L’explorateur Eliott Schonfeld publie « Alaska, sur la piste de Telaquana » aux éditions Payot.
- Eliott Schonfeld Plus jeune membre de la société des explorateurs français
Quitter la civilisation et partir où la nature est reine, c’est le voyage qu’a choisi l’explorateur Eliott Schonfeld. Pourquoi s’engage-t-on dans un tel voyage ? « Il y a des doutes, des craintes, une peur qui me prend au début de chaque expédition, on se demande ce qu’on fout là, entouré par des montagnes qui nous dépassent de très très loin. C’est l’effet de la nature sauvage sur l’homme civilisé resté trop longtemps dans son enclos urbain« , explique-t-il.
Avant son départ, il fait face à ce qu’il décrit comme une vision d’horreur à Anchorage, en Alaska : « C’est très rare de croiser des humains dans cette ville : toutes les personnes sont dans des immenses monstres d’acier, des 4×4, et tout est fait pour qu’on n’ait jamais besoin d’en descendre, même les banques ont mis des drive-in pour retirer des billets« , décrit-il. « On se rend vite compte que les personnes qui sont sur les minuscules trottoirs sont les derniers amérindiens« .
« Il faut défendre physiquement les lieux qu’on souhaite préserver »
Quand on lui demande s’il a un rêve, Eliott Schonfeld a coutume de dire qu’il rêve à la création d’un mouvement de résistance contre ceux qui détruisent le vivant. Mais celui-ci n’existe-t-il pas ? « Je n’ai pas l’impression. Quand on voit le résultat concret, c’est-à-dire que la situation empire d’année en année, il faudra une remise en question du mouvement écologiste pour voir ce qui ne marche pas. Ce vers quoi l’écologie devrait tendre, ce serait de défendre physiquement et concrètement les lieux qu’on souhaite préserver« , dit-il, déplorant le fait que tous les lieux encore sauvages sont en sursis.
Lorsqu’il parvient à la destination de son exploration, et rencontre le peuple autochtone des Dena’ina, « qui ont vécu jusqu’à il y a 100-150 ans comme ils ont vécu depuis des milliers d’années« , il raconte sa déception : « En l’espace de quelques générations, tout a été détruit, leur culture est tombée dans l’oubli, leur langue, leurs coutumes, leur relation avec la nature, est tombé dans l’oubli« , et eux sont tombés dans l’alcool et la drogue.
Publié le vendredi 27 décembre 2024 à 07:49
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