En direct, guerre au Proche-Orient : la banlieue sud de Beyrouth lourdement bombardée dans la nuit

L’agence de presse libanaise ANI a indiqué qu’un raid israélien mené à la frontière avec la Syrie avait coupé vendredi la principale route qui relie les deux pays. Cette route est empruntée par des dizaines de milliers de personnes qui fuient les bombardements israéliens au Liban ces derniers jours pour se rendre en Syrie.

Jeudi, le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, avait accusé le Hezbollah de faire passer des armes en contrebande depuis la Syrie via le poste-frontière de Masnaa. Le ministre des transports libanais, Ali Hamiyé, avait répliqué que tous les postes-frontières étaient sous surveillance gouvernementale.

04:18

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, doit diriger vendredi la grande prière hebdomadaire et prononcer un prêche qui pourrait donner le ton des plans de l’Iran après son attaque de missiles lancée mardi contre Israël.

Cette rare prise de parole doit aussi intervenir trois jours avant le premier anniversaire de l’attaque du Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre 2023.

Ultime décideur dans les principaux dossiers de la République islamique, M. Khamenei pourrait lever la lumière sur les suites qu’entend donner Téhéran à son attaque, au cours de laquelle quelque 200 missiles ont été tirés sur Israël. Les gardiens de la révolution, armée idéologique de l’Iran, ont dit que cette opération était une mesure de représailles pour les assassinats du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, et d’un de leurs commandants, Abbas Nilforoushan, dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. Elle visait aussi à venger la mort du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet à Téhéran dans une attaque imputée à Israël par l’Iran et le mouvement islamiste palestinien.

La prière de vendredi sera précédée d’une « cérémonie de commémoration » en hommage à Hassan Nasrallah, selon le site de l’ayatollah Khamenei. Celle-ci doit se tenir en matinée dans la grande mosquée Mosalla, dans le centre de la capitale iranienne.

La dernière fois où M. Khamenei avait dirigé la prière de vendredi remonte à janvier 2020, après une attaque iranienne de missiles sur deux bases abritant des Américains en Irak, en riposte à l’attaque de drone américaine qui venait de tuer à Bagdad le général iranien Qassem Soleimani, un commandant des gardiens.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a apporté, jeudi soir, son « plein » soutien au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qu’Israël a déclaré « persona non grata » pour ne pas avoir immédiatement condamné les frappes de l’Iran, mardi.

Sans jamais citer Israël, les cinq membres permanents du Conseil et les dix autres non permanents ont « souligné la nécessité pour tous les Etats membres [de l’ONU] d’avoir une relation productive et qui fonctionne avec le secrétaire général et de s’abstenir de toute action qui sape son travail et celui de ses services ».

Et « toute décision qui n’implique pas le secrétaire général de l’ONU ou les Nations unies est contre-productive, en particulier dans le contexte d’une escalade des tensions au Moyen-Orient », ont mis en garde les quinze pays, dont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et la France, dans une déclaration écrite du Conseil présidé en octobre par la Suisse.

Les relations entre l’ONU et Israël – Etat créé par une résolution des Nations unies votée en 1947 – sont notoirement difficiles et au plus bas depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas palestinien qui a déclenché la guerre à Gaza.

Mercredi, lors d’une séance à couteaux tirés au Conseil de sécurité, en présence des ambassadeurs israélien et iranien, M. Guterres avait pris soin de « condamner, encore une fois, avec force, l’attaque massive aux missiles par l’Iran sur Israël ». Il avait toutefois renvoyé les deux ennemis dos à dos en dénonçant « le cycle écœurant » de violences dans une région au bord du « précipice ».

Alors que le Conseil est paralysé depuis une décennie, M. Guterres avait reçu aussitôt le soutien des quinze membres, dont les Etats-Unis jugeant la mesure de leur allié israélien « non productive ». Même tonalité au ministère des affaires étrangères français qui a regretté jeudi « la décision injustifiée, grave et contre-productive prise par Israël ». Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a, lui aussi, appelé à « rejeter les attaques » contre M. Guterres.

« Nous pouvons éviter [une] guerre totale » au Moyen-Orient, a déclaré jeudi le président américain Joe Biden, interrogé sur le sujet au moment où la communauté internationale craint un conflit de grande ampleur dans la région.

« Je ne crois pas qu’il va y avoir une guerre totale. Je pense que nous pouvons l’éviter. Mais il y a encore beaucoup à faire », a-t-il déclaré à la presse.

