Crépuscule régalien. Éditorial du 23 décembre 2024 en soirée.

Par aplutsoc le 23 décembre 2024

Qui a nommé ce gouvernement ? Xavier Bertrand, président LR de la Région Hauts-de-France, l’a dit tout haut : « Je refuse de participer à un gouvernement formé avec l’aval de Marine Le Pen », qui avait mis son veto à sa nomination à la Justice. Exactement comme son prédécesseur le gouvernement Barnier, c’est un gouvernement nommé par Macron avec le parrainage de Le Pen.

La différence est l’affaiblissement du président, exponentiel, illustrée par son acceptation de Bayrou à Matignon et par l’installation risible de « poids lourds » dans ce gouvernement, censés le bétonner : Borne et Valls, anciens premiers ministres, respectivement virée par Macron et nommé par Hollande, et le crypto-RN de LR Retailleau maintenu à l’Intérieur, le RN-compatible (c’est X. Bertrand qui le fait comprendre !) Darmanin à la Justice. Plus que jamais une « république » des copains et des coquins.

On notera la seule personnalité pas trop connue du grand public, le pur capitaliste, ancien dirigeant de BNP-Paribas et venant de la Caisse des dépôts, Éric Lombard aux Finances ; la continuité des ministères stratégiques des Affaires étrangères et des Armées (Barrot et Lecornu) ; l’éviction sans phrases de la ministre de l’Éducation nationale Génetet et de l’agité trumpiste de la Fonction publique Kasbarian, par crainte de la mobilisation des agents publics et des enseignants, respectivement remplacés par E. Borne en tant que « poids lourd », et par le … bonapartiste (mais oui !) Laurent Marcangeli …

On se permettra d’ironiser sur Manuels Valls qui a enfin eu son ministère. Et pas n’importe lequel : les « outremers » alors que l’impérialisme français y est plus que jamais fauteur de crises et de catastrophes et que les populations se mobilisent …

Ce gouvernement est quelque chose comme un comité de vieux sénateurs et d’excités des « fonctions régaliennes » de la V° République, faisant plus que jamais apparaître le président comme un freluquet instable et fauteur de troubles. Ce consortium de « poids lourds » ne compensera en rien l’affaiblissement présidentiel mais le soulignera un peu plus et se prendra les pieds dans le tapis avant même les inévitables poussées sociales contre lui.

Il affiche en effet un rythme de sénateurs : premier conseil des ministres annoncé le 3 janvier, déclaration de politique générale de Bayrou à l’Assemblée nationale le 14 janvier. Le sacro-saint « budget » ne sera donc pas adopté à cette date alors que le ciel est censé nous tomber sur la tête à cause de cela !

Et en même temps le même Bayrou ne cesse de psalmodier que les « déficits publics » doivent être réduits sans attendre et toute l’armada des bien-pensants ne cesse de nous seriner qu’il faut se serrer la ceinture. Bayrou annonce en même temps maintenir la réforme des retraites de Macron et ouvrir des discussions à son sujet. Tenir et gagner du temps et/ou taper comme des sourds contre les besoins sociaux pour le service d’un capitalisme français qui n’est plus sûr de son État et veut palper quand c’est encore possible ?

Ils vont se prendre les pieds dans le tapis. L’expectative syndicale et la non-formation de comités de base du NFP n’ont que trop duré. L’affrontement social est la seule issue démocratique.

Le 23/12/2024 soirée.

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