Le Liban est au bord de l’effondrement”, alerte Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne
En visite à Beyrouth au lendemain d’une frappe israélienne qui a fait 29 morts au cœur de la capitale libanaise, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la sécurité a plaidé pour un cessez-le-feu immédiat.
Il n’y a qu’“une seule voie possible”, a plaidé Josep Borrell : un cessez-le-feu immédiat suivi de l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution avait mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, rappelle le quotidien libanais : elle stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU doivent être déployés à la frontière sud du Liban.
“Nous devons faire pression sur le gouvernement israélien et maintenir la pression sur le Hezbollah pour qu’ils acceptent la proposition américaine de cessez-le-feu”, a ajouté Josep Borrell en référence à la proposition en 13 points élaborée la semaine dernière par l’émissaire américain Amos Hochstein. Celle-ci prévoit une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée dans le sud du Liban.
Dans la matinée, la chaîne israélienne Kan news, citant une source israélienne, a affirmé que la cible de l’attaque était le haut responsable du Hezbollah Mohammad Haïdar. Plus tard dans la journée, un responsable de la défense israélienne a indiqué que l’opération s’était soldée par un échec, précise The New York Times.
L’Iran prêt à calmer le jeu ?
La milice chiite a répliqué dans la matinée de dimanche par l’envoi de drones et des tirs de missiles vers le territoire israélien. Des cibles militaires auraient été visées à Tel-Aviv et à Ashdod, à une trentaine de kilomètres au nord de la bande de Gaza. Le Hezbollah a en outre indiqué avoir visé la base de Glilot, siège de l’unité 8200 des services de renseignement de l’armée israélienne dans la banlieue de Tel-Aviv, mais des sirènes d’alerte ont en fait retenti dans tout le nord et le centre du pays, rapporte Ha’Aretz.
L’armée israélienne a fait état d’au moins 240 roquettes tirées depuis le territoire libanais. Au cours de la journée, elle a annoncé avoir pour sa part frappé des infrastructures du Hezbollah près d’un poste frontière entre la Syrie et le Liban. Elle a également ordonné l’évacuation de cinq villages du sud du Liban et d’au moins deux immeubles “abritant des centres de commandement du Hezbollah” dans la Dahiya, le quartier de la banlieue sud de Beyrouth qui est le fief du Hezbollah.
Les médias libanais signalent également une avancée des forces israéliennes dans le sud du pays. Des combats sont signalés près de la ville de Khiam, un important bastion du Hezbollah. Israël a aussi progressé autour du village de Deir Mimas et dans le village d’al-Bayada, à l’ouest. L’objectif de Tsahal serait de s’emparer de zones montagneuses qui dominent le fleuve Litani. “Ces zones se trouvent sur la deuxième ligne – et dans certains endroits, sur la troisième ligne – des villages situés au nord de la frontière. On signale des mouvements israéliens à plus de 10 kilomètres de la frontière”, souligne Ha’Aretz.
Israël a intensifié ces derniers jours ses opérations au Liban, constate The New York Times, apparemment pour faire pression sur le Hezbollah afin de le pousser à signer un cessez-le-feu. Il semble que l’Iran soit prêt à calmer le jeu avant l’investiture de Donald Trump, analyse Ha’Aretz. “C’est sans doute le facteur principal qui déterminera au bout du compte la mise en œuvre du cessez-le-feu.”
Poster un Commentaire