Pendant que le fondateur de Sea Shepherd « croupit » en prison, ses soutiens restent suspendus à la décision du ministre danois de la Justice d’extrader ou non Paul Watson.
JUSTICE – « C’est une parodie de justice ! » La justice du Groenland a décidé, ce mercredi 2 octobre, que le fondateur de Sea Shepherd, Paul Watson, resterait derrière les barreaux de sa prison de Nuuk jusqu’au 23 octobre 2024 « afin d’assurer sa présence dans le cadre de la décision d’extradition », a expliqué la police groenlandaise. Cette décision, qui prolonge encore la détention de l’activiste, provoque l’ire de ses avocats et de son ONG qui protège les cétacés.
La cour « est vraiment dans une volonté de maintenir Paul Watson en détention et de le faire extrader », regrette Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France, auprès du HuffPost.
« Des preuves que le juge refuse de voir »
Lors de la troisième audience du militant américano-canadien, l’instance est restée intransigeante sur le sort de Paul Watson. Le militant américano-canadien a été interpellé, le 21 juillet, sur la base d’un mandat d’arrêt international lancé par le Japon en 2012 pour des dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon deux ans plus tôt.
En conclusion de l’audience, le juge du tribunal local de ce territoire dépendant du Danemark a estimé que « les critères pour une extradition sont réunis selon les accusations du mandat d’arrêt japonais ». Et a fait valoir cet argument pour refuser « d’analyser » les documents donnés par les avocats de Paul Watson pour le défendre.
Ses conseils souhaitaient notamment montrer des extraits vidéos des événements survenus en 2010 sur le baleinier japonais, filmés par la chaîne Discovery. « Ce sont des preuves de son innocence que le juge refuse de voir, ce qui fait dire à notre avocat que la cour du Groenland ne se comporte pas comme une instance indépendante », fustige sur ce point Lamya Essemlali.
Dans l’attente de la décision du ministre danois de la Justice
L’espoir des soutiens du sauveur des baleines de 73 ans réside désormais dans la décision du ministre danois de la Justice, qui doit se prononcer pour ou contre une extradition. L’entourage de Peter Hummelgaard a indiqué à l’AFP que l’examen de la demande officielle d’extradition était « en cours », sans donner de calendrier.
« On veut juste une réponse. Même si le ministre de la Justice se dit favorable à une extradition vers le Japon, on pourra plaider la cause de Paul Watson devant la Cour suprême du Danemark, puis, en dernier recours, devant la Cour européenne des droits de l’Homme, dont on n’imagine pas qu’elle puisse valider une extradition », abonde Lamya Essemlali. Et pour cause : le système judiciaire nippon a été condamné par cette juridiction internationale.
Pendant ce temps, Paul Watson « croupit » en prison, ne décolère pas la présidente de Sea Shepherd France. D’après elle, les conditions de la détention provisoire du militant se sont récemment durcies : « Ils lui ont quasiment coupé tout contact avec l’extérieur. Il n’a plus droit qu’à 10 minutes de téléphone par semaine avec sa femme. »
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