« Dans le cadre d’une opération conjointe des forces armées et du Shin Beth [le service de sécurité intérieure d’Israël], l’armée de l’air israélienne […] a mené une frappe dans la région de Tulkarem [en Cisjordanie] et éliminé le chef [local] du réseau terroriste du Hamas [Zahi Abd Al-Razaq, alias Zahi Oufi] », annonce un communiqué militaire israélien publié dans la nuit de jeudi à vendredi.

L’armée l’accuse d’avoir commandité et participé à de nombreuses attaques ou attentats dans le nord de la Cisjordanie et affirme qu’il s’apprêtait à en commettre à nouveau à « très brève échéance ».

Selon l’Autorité palestinienne, ce raid sur le camp de réfugiés de Tulkarem, ville du nord de la Cisjordanie, a fait dix-huit victimes.

Un avion israélien a « frappé une cafétéria pleine de jeunes hommes au rez-de-chaussée d’un immeuble de trois étages », a dit, à l’Agence France-Presse, Alaa Sroji, un militant associatif, qui a fait état de « scènes de chaos » à l’hôpital Thabet Thabet de la ville de Tulkarem. Il y a « des enfants, des jeunes dont les corps sont déchiquetés, et le nombre [définitif des victimes] n’est pas encore connu », a-t-il ajouté.

Le Hamas a condamné dans un communiqué une « attaque cruelle » marquant « une escalade dangereuse ».

Le Fatah, mouvement du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a appelé lui à un « jour de colère » vendredi en l’honneur des « martyrs héroïques » de Tulkarem.

« Israël a frappé la banlieue sud [de Beyrouth] onze fois d’affilée », a fait savoir, jeudi soir, une source proche du Hezbollah, requérant l’anonymat. Des correspondants de l’Agence France-Presse dans la capitale disent avoir entendu de fortes détonations.

Le bombardement était tellement violent qu’il a déclenché les alarmes des voitures et secoué des immeubles dans Beyrouth et ses environs. Selon le journal libanais L’Orient-Le Jour, « des témoins ont rapporté avoir entendu des avions de chasse survoler la ville au moment des frappes ».

Une vidéo diffusée sur le compte X de la chaîne libanaise Al Jadeed TV montre plusieurs explosions.

De son côté, Avichay Adraee, le porte-parole de l’armée israélienne pour les médias arabes, a publié sur X un « avertissement urgent aux habitants de la banlieue sud » de Beyrouth, montrant sur une carte un immeuble dans le quartier de Hadath.

« Vous vous trouvez à proximité d’installations et d’intérêts du Hezbollah, contre lesquels Tsahal interviendra dans un avenir proche », écrit-il. « Pour votre sécurité et celle des membres de votre famille, vous devez évacuer immédiatement ce bâtiment et les bâtiments environnants et vous en éloigner sur une distance d’au moins 500 mètres », ajoute le porte-parole.

L’Autorité palestinienne a annoncé, ce jeudi soir, que dix-huit personnes ont été tuées à la suite d’une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Tulkarem, ville du nord de la Cisjordanie qu’Israël occupe depuis 1967.

« Dix-huit martyrs à la suite du bombardement du camp de Tulkarem par l’occupation », écrit le ministère de la santé palestinien sur son compte Telegram.

« Dans le cadre d’une opération conjointe des forces armées et du Shin Beth [le service de sécurité intérieure d’Israël], l’armée de l’air israélienne a mené une frappe sur Tulkarem », fait savoir, de son côté, un bref communiqué militaire israélien.

Joint par téléphone, un responsable du camp, Fayçal Salama, a déclaré à l’Agence France-Presse que l’attaque avait été menée par un chasseur F-16 et avait visé une cafétéria.

Tulkarem fait partie des villes et camps de réfugiés palestiniens visés fin août par une offensive à grande échelle de l’armée israélienne contre les groupes armés en lutte contre Israël dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre dans la bande de Gaza entre l’armée israélienne et le Hamas, les violences entre les Palestiniens d’une part, et l’armée et les colons israéliens d’autre part, se sont intensifiées en Cisjordanie. Plus de sept cents Palestiniens y ont été tués par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon des données du ministère de la santé palestinien, et au moins vingt-quatre Israéliens, parmi lesquels des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon des données officielles israéliennes.

L’armée libanaise a annoncé jeudi la mort de deux de ses soldats dans des attaques israéliennes. Il s’agit des premiers décès de soldats libanais lors d’une offensive terrestre qui, selon Israël, vise le Hezbollah et non le peuple ou l’Etat libanais. Les forces libanaises ont dit avoir riposté, une première depuis le début de l’opération israélienne.

