Pourquoi la candidature de Mélenchon aux présidentielles n’est pas une bonne idée.

Par aplutsoc2 le 18 octobre 2024

Résumé des propos d’Alexis Corbières ce matin sur Sud Radio à propos des présidentielles :

« Il faut une candidature unique de la gauche. Et non pas deux comme le veulent François Hollande et ses partisans, qui ont tout faux. Il ne faut donc exclure personne et LFI doit rentrer dans cette discussion et ne pas proclamer que J.L. Mélenchon est le candidat éternel. Car il ne coche pas les cases de la victoire : au second tour il se ferait aplatir par Marine Le Pen car il a choisi de représenter uniquement la radicalité à gauche, choix respectable mais perdant dans une présidentielle. »

Electoralement parlant, Alexis Corbières a raison.

Cependant, si Mélenchon sera perdant, ce n’est pas pour cause de « radicalité », mais par bonapartisme – autrement dit : par excès de présidentialisme. Cette posture repousse et va repousser, légitimement, de larges couches qui n’ont nulle peur de la radicalité, mais qui sont pour la démocratie.

De plus, le discours mélenchonien sur la « France nouvelle, la France des villes »‘ rejette presqu’ouvertement dans l’enfer du RN les deux tiers du territoire français. Il organise donc la défaite.

Sur le plan de la méthode, on ne doit pas placer les présidentielles en question n°1. La vraie question urgente, non seulement à gauche mais pour l’immense majorité, c’est d’affronter et de battre l’agression antisociale et antidémocratique du gouvernement Barnier, nommé par Macron avec l’accord de Le Pen. L’unité syndicale effective, comme en 2023 mais en prenant à bras le corps la question démocratique, donc en voulant ouvertement la chute de ce gouvernement, est le premier besoin social et politique.

Si cet affrontement – qui aura lieu, donc le mieux serait que nos organisations prennent leurs responsabilités en évitant de reculer au fur et à mesure qu’on y va – est victorieux, c’est la question d’un changement de régime qu’il soulèvera : celle d’une assemblée constituante imposée par en bas (forcément : la constitution ne le prévoit pas !). Si alors on est débarrassés, dans ce pays, des élections présidentielles, alors tant mieux !

La question d’une candidature unique et unitaire se pose dans ce cadre là, son cadre véritable et réaliste, qui n’est ni celui des journalistes-de-plateaux, ni celui auquel pensent spontanément les responsables politiques. La candidature, au moment présent, susceptible à la fois d’être unitaire et d’ouvrir vers un tel changement de régime en relation avec l’affrontement social, serait celle de Lucie Castets.

Ce que tout le monde sait mais en ne voulant pas le dire. Hé bien disons-le !

Et si la candidature Mélenchon ne peut que diviser, perdre et laisser la voie à la relance de la V° République par Le Pen c’est parce qu’elle s’inscrit dans le cadre de ce régime et de son maintien, fondée qu’elle est sur une orientation antidémocratique et présidentialiste depuis 2017, comme Macron. La crise de ce régime ne doit pas déboucher sur sa restauration, mais sur son renversement.

L’après-Macron sera donc aussi l’après-Mélenchon, pour qu’il y ait un après-Le Pen et un après-V° République, et qu’on puisse s’occuper enfin des choses sérieuses : l’avenir de ce monde.

Toutes choses dont nous vous invitons à discuter ce dimanche !

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