Rouen : Un homme meurt au commissariat après avoir pris des coups de taser
Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme de 38 ans est mort dans l’enceinte du commissariat de Rouen après avoir pris a minima deux coups de taser (selon la police qui se gardera bien de rapporter à la presse les méthodes de l’interpellation dont on ne sait rien pour l’heure). Comme dans chaque affaire, la victime est tournée en coupable : individu violent, sous emprise de stupéfiant, « voulant en découdre ». La police serait intervenue à son domicile suite à des hurlements et des destructions que l’homme causait dans son domicile. L’homme aurait fait un arrêt cardiaque à minuit, soit une heure après son interpellation « dans le hall d’accueil » du commissariat. (76actu). Une nouvelle fois, les syndicats de police courent à la défense des policiers : « Il n’y a pas eu d’autres violences que celles nécessaires pour se protéger, de la part des policiers ». (76actu).
10 ans d’explosion des crimes policiers :
Le nombre de personnes décédant entre les mains de la police est en augmentation constante depuis 10 ans : “Depuis 2014 (gouvernement Manuel Valls puis élection d’Emmanuel Macron), le rythme de morts repart nettement à la hausse, avec plus de 20 personnes tuées chaque année. Un nouveau seuil est franchi en 2020 (40 morts) puis en 2021 (52 morts).” (Bastamag)
Chaque année depuis 2020, environ 20 personnes décèdent en état d’arrestation dans un commissariat ou une gendarmerie. C’est par exemple le cas de Toufik décédé à Lille en août 2020 pendant sa garde à vue, dont on ne connaît toujours pas, 4 ans plus tard, la vérité sur les circonstances de la mort. Ce scénario se répète dans des dizaines d’autres cas.
La police à Rouen :
La police rouennaise est connue depuis des nombreuses années pour ses accointances avec l’extrême droite la plus violente. En 2020, un groupe Whatsapp révélait des échanges entre les policiers du commissariat se préparant à la guerre civile face aux Arabes. « C’est officiel, c’est une pute à nègre. J’attends qu’une chose, c’est que tous ces gens doivent crever ça régénéra la race blanche… » pouvait-t-on lire sur ce groupe.
En 2020 encore, le 15 avril, un sexagénaire placé en garde à vue pour état d’ébriété à Rouen, aurait fait un malaise lorsque les policiers seraient venus le chercher pour l’auditionner. L’homme décédera dans la foulée. Encore une fois “rien ne peut déterminer une intervention extérieure”.
Comme partout en France, la BAC de Rouen est réputée pour ses interpellations régulièrement violentes. Les pratiques, tout le monde commence à les connaître : genoux sur la gorge, plusieurs policiers mettant tout leur poids sur un individu déjà immobilisé, coup de matraque télescopique gratuit…
Il faut que cessent le plus rapidement possible ces violences inutiles, ces crimes camouflés en malaise, cette criminalisation des victimes de violences et de crime policiers.
Justice et vérité, encore et toujours, à Rouen comme partout.
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