Un soldat libanais a été tué « suite à une frappe israélienne sur un centre de l’armée à Bint Jbeil » au Liban sud, écrit l’armée dans un communiqué. Plus tôt dans la journée, un autre soldat a été tué et un autre blessé dans une « attaque de l’ennemi israélien » alors qu’ils participaient à l’évacuation des habitants en coopération avec la Croix-Rouge libanaise dans le village de Taybeh, dans le sud du Liban, selon un communiqué de l’armée libanaise.

L’attaque iranienne de mardi a détruit au moins trois bâtiments de la base aérienne de Netavim, dans le sud d’Israël, et laissé au moins une douzaine de cratères, selon une analyse d’images satellites fournies par Planet Labs.

Le chef de l’armée iranienne, le général Mohammad Bagheri, a déclaré que la base − située dans le Néguev − avait été ciblée, ainsi qu’une autre base aérienne − celle de Tel Nof − et le siège du Mossad, l’agence de renseignement israélienne.

L’armée israélienne a reconnu mercredi que certaines de ses bases aériennes avaient été touchées, mais a souligné que le fonctionnement de l’armée de l’air israélienne n’avait pas été affecté. Selon l’armée, les impacts de missiles ont endommagé des immeubles de bureaux et d’autres zones de maintenance dans les bases.

Amin Salam a condamné la frappe de jeudi matin dans le centre de Beyrouth, la première dans cette partie de la ville depuis 2006, soulignant comment Israël frappe de plus en plus près des zones civiles. « Cela va bien au-delà de ce qui s’est passé en 2006 », déclare M. Salam à CNN, soulignant que la frappe a été menée non loin du palais du gouvernement.

Selon lui, le déplacement de plus d’un million de Libanais et de Syriens du Liban sera un « problème à long terme » que le gouvernement devra gérer, même si un cessez-le-feu entrait en vigueur. « Nous avons des hôpitaux remplis, des écoles remplies, des gens qui dorment dans la rue, et cette guerre continue. De mon point de vue, cette guerre n’a aucun but. Elle ne fait que détruire le pays, a déclaré Salam. Nous devons reconstruire leurs villes, leurs villages. »

Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne en langue arabe, demande l’évacuation de deux immeubles de la banlieue de Beyrouth. L’aviation israélienne a bombardé le centre de Beyrouth aux premières heures de jeudi et a dit avoir tué quinze combattants du Hezbollah dans le sud du Liban.

L’Iran a averti Washington qu’une frappe israélienne de grande envergure entraînerait des attaques contre les infrastructures israéliennes et que tout pays aidant une telle attaque serait considéré comme une cible potentielle.

Dans une déclaration publiée par la mission iranienne à l’ONU à New York, l’Iran a déclaré : « Si un pays quelconque apporte son aide à l’agresseur, il sera également considéré comme complice et deviendra une cible légitime. Nous conseillons aux pays de s’abstenir de s’impliquer dans le conflit entre le régime israélien et l’Iran et de se tenir à l’écart de la mêlée. » L’Iran a également souligné qu’aucun message aux « agresseurs » ne sera envoyé sauf par l’intermédiaire des diplomates suisses, le pays désigné pour transmettre les messages iraniens aux Etats-Unis.

« Nous, dirigeants du G7, exprimons notre profonde inquiétude face à la détérioration de la situation au Moyen-Orient », écrivent ces responsables dans un communiqué commun.

Ils condamnent « avec la plus grande fermeté l’attaque militaire directe de l’Iran contre Israël », qui représente « une menace sérieuse à la stabilité régionale ». « Un cycle dangereux d’attaques et de représailles risque d’alimenter une escalade incontrôlable au Moyen-Orient, ce qui n’est dans l’intérêt de personne », s’inquiètent les dirigeants du G7.

Ils appellent les acteurs de la région à agir de manière « responsable et avec retenue » et encouragent « toutes les parties à s’engager de manière constructive pour désamorcer les tensions actuelles ». « Le droit international humanitaire doit être respecté », écrivent-ils.

Concernant le Liban, les dirigeants du G7 « rappellent la nécessité d’une cessation des hostilités dans les plus brefs délais afin de créer un espace pour une solution diplomatique ».

