Liban: Israël riposte avec de nombreuses frappes contre le Hezbollah

Liban: Israël riposte avec de nombreuses frappes contre le Hezbollah et tue un de ses membres

Un civil israélien a été tué ce mardi 30 juillet par la chute d’une roquette dans le nord du pays alors que l’armée israélienne avait annoncé avoir touché une dizaine de cibles du Hezbollah dans le sud du Liban et tué l’un des membres du mouvement islamiste armé lors de frappes aériennes et terrestres dans la nuit. Cela alors que l’État hébreu avait promis une « réponse sévère » à l’attaque à la roquette le samedi qui a tué 12 jeunes druzes dans le plateau du Golan occupé.

Des frappes israéliennes ont visé plusieurs cibles du Hezbollah dans le sud du Liban. Ici, près du village de Kfar Kila, le 29 juillet 2024.
Des frappes israéliennes ont visé plusieurs cibles du Hezbollah dans le sud du Liban. Ici, près du village de Kfar Kila, le 29 juillet 2024. AFP – RABIH DAHER
Un civil israélien a été tué mardi par la chute d’une roquette dans le nord du pays, selon les secours. Le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, a annoncé la mort d’un homme blessé par des éclats de roquettes au kibboutz Hagoshrim, dans le nord d’Israël. L’armée a affirmé avoir riposté à de multiples tirs de roquettes vers le territoire israélien depuis le Liban.

L’armée israélienne a également indiqué avoir « frappé une dizaine de cibles terroristes du Hezbollah dans sept zones différentes », plus tôt dans la journée, citant notamment un entrepôt de stockage d’armes et diverses infrastructures. Au cours de ces opérations, l’armée a aussi « éliminé un terroriste du Hezbollah », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Cette annonce intervient après la menace de riposte du Premier ministre Benyamin Netanyahu. Ce dernier avait promis une « réponse sévère » à l’attaque à la roquette le samedi 27 juillet et qui a coûté la vie à 12 jeunes à Majdel Shams, ville du Golan occupé et annexé par Israël, proche de la frontière avec le Liban. Selon l’armée israélienne, la roquette a été tirée depuis le Liban par le Hezbollah. Le mouvement chiite soutenu par l’Iran, lui, continue à nier toute implication.

Ces dernières semaines, l’armée israélienne a indiqué avoir touché de nombreuses cibles du Hezbollah, affirmant répliquer aux attaques du mouvement chiite libanais sur le territoire israélien.

L’état d’alerte générale décrété par le Hezbollah

Sur le plan opérationnel, le Hezbollah a décrété l’état d’alerte générale et évacué les bâtiments qui abritent ses principales institutions dans le sud et l’est du Liban, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth. Il a aussi redéployé ses missiles balistiques de haute précision, comme l’a rapporté lundi l’agence Associated Press.

Le parti a aussi intensifié la coordination avec ses alliés. Lundi, le secrétaire-général adjoint Naïm Qassem se trouvait à Téhéran, où il a été reçu par le président-élu de l’Iran, Massoud Pezeshkian.

Avant la riposte israélienne, le gouvernement officiel libanais, lui, n’a eu cesse de multiplier les contacts avec les capitales occidentales. cela pour éviter des représailles israéliennes massives qui pourraient provoquer une « guerre totale », précise notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Le Hezbollah, soutien du Hamas et des Palestiniens de Gaza

Depuis le début de la guerre le 7 octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les échanges de tirs transfrontaliers entre le Hezbollah libanais et l’armée israélienne sont quasi quotidiens. Le Hezbollah affirme attaquer Israël pour soutenir son allié du Hamas et les Palestiniens de Gaza.

Selon les autorités israéliennes, 22 soldats et 24 civils ont depuis été tués par les tirs du Hezbollah. Ces violences ont également fait à ce jour au moins 531 morts au Liban. Une majorité de ces derniers sont des combattants du Hezbollah, mais aussi 105 civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de différentes sources.


Escalade : Israël bombarde Beyrouth pour tenter de tuer un chef du Hezbollah

Israël a bombardé un immeuble résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth. Si la frappe, qui visait le numéro deux du Hezbollah, semble ne pas avoir atteint sa cible, cette nouvelle agression menace d’aggraver la situation sur le front libanais.

Enzo Tresso

30 juillet

Mise à jour. 21h50. D’après Reuters et l’Orient-le-Jour, Fouad Chokor aurait bel et bien été tué lors de la frappe. Le Hezbollah n’a pas encore confirmé ou infirmé cette information.

Israël a annoncé, en début de soirée, que Tsahal avait procédé à une « frappe ciblée » dans les quartiers sud de Beyrouth. D’après le communiqué de Tsahal, la frappe, qui a touché un bâtiment de huit étages dans une zone densément peuplée, visait le numéro 2 du Hezbollah, Fouad Chokor, membre du Conseil du Jihad et chef de la branche militaire du parti. Tandis que Tsahal affirme avoir éliminé le haut commandant, le Hezbollah dément que l’attaque ait touché sa cible, une information confirmée par une source proche du parti à l’Orient-le-Jour et à Reuters.

Après qu’une frappe, imputée par Israël au Hezbollah, a tué samedi douze adolescents druzes dans le Golan syrien occupé, les dirigeants israéliens, instrumentalisant le drame, ont multiplié les menaces à l’encontre du parti libanais. Alors que les Etats-Unis faisaient pression sur Israël pour décourager le Premier ministre Netanyahou de frapper Beyrouth, Tsahal a choisi de répondre par la force. Si Beyrouth avait déjà été frappé début janvier lors d’une frappe qui avait coûté la vie à Saleh al-Arouri, un haut dignitaire du Hamas, c’est la première fois depuis le 8 octobre et l’ouverture du front au Liban, que Tsahal vise les membres du Conseil du Hezbollah et frappe le quartier général du parti dans les quartiers sud de Beyrouth.

D’après les premiers témoignages, deux explosions ont retenti, ce mardi vers 19h à Beyrouth, visant un bâtiment proche de l’hôpital Batman à Haret Hreik, bastion du parti chiite. Autour de l’immeuble endommagé, de nombreuses ambulances ont été dépêchées, faisant craindre que l’attaque ait fait un grand nombre de blessés. D’après les services de l’hôpital Batman, la dépouille d’une femme est entrée dans l’hôpital et de nombreux blessés ont été accueillis, dont certains dans un état critique.

La suite des événements est encore floue et la réaction du Hezbollah imprévisible pour l’heure. Si l’échec de la frappe laisse au parti une porte de sortie pour tempérer sa riposte, l’ampleur de la réponse du Hezbollah dépendra très certainement du nombre de civils impactés par la frappe et des directives de l’Iran. Bien qu’elle ne semble pas avoir atteint sa cible, l’odieuse attaque israélienne affaiblit encore les équilibres de la région et menace d’aggraver très significativement la situation sur le front libanais.

A Lire aussi : Liban-Israël : vers une guerre totale ?.

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