitée de l’émission « Questions politiques » sur France Inter, France Télévisions et Le Monde dimanche à midi. Le chef des communistes, Fabien Roussel, a reconnu sur X « une impatience », mais a jugé « inutile de mettre la pression sur les uns ou les autres », invitant ses partenaires à se faire « confiance ».
- Les tensions restent fortes entre les partenaires de gauche et semblent menacer la cohésion des partenaires du NFP : samedi, le siège du PS a été recouvert d’autocollants et de pancartes par des partisans de la candidature d’Huguette Bello. Alors que La France insoumise appelle dimanche à participer à un rassemblement à Paris organisé par des organisations de jeunesse pour « réclamer un gouvernement du Nouveau Front populaire », Olivier Faure a critiqué cette initiative : « Lorsque l’on s’apprête à gouverner, on doit faire la démonstration que le moment de l’agit-prop est terminé. »
Manuel Bompard accuse le PS de « tout bloquer » et convoque les instances de LFI dimanche
Dans un communiqué partagé sur le réseau social X, le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, s’en prend vertement aux socialistes, qui ont rejeté la candidature d’Huguette Bello pour Matignon.
« Depuis deux jours, la proposition conjointe du nom d’Huguette Bello comme première ministre du Nouveau Front populaire a trouvé un soutien large et enthousiaste dans l’opinion de gauche sans soulever d’objection d’aucune composante politique, écrit-il. Pourtant le Parti socialiste vient une nouvelle fois de tout bloquer, ce qui conforte le coup de force du président de la République qui refuse de reconnaître le résultat des élections. »
En réaction, Manuel Bompard annonce que « la coordination de La France insoumise est convoquée demain à 12 heures pour analyser la signification des blocages constants du Parti socialiste contre toute candidature autre que celle de son premier secrétaire, Olivier Faure ».
Candidature d’Huguette Bello : « Aucune décision n’a été prise » chez les Ecologistes
Refusant de céder à « la pression » des « insoumis », qui affirment que seuls les socialistes refusent la candidature d’Huguette Bello, ces derniers clament avoir eu confirmation que les Ecologistes n’ont pas pris position non plus pour la Réunionnaise.
L’entourage de la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a précisé à l’Agence France-Presse qu’« aucune décision n’a été prise » chez eux. « On a besoin de temps collectif. » La même source précise également que Mme Tondelier avait eu Huguette Bello vendredi au téléphone.
Le Parti socialiste ne valide pas la candidature d’Huguette Bello pour Matignon et appelle à poursuivre les discussions
Le conseil national du Parti socialiste (PS) n’a pas validé samedi la candidature de la Réunionnaise Huguette Bello au poste de première ministre, et appelle à poursuivre les discussions avec ses partenaires du Nouveau Front populaire pour trouver un nom consensuel, a-t-on appris auprès du parti.
« Aucun nom ne fait consensus entre nous à ce stade », note le secrétaire général du parti Pierre Jouvet dans une déclaration à l’AFP. Le PS, qui propose toujours la candidature de son premier secrétaire, Olivier Faure, souhaite poursuivre les discussions avec ses partenaires, pour trouver un nom consensuel « d’ici le 18 juillet », date de l’ouverture de la législature, précise-t-il.
Au Parti socialiste, une candidature d’Huguette Bello pour Matignon jugée « non consensuelle »
Alors qu’« insoumis » et communistes font pression sur le Parti socialiste pour qu’il valide la candidature d’Huguette Bello pour briguer Matignon au nom du Nouveau Front populaire, un cadre du PS a écarté ce scénario à l’issue d’un conseil national du parti qui s’est réuni samedi soir.
« Le PS a décidé ce soir de continuer à discuter pour le poste de premier ministre. Nos échanges n’allaient pas vers une candidature Huguette Bello non consensuelle », a écrit sur le réseau social X le maire d’Alfortville, Luc Carvounas.
Des socialistes dénoncent la dégradation de leur siège par des partisans du NFP favorables au choix d’Huguette Bello
Plusieurs membres du Parti socialiste ont dénoncé samedi sur les réseaux sociaux la dégradation du siège de leur parti par des partisans du choix d’Huguette Bello pour briguer Matignon au nom du NFP.
« Chère Huguette Bello, rassurez-nous : les méthodes de voyous et les actes d’intimidation de certains militants venus saccager le siège du Parti socialiste, vous les condamnez, n’est-ce pas ? », a écrit sur le réseau social X l’ancien président du CN, Luc Broussy, accompagnant son message de photos du siège recouvert d’autocollants « Front populaire » et de pancartes clamant « Huguette Bello à Matignon, c’est maintenant » ou encore « Déconne pas Olivier ».
Un peu plus tôt, le maire adjoint d’Ivry-sur-Seine, Clément Pecqueux, membre de Génération·s, avait semblé revendiquer cette manifestation au nom du Nouveau Front populaire d’Ivry.
Le chef de file des communistes, Fabien Roussel, a désavoué ces manifestations, qualifiées « d’inutiles et contre-productives ». « Les socialistes se réunissent en conseil national, ces pressions ne servent pas la cause qu’elles prétendent défendre », a-t-il estimé sur X.
Ces dernières heures, communistes et « insoumis » ont mis la pression sur le PS en suggérant le nom d’Huguette Bello pour Matignon. Celle-ci est présidente du conseil régional de La Réunion et ancienne députée du groupe communiste.
Le Parti socialiste tient un conseil national samedi soir pour soumettre une proposition aux « partenaires » de la coalition de gauche et des « modalités de désignation ». « A ce stade », le PS constate qu’il n’y a pas de consensus général qui se dégage au sein du Nouveau Front populaire, a prévenu l’eurodéputé Pierre Jouvet, secrétaire général du parti.
Simone W