Kamel Ahmad Jawad, un médecin libano-américain originaire de Dearborn, dans le Michigan, a été tué par un bombardement israélien au Liban, ont rapporté, mercredi, sa fille et Rashida Tlaib, la représentante démocrate de sa circonscription.

La fille du docteur a précisé dans un communiqué que son père avait décidé de rester près de l’hôpital principal de sa ville natale de Nabatieh pour aider. Selon le The Detroit News, son père avait appelé à la fin du soutien américain à l’armée israélienne.

« La mort de Kamel Ahmad Jawad nous attriste profondément et nous sommes de tout cœur avec sa famille et ses amis. Sa mort est une tragédie, tout comme la mort de nombreux civils au Liban », a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche.

Invité de l’émission « L’Evénement » sur France 2, le premier ministre a affirmé qu’il y avait « un risque d’embrasement » au Proche-Orient, mais ne pense pas qu’il « soit trop tard pour l’interrompre ».

Selon Michel Barnier, « Israël est en état de légitime défense en quelque sorte », depuis le 7-Octobre.

Philippe Lazzarini, le chef de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré, sur X, que trois écoles de l’organisation avaient été visées à Gaza au cours des deux derniers jours, tuant au moins 21 personnes.

« Les écoles, autrefois un refuge sûr pour l’apprentissage, se sont maintenant transformées en enfer pour beaucoup trop de personnes », a-t-il déploré.

Selon la télévision syrienne « des frappes israéliennes ont visé la base russe de Hmeimim », près de Lattaquié, dans la nuit du 2 au 3 octobre. Times of Israel a ajouté que « les médias d’opposition en Syrie ont rapporté que la cible de la frappe était un dépôt d’armes ».

Le compte Telegram russe Rybar explique que « l’attaque a été menée contre la ville de Joblé, située à proximité [de la base]. Certains missiles ont été abattus par les systèmes de défense aérienne des forces armées russes, mais certains ont atteint leur cible. La cible de l’attaque était un entrepôt utilisé par le personnel militaire syrien et iranien ».

L’Agence nationale d’information libanaise (ANI) a rapporté une « reprise des frappes » israéliennes « de manière très intense » dans la banlieue sud de Beyrouth.

« Nous n’autoriserons pas que le Hezbollah s’installer [à nouveau] dans ces endroits à l’avenir », a déclaré le général de corps d’armée, Herzi Halevi, dans une déclaration vidéo diffusée par la télévision publique israélienne.

« Les coups sévères portés au Hezbollah (…) à Beyrouth dans la vallée [de la Bekaa], et dans le sud du Liban vont se poursuivre », a-t-il assuré.

La Banque mondiale (BM) a annoncé, jeudi, la réorientation de 250 millions de dollars d’aide au Liban, initialement prévus pour favoriser le développement des énergies renouvelables, vers l’aide d’urgence aux populations déplacées par les bombardements israéliens dans le sud du pays.

« La Banque mondiale a activé son plan de réponse d’urgence afin de pouvoir réorienter les ressources prévues dans le portefeuille du Liban afin de répondre aux besoins urgents de la population », a annoncé dans un communiqué l’institution basée à Washington.

Cette aide d’urgence va être « mise en place en étroite coordination avec nos partenaires de développement et d’aide humanitaire », a-t-elle ajouté.

Plusieurs ONG, dont Amnesty International et Médecins du Monde, ont appelé jeudi à un « cessez-le-feu » et à accroître l’aide humanitaire au Liban, où la situation est « cauchemardesque » pour des centaines de milliers de personnes déplacées par le conflit entre Israël et le Hezbollah.

« Avec plus de 1,2 million de personnes sur la route, soit 20 % de la population déplacée, la crise a pris des proportions alarmantes », a affirmé Jennifer Moorehead, de l’ONG Save the Children, lors d’une visioconférence à laquelle participaient également Amnesty International, Oxfam, Médecins du Monde, Refugees International et Action contre la faim.

« Les deux derniers jours ont été totalement cauchemardesques », a-t-elle ajouté.

La compagnie aérienne British Airways a annoncé, jeudi, prolonger jusqu’au 26 octobre inclus la suspension de ses liaisons avec Tel-Aviv, interrompues depuis le 24 septembre, invoquant la situation sécuritaire dans la région.

« Nous surveillons en permanence la situation au Moyen-Orient et avons pris la décision opérationnelle d’annuler nos vols vers Tel-Aviv jusqu’au samedi 26 octobre 2024 inclus. La sécurité est toujours notre priorité absolue », a annoncé la compagnie dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse (AFP).

