La faute à qui ? Le sabotage de Nord Stream commandité par l’armée ukrainienne

Par Marianne avec AFP

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Deux ans après les faits, le brouillard se dissipe peu à peu sur le sabotage des gazoducs russes Nord Stream, en septembre 2022. L’opération a été validée au plus haut niveau à Kiev, selon le Wall Street Journal (WSJ), y compris au départ par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ainsi, dans un article paru ce jeudi 15 août, le journal américain, qui se fonde notamment sur des sources militaires ukrainiennes, affirme que l’attentat à l’explosif dans les profondeurs de la mer Baltique a été mené à bien sous la supervision du commandant en chef de l’armée ukrainienne de l’époque, Valery Zaloujny.

L’idée du sabotage a émergé en mai 2022, lors d’une réunion d’officiers, hauts gradés et chefs d’entreprises ukrainiens, trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine. D’un coût de 300 000 dollars, financée par des fonds privés, l’opération aurait impliqué six personnes. Elle aurait donc, par ailleurs, été approuvée à l’origine par le président ukrainien en personne, avant qu’il ne décide d’ordonner son arrêt à la demande de la CIA, qui a eu vent de l’affaire en juin.

Les médias allemands plus prudents

Mais toujours selon le Wall Street Journal, le général Valery Zaloujny, qui était alors commandant en chef de l’armée ukrainienne, a ignoré cet ordre et modifié l’opération. Interrogé par Volodymyr Zelensky sur le sabotage finalement mis à exécution, le général a expliqué qu’il n’était plus possible de communiquer avec l’équipe du sabotage, car tout contact aurait pu mettre en danger l’opération.

« Il a été dit [à Volodymyr Zelensky], c’est comme avec une torpille, une fois que vous l’avez lancée sur l’ennemi, vous ne pouvez pas la récupérer, elle continue jusqu’à faire boum », décrit un haut gradé, informé de cette conversation, cité par le WSJ.

Ces informations surviennent au lendemain de révélations de médias allemands (la chaîne de télévision ARD ainsi que les journaux Die Zeit et Süddeutsche Zeitung), pour leur part beaucoup plus prudents sur l’implication des hautes autorités ukrainiennes. Si ces derniers tendent au contraire à disculper le président Zelensky, ils affirment que le parquet polonais a reçu un mandat d’arrêt européen du parquet fédéral allemand contre Volodymyr Z., un plongeur ukrainien établi à l’époque en Pologne.

D’après le consortium de médias allemands, deux autres plongeurs ukrainiens, Jevhen U. et Svitlana U., sont impliqués dans le sabotage du gazoduc, tout comme le général Valery Zaloujny, également cité par l’hebdomadaire Der Spiegel.

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