La révolution syrienne est de retour et elle défie l’ordre macabre des Trump, des Poutine et des Netanyahou !

Par aplutsoc le 30 novembre 2024

Jeudi 28 était signé, sous l’égide des États-Unis, un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, célébré de part et d’autre comme une victoire, en fait une trêve jusqu’à l’investiture de Trump.

C’est sans doute le moment qui fut choisi, le Hezbollah ébranlé tentant de reconstituer son emprise sur le Liban que rejette la plus grande partie de la population, par le HTS, Hayat Tahir al-Cham, pour tenter une percée sur les casernes du régime située à l’ouest d’Alep.

Le HTS est principalement issu d’al-Nosra, armée islamiste apparue postérieurement à l’éclatement de la révolution lorsque celle-ci était privée d’armes. Il était alors liée à al-Qaida et aux monarchies du golfe, qui a alors tenté soit de prendre à revers, soit de contrôler, la révolution – et échouèrent en fait. Par la suite, Daesh, mouvement ennemi du HTS structuré par les anciennes polices politiques formées par le FSB notamment en Irak, a pris le relais de ce rôle contre-révolutionnaire direct, et le HTS, formé en 2017, a à la fois assuré la protection de zones insurgées, tenté de les encadrer tout en reculant sur l’essentiel de l’application de la charia, et servi de relais à l’influence de la Turquie d’Erdogan. Le HTS est puissant dans l’enclave d’Idlib peuplée par les réfugiés mais y est aussi très contesté.

L’opération initiée au matin du 28 a très rapidement connu un succès gigantesque et imprévu. La raison principale en est le degré avancé de décomposition d’un État et d’une armée qui ne paient pas ses hommes, tous conduits à trafiquer et à piller, qui ont immédiatement déserté ou décampé. Des stocks d’armes, y compris russes, ont été saisis tout de suite et ont rendu l’offensive militairement puissante. Et des dizaines de milliers d’hommes, habitants d’Alep qui avaient fui en 2016, dont ceux qui ont à plusieurs reprises manifesté contre le HTS, sont alors arrivés en se réclamant, eux, de l’ASL, Armée Syrienne Libre, le vieux sigle né dans la révolution lorsqu’elle cherchait à s’armer, en 2011. Ce sont eux qui ont investi Alep et ont libéré le centre-ville dans la nuit du 28 au 29.

La libération des prisons a commencé par une prison de centaines de femmes. La foule en liesse, femmes comprises, a rempli les rues, avant que le HTS ne décrète un couvre-feu, accepté en raison des bombardements russes qui ont fait au moins 18 morts, et motivé par le risque d’affrontements avec les FDS – Forces Démocratiques Syriennes, coalition armée formée sous l’égide des États-Unis autour du parti kurde PYD, lié au PKK de Turquie, et à ses milices YPG. FDS qui, au Nord d’Alep, sont imbriquées avec des troupes russes, qui ont effectivement tenté de prendre l’aéroport mais ont renoncé.

Dans la journée du vendredi 29 novembre, l’onde de choc de la libération d’Alep a littéralement fait s’effondrer un peu partout l’armée du régime. En fin d’après-midi, l’Armée syrienne libre était à Hama, et des manifestations insurrectionnelles éclataient dans les régions de Homs et de Deraa. Bachar el Assad s’est rendu à Moscou dès le 28 et y a placé sa famille à l’abri. Des rumeurs contradictoires parlent de son retour, d’affrontements entre garde prétorienne et secteurs de l’armée à Damas, ceci non confirmé à cette heure.

Tels sont, succinctement et pour s’y retrouver, les faits à cette heure.

Maintenant, leur signification : elle est énorme. L’effondrement du régime tortionnaire et cleptomane syrien n’était prévu ni par Téhéran, ni par Tel-Aviv, ni par Washington, ni, surtout, par Moscou. Les Ukrainiens protègent de fait les Syriens d’une intervention russe plus massive, et les Syriens apportent aux Ukrainiens la plus grande aide qu’ils aient en réalité reçue, le jour même où la renonciation à la libération du Donbass dans la guerre actuelle est ouvertement endossée par Volodomyr Zelenski … mais où un Maïdan s’amorce à Tbilissi en Géorgie !

Autant dire que la révolution syrienne contredit tout ce qui se passe, de Gaza au Donbass ! Car Alep, le martyr d’Alep, avait en fait été le départ de ceux de Marioupol puis de Gaza. C’est cette unité de la lutte des classes que le campisme et la « géopolitique » veulent interdire de comprendre.

Les chaînes télé et la grande presse françaises en sont au maximum de la désinformation contre la Syrie. Relent colonial du temps où ils parlaient des fellagas en Algérie, peur de la révolution, inertie de l’appareil d’État français qui aimait les régimes « nationalistes arabes » après 1962, désinformation poutinienne profonde et prolongée, et pure et simple bêtise se rejoignent pour raconter partout qu’Alep a été prise par Daesh ou par un équivalent !

Ce mensonge est du même niveau que celui sur les « nazis ukrainiens » et nous allons le retrouver dans la « gauche » campiste qui, rappelons-le, a applaudi au martyre d’Alep en 2015.

Mais ce niveau de mensonge interroge tout de même. La révolution syrienne qui refait irruption, et avec une telle force, un tel panache, est quelque chose d’insupportable à tous les impérialistes – seul Erdogan tentera, avec des contradictions qui se retourneront contre lui, de se renforcer dans le cadre nouveau qu’elle annonce pour toute la région, y compris pour la lutte démocratique et nationale du peuple palestinien. Poutine, Trump, et tous les autres, ne peuvent accepter ce peuple trouble-fête, ce peuple admirable.

Nous devons donc conclure par un avertissement solennel. Si les grands de ce monde, avec l’aide de fait des campistes jusqu’aux anarchistes hypnotisés par « le Rojava » compris, préparent un crime de masse, une intervention armée, un bombardement à la Poutine, ils devront trouver sur leur chemin tous les partisans de la démocratie et de l’émancipation :

BAS LES PATTES DEVANT LA RÉVOLUTION SYRIENNE !

Yamen Aldou, combattant démocratique syrien, avait disparu depuis 13 ans. Il vient de sortir de prison à Alep la nuit du 29 novembre.
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