« Je réaffirme le soutien total de l’Etat du Qatar au Liban et à son peuple frère face aux attaques brutales dont ils sont victimes », a déclaré l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, sur X, ajoutant avoir ordonné « une action rapide et la mise à disposition de toutes les ressources nécessaires » pour venir en aide aux populations touchées.

L’armée israélienne a annoncé, sur Telegram, avoir « éliminé » dans une frappe, jeudi, à Gaza, un Palestinien qui avait montré ses mains ensanglantées devant une foule après le lynchage de deux soldats israéliens en 2000 en Cisjordanie, acte pour lequel il avait été condamné à la perpétuité.

La défense civile dans la bande de Gaza a confirmé la mort d’Abdelaziz Salha dans une frappe israélienne survenue dans la nuit à Deir Al-Balah, dans le centre du territoire palestinien.

L’armée israélienne a affirmé, sur Telegram, avoir tué, mercredi, lors d’une frappe aérienne, le « commandant de la région du mont Dov du Hezbollah, Khader Al-Shahabiya. »

Selon Israël, il était « responsable du tir de roquettes sur Majdal Shams, en juillet, au cours duquel douze enfants ont été tués ».

Joe Biden a évoqué, jeudi, selon l’Agence France-Presse (AFP), des « discussions » en cours concernant d’éventuelles frappes israéliennes contre les infrastructures pétrolières iraniennes, après l’attaque de missiles lancée mardi par l’Iran contre le territoire israélien.

Après cette déclaration du président américain, les cours du pétrole ont bondi, a rapporté l’AFP.

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré jeudi qu’il ne serait pas possible de livrer un important envoi de matériel médical et de traumatologie au Liban vendredi en raison des restrictions de vol.

L’OMS a appelé « tous les partenaires à faciliter les vols pour livrer au Liban les fournitures vitales dont il a tant besoin ».

Interrogé sur l’éventualité d’une riposte israélienne contre l’Iran, après l’attaque de missiles lancée, mardi, par la République islamique contre Israël, Joe Biden a affirmé jeudi, lors d’un bref échange avec la presse, que « rien ne se passerait aujourd’hui ».

Plus de quarante secouristes et pompiers ont été tués dans des frappes israéliennes au Liban au cours des trois derniers jours, a annoncé jeudi le ministère de la santé libanais. Selon l’OMS, 45 professionnels de santé sont morts et 65 ont été blessés.

Au total, 97 secouristes et pompiers, incluant les personnels des organisations affiliées au Hezbollah ou à d’autres partis libanais, ont été tués depuis le début du conflit entre Israël et le mouvement islamiste pro-iranien en octobre.

L’armée israélienne a affirmé, sur Telegram, avoir visé « des cibles appartenant au quartier général des renseignements du Hezbollah à Beyrouth, y compris des agents terroristes appartenant à cette unité, des moyens de collecte de renseignements, des centres de commandement et d’autres infrastructures terroristes ». 

L’armée libanaise a annoncé, jeudi, avoir riposté pour la première fois depuis un an à des tirs israéliens, après la mort d’un deuxième de ses soldats dans le sud du Liban.

« Un soldat a été tué après que l’ennemi israélien a visé un poste militaire dans la région de Bint Jbeil, dans le Sud, et le personnel militaire a répondu aux tirs », a affirmé l’armée dans un communiqué.

Plus tôt, l’armée libanaise avait annoncé qu’un militaire avait été tué et qu’un autre avait été blessé à la suite « d’une attaque menée par l’ennemi israélien lors d’une mission d’évacuation et de sauvetage, en coopération avec la Croix-Rouge libanaise, dans la localité de Taybeh-Marjeyoun ».

La France a regretté jeudi « la décision injustifiée, grave et contre-productive prise par Israël » de déclarer le secrétaire général des Nations unies « persona non grata », dans un communiqué de son ministère des affaires étrangères.

Paris « réaffirme son plein soutien et toute sa confiance » à Antonio Guterres, et souligne que « les Nations unies jouent un rôle fondamental pour la stabilité de la région » alors que les tensions menacent d’embraser l’ensemble du Moyen-Orient.

L’Iran a convoqué jeudi les ambassadeurs d’Allemagne et d’Autriche après que leurs gouvernements ont protesté contre l’attaque de missiles lancée, mardi, par la République islamique contre Israël, a annoncé un média d’Etat, selon l’Agence France-Presse.

