Le chef de l’état-major russe a affirmé que jusqu’à 1 000 soldats ukrainiens participaient à cette opération. Les affrontements ont entraîné des évacuations de civils des deux côtés de la frontière alors que le gouverneur par intérim de la région a décidé d’instaurer l’état d’urgence.
L’armée russe a annoncé, mercredi 7 août, la poursuite des combats dans la région de Koursk, frontalière de l’Ukraine, théâtre depuis la veille d’une incursion de troupes ukrainiennes, qui a entraîné l’évacuation de milliers de personnes des deux côtés de la frontière. L’état d’urgence a été instauré dans cette région, a annoncé le gouverneur par intérim du territoire, Alexeï Smirnov. « La situation opérationnelle reste difficile dans les zones frontalières. Pour éliminer les conséquences de l’entrée de forces ennemies, j’ai décidé d’instaurer l’état d’urgence », a-t-il écrit sur Telegram.
Selon Moscou, les forces ukrainiennes ont pénétré, mardi, dans cette région avec jusqu’à un millier de soldats et des dizaines de chars et de blindés. Kiev a, jusqu’à présent, gardé en grande partie le silence sur cette opération.
Le chef d’état-major de l’armée russe, Valéri Guerassimov a, quant à lui, assuré à M. Poutine que « l’avancée de l’ennemi en profondeur dans le territoire [avait] été stoppée par des frappes de l’aviation et de l’artillerie », selon une séquence retransmise à la télévision.
Des combats ont toujours lieu « dans les zones immédiatement adjacentes à la frontière », selon lui. « L’opération s’achèvera par la défaite de l’ennemi », a-t-il clamé. Une source au sein du service de sécurité d’Ukraine (SBU) a de son côté revendiqué auprès de l’Agence France-Presse (AFP) la destruction en vol par un drone de petit gabarit d’un hélicoptère russe Mi-28, ce qui serait une « première dans l’histoire de la guerre ».
Evacuation de milliers de civils
Les affrontements et les bombardements ont suscité des évacuations de civils des deux côtés de la frontière. En Russie, les autorités ont annoncé que « plusieurs milliers » de personnes avaient quitté les zones frontalières, où au moins cinq civils ont trouvé la mort et vingt-huit ont été blessés, dont des enfants.
Le gouverneur par intérim de la région russe de Koursk, Alexeï Smirnov, a pour sa part annoncé l’annulation de tous les événements publics et appelé la population à donner son sang pour alimenter les stocks des établissements médicaux.
La garde nationale russe a par ailleurs annoncé avoir renforcé la protection de la centrale nucléaire de Koursk, située à une soixantaine de kilomètres de l’Ukraine.
Les autorités ukrainiennes observent depuis mardi un silence quasi total sur la situation. Plusieurs hauts responsables du pays interrogés par l’AFP, se sont refusés à tout commentaire. Mercredi soir, dans son discours quotidien, le président Volodymyr Zelensky a félicité la « bravoure » des forces ukrainiennes, sans référence explicite à l’incursion. « Plus nous mettons la pression sur la Russie (…) plus nous nous rapprocherons de la paix », a-t-il ajouté.
La Maison Blanche a déclaré, de son côté, qu’elle contactait Kiev afin d’en savoir plus sur les « objectifs » de cette incursion. Un porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller, réagissant aux propos de Vladimir Poutine, a lui estimé « un peu fort d’appeler cela une provocation étant donné que la Russie a violé l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine ».
Attaques de drones
Des attaques de drones ukrainiens ont également visé, mercredi, des immeubles d’habitation dans deux autres régions russes frontalières de l’Ukraine, celles de Voronej et de Belgorod, ont fait savoir leurs autorités respectives.
Plusieurs incursions en Russie de combattants en provenance d’Ukraine ont eu lieu depuis le début du conflit, en février 2022. L’armée russe a à chaque fois affirmé les avoir repoussées mais certaines d’entre elles l’ont conduite à recourir à l’artillerie et à l’aviation, comme cela a été le cas pour celle de mardi.
Cette opération a lieu alors que, depuis des mois, les soldats russes gagnent progressivement du terrain dans l’est de l’Ukraine face à une armée ukrainienne en manque de nouvelles recrues et de munitions. Les troupes russes ont également lancé, en mai, une offensive terrestre dans la région frontalière de Kharkiv, s’emparant de plusieurs localités avant d’être stoppées par les forces de Kiev.
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