Politiques du désordre. La police des manifestations en France

Olivier Fillieule et Fabien Jobard

Seuil, Paris, 2020, 330 pages, 21 euros.

Comment comprendre la « brutalisation du maintien de l’ordre » observée en France ces dernières années, avec son cortège de victimes ? Les forces spécialisées, comme les escadrons de gendarmerie mobile et les compagnies républicaines de sécurité (CRS), ont d’abord vu leurs effectifs décroître massivement. Lors des manifestations, elles sont reléguées derrière des unités de police urbaine, comme les brigades anticriminalité ou les compagnies d’intervention. Formées à la lutte contre les violences urbaines, ces dernières tendent à traiter les manifestants comme des délinquants et privilégient l’engagement frontal, notamment pour les interpellations. Pour cela, elles ont massivement recours aux lanceurs de balles de défense (LBD), les détournant ainsi de leur fonction théoriquement défensive. Les gouvernements successifs ont voulu disqualifier la manifestation comme « contribution protestataire à la pluralité démocratique ». L’intransigeance et le refus de la négociation attisent la radicalité des mouvements sociaux. L’ensemble conforte ainsi le recours à la force brute pour les juguler.

Laurent Bonelli

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