A la demande du ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d’un déplacement lundi au Liban, « Middle East Airlines a mis en place ce jour (…), à sa demande, deux vols supplémentaires qui ont permis à certains de nos compatriotes qui le souhaitaient – en particulier ceux qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité particulière – de regagner la France », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Christophe Lemoine, dans un point à la presse.

Les autorités françaises avaient réservé pour le compte de personnes vulnérables (malades, personnes âgées ou isolées) un total de deux cents sièges sur ces vols.

La compagnie continue par ailleurs d’opérer deux vols quotidiens de Beyrouth vers Paris, « par le biais desquels nos compatriotes qui le souhaitent peuvent quitter le Liban », a ajouté le porte-parole.

« Nous rappelons que tous les déplacements vers le Liban sont formellement déconseillés », précise la diplomatie française, qui redit « la nécessité de mettre fin à l’escalade militaire dans la région et appelle toutes les parties à s’abstenir de toute action déstabilisatrice ».

L’implication de l’Iran dans les incidents survenus récemment près des ambassades d’Israël au Danemark et en Suède est « une hypothèse », a déclaré, lors d’une conférence de presse Fredrik Hallström, un responsable des services de renseignement suédois (Säpo), selon l’Agence France-Presse.

« Il y a des éléments qui montrent que cela pourrait être le cas, [notamment] le choix de la cible et le modus operandi », a-t-il dit, en réponse à une question sur le rôle éventuel de l’Iran. « Mais c’est une hypothèse, plutôt qu’un fait avéré. »

Trois nouvelles frappes israéliennes ont touché, jeudi, la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, après une intense nuit de bombardements, a rapporté l’Agence nationale d’information libanaise (ANI).

« Des avions ennemis ont lancé trois frappes sur la banlieue sud » de Beyrouth, a annoncé l’agence. Un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) a vu des colonnes de fumée s’élever du secteur touché.

La compagnie aérienne Emirates, l’une des plus grandes au Moyen-Orient, a annoncé jeudi l’annulation de ses vols pour l’Iran, l’Irak et la Jordanie jusqu’à samedi, sur fond de craintes d’un embrasement régional après l’attaque iranienne mardi contre Israël. « Emirates annule tous les vols au départ et à destination de l’Irak [Bassorah et Bagdad], de l’Iran [Téhéran] et de la Jordanie [Amman] les 4 et 5 octobre en raison de l’instabilité régionale », a déclaré le transporteur de Dubaï, qui a également suspendu ses liaisons vers ces destinations jeudi.

L’armée libanaise a annoncé qu’un militaire avait été tué jeudi et un autre blessé « dans une attaque israélienne alors qu’ils effectuaient une mission d’évacuation et de secours » dans le sud du pays avec la Croix-Rouge libanaise. L’armée et la Croix-Rouge libanaise menaient « une mission de secours dans le village de Taybé » et ont été visées par « une agression israélienne », selon un communiqué de l’armée.

Sa mort porte à deux le nombre de militaires libanais tués depuis le début de l’intensification des bombardements israéliens sur le Liban le 23 septembre. Un soldat libanais avait été tué lundi dans une frappe de drone israélien, selon l’armée. La Croix-Rouge libanaise a, de son côté, affirmé que quatre de ses secouristes avaient été blessés.

L’armée israélienne a de nouveau publié un appel à évacuer à l’attention des habitants de vingt-cinq localités du sud du Liban, près de la frontière avec Israël. L’armée leur demande de se diriger au nord du fleuve Nahr El-Awali. « Toute personne se trouvant à proximité d’éléments, d’installations et d’équipements de combat du Hezbollah met sa vie en danger », prévient, sur son compte X, Avichay Adraee, porte-parole de l’armée.

Le Hezbollah a affirmé jeudi avoir déclenché deux engins explosifs pour contrer une nouvelle tentative d’infiltration israélienne dans le sud du Liban. Le groupe pro-iranien a actionné les engins alors « qu’une force d’infanterie de l’ennemi israélien essayait de s’infiltrer vers la ville de Maroun al-Ras » au Liban, près de la frontière, selon un communiqué du Hezbollah.

Le bilan du bombardement israélien du quartier de Bachoura, dans le centre de Beyrouth, est passé à neuf morts et quatorze blessés, dont quatre sont toujours hospitalisés, rapporte le ministère de la santé libanais sur son compte X. Son dernier bilan en début de matinée faisait état de six morts.

