Je pourrais commencer comme chacune de mes plongées écrites accompagnant l’épisode sonore de Pagaille : par le commencement ! Donc par isoler et raconter ce moment précisément où l’idée de partir sur le terrain s’est imposée. Sauf que concernant ce reportage sur la montagne de Lure que vous pouvez bien sûr entendre (on a glissé le player au dessus) je vais vous raconter la fin ou plutôt, car cela semble plus instructif, vous exposer ce qu’il s’est passé depuis mon passage et la diffusion de l’épisode que vous avez dans les oreilles. Et il s’en est passé des choses !
Je renvoie tout le monde avant cela à la lecture de l’excellente et édifiante enquête de Thierry Gadault sur l’industrie du photovoltaïque et celle, sur place, sur les flancs de la montagne de Lure de Geoffrey Girat qui rend absolument inutile que j’en remette une couche ici au risque de commettre ce qu’on appelle (et que l’on redoute) dans le métier « un doublon » !
Au passage et après avoir à mon tour navigué autour de cette problématique épineuse, je suis très fier de vous dire que Blast a livré à ce jour selon l’écologue Pierrot Pantel l’un des dossiers les plus complets sur le sujet produit par la presse.
Aberration écologique
Mon échappée au sein du collectif Elzeard Lure en liberté luttant contre l’installation du photovoltaïque dans nos forêts et zones agricoles, s’était terminée en mars dernier par un plaidoyer vibrant pour le respect du vivant et la fin de cette aberration écologique majeure. Celle qui consiste à nous vendre de l’électricité verte sous fond d’urgence climatique en décimant nos forêts plantées ici dans les Alpes-de-Haute-Provence sur la montagne de Lure. Montagne qui a abrité comme, chacun le sait peut être pas, la figure d’Elzeard Boufier le vieux sage du magnifique conte écologique imaginé par Jean Giono en 1953, « l’Homme qui plantait des arbres ».
Avant de quitter le petit village provençal de Cruis et ses flancs écorchés par l’opérateur Boralex, une multinationale canadienne qui semble bénéficier d’oreilles attentives et facilitatrices au Ministère de la « trahison écologique » (comme le baptisent souvent les militants écologistes), j’avais pris soin d’aller dormir à 1200 mètres d’altitude sous une yourte abritant Pascal Menon dit le bûcheron cueilleur d’arbres.
Pascal est connu pour être un authentique poète chamanique qui sait très bien comment les forêts se porteraient mieux si on savait prélever le bois en son sein et non pas en les rasant ! Et cela selon les préceptes d’une industrie forestière qui parvient à être productive tout en étant respectueuse de la nature comme le préconise par exemple le RAF (Réseau pour les Alternatives Forestière).
Comme tous ceux rencontrés dans ce combat pour la nature, il est évident que la production d’électricité verte ne pouvait se faire au détriment de ce massacre en cours d’espace boisés ou même agricoles. Mais c’est avec un argument moins directement perceptible à l’œil nu que les collectifs (car Elzeard est rejoint par nombres d’associations) seront parvenus à faire reculer cette machine impitoyable ! Voici la première bonne nouvelle arrivée à nos oreilles depuis le début de cette lutte acharnée qui est pour autant loin d’être achevée :
Dernière minute
Mais 15 jours plus tard les amis de Lure et l’ensemble de collectifs concernés notamment ceux qui avaient le plus raison de crier victoire, constate que cette décision de justice n’était pas appliqué et que, sur le terrain, le président de l’ANB (l’Association Nationale pour la Biodiversité), s’adressait en ces termes à la multinationale Boralex :
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