Pré-rentrée 2024 : attaques de deux fronts contre le mouvement social qui a donné naissance au Nouveau Front Populaire. Par Robert Duguet

European MP Raphael Glucksmann addresses a speech during a campaign visit to support the campaign of a local candidates of the "Nouveau Front Populaire" left wing coalition for the legislative elections, in Rouen, northwestern France on June 28, 2024. The French president surprised the country by dissolving parliament after the far right trounced his centrist party in EU Parliament elections. (Photo by LOU BENOIST / AFP)
Par aplutsoc le 21 août 2024

Le 18 août nous écrivions un billet qui caractérisait l’offensive de la direction de LFI pour engager une procédure de destitution de Macron, en s’appuyant sur ce que les institutions de la Vème République autorisent. Ce qu’en ont expliqué les articles les plus sérieux en la matière – ceux du Monde et de Mediapart – ont parfaitement mis en lumière que ceux qui ont écrit puis amendé la constitution du « coup d’État permanent » avaient rendu cette possibilité impraticable. Si la destitution de Macron est à l’ordre du jour cela ne peut que venir d’en bas, c’est-à-dire des forces sociales qui se sont mobilisées avec les syndicats, les partis et les associations pour imposer la majorité politique de juin-juillet. On peut dire ce jour que l’opération Mélenchon, coup de poignard dans le dos du NFP, a fait flop !

Du côté de l’Élysée se profile l’opération Cazeneuve qui vise à lier à l’édifice branlant du macronisme l’aile droite faisandée et hollandiste du PS. Dans la perspective de cet attelage Raphaël Glücksmann répond présent. Il appelle à tourner la page Mélenchon et Macron avant la présidentielle de 2027. L’initiateur de la liste Parti socialiste-Place publique aux élections européennes affirme dans le Point du 20 août que « ce sera la social-démocratie, et non un succédané du macronisme ou un avatar du populisme de gauche, qui fera face au lepénisme ». Il défend aujourd’hui la rupture avec Jean Luc Mélenchon, déclarant :

« La social-démocratie française a trop longtemps été mangée sur son aile gauche par Jean-Luc Mélenchon et sur son aile droite par Emmanuel Macron. (…) Voilà ma conviction : en 2027, ce sera la social-démocratie, et non un succédané du macronisme ou un avatar du populisme de gauche, qui fera face au lepénisme »

Il ajoute :

« Il aurait fallu engager dès le soir du second tour un dialogue avec les partis politiques ayant participé au front républicain contre le Rassemblement national sur la base des priorités, comme l’augmentation du SMIC, le retour de l’ISF ou l’accélération de la transition écologique. C’est l’inverse qui fut fait : des semaines de huis clos pour dégager un nom de premier ministre hypothétique ».

Observons au passage que l’abrogation de la loi sur les retraites ne fait pas partie de ce programme pour le moins « gazeux ». Or le retrait de la loi sur les 64 ans, revendication qui a mobilisé durant des semaines le salariat et la jeunesse, signifierait la défaite politique majeure et certainement définitive administrée au régime. La position de Raphaël Glücksmann n’est qu’une ligne de défense du Front Républicain contre l’extrême droite, donc l’ouverture aux forces qui défendent les intérêts du néo-libéralisme qu’incarne le régime macronien.

La direction de LFI et l’opération Cazeneuve de l’Élysée, appuyée de fait par la ligne Glücksmann, sont les deux obstacles que nous avons à lever à cette rentrée sociale. Le ballon est dans le camp des initiateurs du mouvement politique de l’Après. Rendez-vous au stand de l’Après lors de la fête de l’Humanité.

RD, le 21/08/2024.

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