Il s’agit de la deuxième frappe israélienne visant le cœur de Beyrouth depuis le début du conflit entre le mouvement islamiste pro-iranien et Israël, le 8 octobre 2023, après une frappe israélienne lundi qui avait tué trois membres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation palestinienne laïque de gauche, dans le quartier de Cola.

Le Hezbollah a affirmé jeudi avoir tiré « une salve de roquettes » sur la ville de Tibériade, dans le nord d’Israël, en réponse aux bombardements israéliens « sur les villes, villages et civils » libanais.

L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir « éliminé » trois hauts dirigeants du Hamas dans une frappe « il y a environ trois mois » dans la bande de Gaza. Lors de cette attaque, « les terroristes suivants ont été éliminés : Raouhi Mouchtaha, Sameh Al-Siraj, Sami Oudeh », écrit l’armée dans un communiqué. Raouhi Mouchtaha était membre du bureau politique du Hamas pour Gaza, responsable des finances, Sameh Al-Siraj siégeait dans la même instance en tant que responsable des affaires de sécurité. Sami Oudeh était, lui, chef de l’Agence de la sécurité intérieure du Hamas.

Deux journalistes de la chaîne de télévision belge VTM ont été blessés dans la nuit de mercredi à jeudi à Beyrouth alors qu’ils couvraient la frappe aérienne israélienne sur le centre-ville de la capitale libanaise, selon leur rédaction. Le reporter de guerre Robin Ramaekers, qui souffre de « fractures au visage », et le cameraman Stijn De Smet, blessé à une jambe, ont été hospitalisés. Ils ne sont pas en danger de mort, a rapporté à l’Agence France-Presse une porte-parole du groupe DPG Media, propriétaire de VTM. Les circonstances exactes de l’incident sont inconnues à ce stade. Ce bombardement israélien, qui a visé un centre de secours du Hezbollah en plein centre de Beyrouth, a fait six morts. Selon l’agence officielle libanaise NNA, Israël a mené au total dans la nuit dix-sept raids sur Beyrouth et sa banlieue sud.

Le Hezbollah a affirmé, dans un communiqué jeudi, avoir « repoussé avec des tirs d’artillerie » une tentative d’avancée israélienne à la frontière, dans le sud du Liban, où l’armée israélienne dit mener des opérations « limitées » et « localisées ».

L’Union européenne a annoncé jeudi le versement d’une nouvelle aide humanitaire de 30 millions d’euros au Liban, portant son soutien à plus de 100 millions d’euros en 2024. « Je suis extrêmement préoccupée par l’escalade constante des tensions au Moyen-Orient. Toutes les parties prenantes [au conflit] doivent faire leur maximum pour protéger les vies des civils innocents », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, citée dans un communiqué.

Cette nouvelle enveloppe doit permettre de financer une aide alimentaire d’urgence, des médicaments et des abris de fortune, selon la Commission. Le gouvernement libanais a évalué mercredi à environ 1,2 million le nombre de personnes déplacées par les bombardements israéliens au Liban. Selon la Commission européenne, près de deux millions de personnes, Libanais et réfugiés syriens, sont en situation de carence alimentaire dans ce pays.

Bonjour Clémence,

La France, qui compte plus de 24 000 ressortissants au Liban, recommande pour l’heure à ceux qui veulent partir de le faire par leurs propres moyens sur des vols commerciaux. Une opération d’évacuation est en cours de préparation, mais elle ne devrait pas être activée avant l’arrivée, d’ici à la fin de la semaine, au large du Liban, du navire censé transporter les candidats au départ vers Chypre. En attendant, les vols de la compagnie nationale, Middle East Airlines, la seule aujourd’hui à assurer les vols avec le Liban, sont pris d’assaut ; les avions affichent complet et les billets sont hors de prix, racontent, dans cet article, nos journalistes Laure Stephen et Philippe Ricard :

Par notre correspondante à Beyrouth, Hélène Sallon.

L’armée israélienne affirme avoir frappé, dans la nuit de mercredi à jeudi, « un bâtiment où opéraient plusieurs membres » du Hezbollah dans la commune de Bint Jbeil, dans le sud du Liban. « De nombreuses armes utilisées par l’organisation étaient stockées dans le bâtiment », affirme-t-elle dans un communiqué publié sur le réseau social X, qui annonce aussi la mort de quinze membres du Hezbollah au cours de cette attaque.

