02/11/2024
En Colombie, les négociations ont pris fin sans que les pays participants n’aient réussi à conclure d’accord sur le financement des dépenses nécessaires.
ENVIRONNEMENT – Une fin de sommet mondial qui fait pschit. Alors que la COP16 biodiversité organisée en Colombie devait initialement prendre fin vendredi, les débats se sont finalement prolongés et terminés tard ce samedi 2 novembre. Sans qu’un important crucial pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030 ne soit signé.
« On ne peut pas se permettre de changer nos vols »
« C’est fini », a ainsi glissé à l’AFP la présidente colombienne du sommet des Nations unies, Susana Muhamad, qui se congratulait quand même avec ses équipes. Il faut dire que l’un des objectifs principaux de la Colombie durant ce sommet était d’obtenir un statut renforcé pour les peuples autochtones dans les négociations des Nations unies sur la biodiversité. Un objectif atteint un peu plus tôt dans la journée, mais sans doute le seul notable à l’issue des débats qui s’étaient ouverts le 21 octobre.
Ce samedi, un texte sur la reconnaissance des « afrodescendants » et la mise en œuvre d’un fonds multilatéral ont également été mis en place. Ce dernier visant à partager avec les pays en développement les bénéfices réalisés par des entreprises grâce au génome numérisé de plantes et animaux de leurs territoires. En revanche, rien sur le volet financier, pourtant primordial pour remplir les objectifs de la feuille de route que l’humanité s’est fixée.
Et la raison est plutôt surprenante. La clôture des négociations résultant d’un manque de participants. Susana Muhamad ayant constaté avoir perdu le quorum des délégués nécessaire pour un vote, partis attraper leur avion après une nuit blanche en plénière.
« On ne peut pas se permettre de changer nos vols, on n’a pas les moyens », a notamment témoigné la représentante des Fidji devant les négociateurs du monde entier, comme le rapporte franceinfo.
Un clivage Nord/Sud fatal
Le cœur des débats − qui se sont ouverts après plus de dix heures d’âpres débats nocturnes − portait sur la manière d’atteindre d’ici 2030 l’objectif de porter à 200 milliards de dollars par an les dépenses mondiales pour sauver la nature (dont trente milliards d’aide des pays riches). Mais le retard accumulé et l’hostilité des pays riches à l’idée de multiplier les fonds multilatéraux d’aide au développement ont eu raison d’un accord financier définitif.
Dans ce contexte et après douze jours de sommet, une ultime prise de parole du Brésil pour répondre à celles de l’UE, du Japon et du Canada a fini d’illustrer les divergences profondes. Le Panama a alors demandé à la présidence colombienne de vérifier le quorum. Celui-ci n’étant plus rempli, c’est la raison qui a été invoquée pour suspendre la plénière de clôture.
« Bien sûr cela rend plus faible et plus lent le potentiel » du processus onusien, a déclaré Susana Muhamad. Cette dernière était d’ailleurs au bord des larmes lorsqu’elle a souligné amèrement auprès de l’AFP la mobilisation sans précédent du gouvernement colombien, même si, « au final, cela dépend des parties et du processus de négociation ».
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