L’armée israélienne a, par ailleurs, prévenu ce matin que les raids se poursuivaient dans le sud du Liban. « Appel à tous les habitants des villages libanais qui ont évacué leurs maisons pour leur sécurité : les raids des forces de défense se poursuivent. Pour votre sécurité et celle des membres de votre famille, ne rentrez pas chez vous jusqu’à nouvel ordre », a prévenu Avichay Adraee, porte-parole de l’armée, sur son compte X.

Les rebelles houthistes du Yémen, soutenus par l’Iran, ont affirmé jeudi matin avoir mené une attaque de drones contre Israël. Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, a fait état d’une « opération militaire visant une cible majeure dans la région de Jaffa [un quartier de Tel-Aviv] en Palestine occupée avec un certain nombre de drones », sans préciser quand avait eu lieu l’attaque. « Les drones ont atteint leur cible sans que l’ennemi puisse les intercepter ou les abattre », a-t-il ajouté. L’armée israélienne a affirmé de son côté dans la nuit avoir « intercepté une cible aérienne suspecte au large de la région de Dan, dans le centre d’Israël », sans donner plus de détails.

Mercredi, les houthistes, qui contrôlent de larges pans du Yémen, avaient déjà dit avoir tiré trois missiles sur Israël, au lendemain des tirs de missile iraniens contre le territoire israélien.

L’armée israélienne a affirmé jeudi matin avoir détecté environ vingt-cinq tirs de roquettes en provenance du Liban vers la région de Haute Galilée, dans le nord d’Israël. « Plusieurs de ces tirs ont été interceptés et plusieurs crashs ont été détectés », a-t-elle fait savoir dans un communiqué publié sur le réseau social X.

Selon elle, deux drones ont également pénétré le territoire israélien depuis le Liban. L’un a été intercepté en mer au large de la ville de Nahariya, dans le nord d’Israël ; l’autre est tombé dans une zone isolée. Selon son communiqué, il n’y a pas eu de victimes à la suite de ces frappes.

Bonjour Lyly,

L’armée israélienne a effectivement annoncé hier avoir attaqué deux écoles dans le nord de la bande de Gaza, et une troisième dans le centre, utilisées, selon elle, par le Hamas comme centres de commandement. De son côté, le ministère de la santé de ce territoire contrôlé par le Hamas a annoncé hier à la mi-journée qu’au moins 51 personnes avaient été tuées durant les dernières vingt-quatre heures.

Au total, 41 788 personnes sont mortes dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël en octobre 2023, selon son dernier bilan. L’ONU a qualifié ces chiffres de fiables. Les deux tiers des bâtiments de la bande de Gaza ont été détruits ou endommagés depuis le début de la guerre, selon les Nations unies.

Issa Amro, militant palestinien pour les droits de l’homme, a été récompensé jeudi du prix Right Livelihood – considéré comme prix équivalent au Nobel –, pour sa résistance pacifique à l’occupation israélienne de la Cisjordanie, jugée illégale au regard du droit international par l’ONU.

Né le 13 avril 1980 à Hébron, Issa Amro a consacré sa vie à lutter contre cette occupation. La fermeture, en 2003, de l’université polytechnique de Palestine, où il étudiait, a été un tournant dans sa vie. Pendant six mois, il mène une action de désobéissance civile, qui fonctionne : « J’ai réussi à faire rouvrir l’université avec les autres étudiants, a-t-il déclaré. J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur et d’activiste : c’est devenu une partie de mon caractère. » Le Palestinien – détenu à plusieurs reprises et torturé aussi bien par l’Autorité palestinienne qu’Israël, selon Right Livelihood – a ensuite passé sa vie à documenter la colonisation israélienne par le biais de son ONG baptisée « La Jeunesse contre les colonies ». « C’est un miracle que je sois toujours en vie », admet-il.

La fondation suédoise a également récompensé Joan Carling, militante philippine pour les droits indigènes, Anabela Lemos, militante environnementale au Mozambique, et le laboratoire Forensic Architecture pour ses travaux sur les violations des droits humains dans le monde.

Pour la deuxième fois, une frappe israélienne a touché le centre de la capitale dans la nuit de mercredi à jeudi, atteignant un centre de secours du Hezbollah dans le quartier de Bachoura. Le bilan s’établit à six morts et sept blessés, selon le ministère de la santé libanais.

La pluie de missiles lancée par l’Iran contre Israël, dans la nuit du 1^er au 2 octobre, a autant été une démonstration de force qu’un révélateur des faiblesses militaires iraniennes, expliquent, dans leur article, nos journalistes Elise Vincent, Chloé Hoorman et Ghazal Golshiri :