Il y a l’apparence de la chose. Un couple présidentiel qui en plein délitement institutionnel, fait arrêter des français parce qu’ils se sentent « harcelés », et mobilise des procureurs et policiers censés défendre le bien commun.
Et il y a le réel, plus grave encore.
La section AC2 du Parquet de Paris était déjà derrière la vague de convocations d’opposants politiques français en pleine campagne électorale l’année dernière, une opération d’intimidation judiciaire inédite dans l’histoire de notre pays.
La section AC2 est la section la plus puissante et politique du parquet de Paris. En charge des « libertés publiques », elle est devenue le bras armé de l’Elysée, en un dévoiement extraordinaire et inédit du pouvoir judiciaire français.
Depuis plusieurs années, sur instruction directe du palais, elle convoque à la pelle des opposants politiques de tous bords, les fait placer en garde à vue, tente de les mettre en détention provisoire, les fait surveiller et intimider, dans le silence sacré de la procédure judiciaire.
Ce système a été mis en place par Hélène Davo, conseillère justice de l’Elysée, exfiltrée, promotion inclue, à la cour d’appel de Bastia, quand il a été révélé qu’elle instrumentalisait des procédures pénales et criminelles contre des opposants pour servir les intérêts de ses patrons.
C’est AC2 qui a protégé Magali Berdah, l’escroqueuse qui a fait la campagne de communication de Brigitte Macron sur les réseaux, avec l’aide de la proxénète et trafiquante de drogues Mimi Marchand, toutes deux multicondamnées, en utilisant la Loi Schiappa pour tenter de faire enfermer ceux qui les dénonçaient, à commencer par @booba.
C’est cette section qui est derrière les procès spectacles obscènes qui ont transformé Mila, militante d’ultradroite obsédée par les arabes, en Jeanne d’Arc couvée par la magistrature, là encore sur instruction, pour faire la publicité de la ministre qui venait de faire adopter la loi sur le cyberharcèlement et de créer un parquet spécialisé.
Le même qui aujourd’hui s’attaque aux opposants de tout bord, sans discriminer.
C’est cette section qui a lancé plusieurs centaines de procédures sur tout le territoire pour de supposés délit d’opinion contre des élus, des candidats républicains à des élections, de simples citoyens, en utilisant pour cela les moyens d’une unité de gendarmerie censée lutter contre les crimes de génocide et de crimes contre l’humanité (sic).
C’est cette section qui instrumentalise la lutte contre le terrorisme et l’antisémitisme pour intimider et enfermer. Qui fait condamner à un an de prison une influenceuse coupable d’avoir ironisé sur une fake news, qui soulève à six heures du matin un tweetos a 30 abonnés parce qu’il s’est attaqué à une idole que le pouvoir voulait protéger.
Qui s’est transformée en le bras armé de l’extrême droite israélienne, alliée à l’Elysée, pour saboter les élections européennes.
Cette section qui classe systématiquement toutes les procédures qui menacent le pouvoir, et s’assure de les enterrer, quitte à produire des faux, saboter des audiences, faire disparaître des dossiers.
Cette section n’est pas une virtualité. A peine une dizaine de procureurs y exercent, dotés de pouvoirs extraordinaires, capables de vous perquisitionner, surveiller, déferrer.
Enfermer.
A leur tête, Aline Olié et jusqu’à il y a peu Grégory Weill, depuis promu à la tête de P20 par l’Elysée.
Aline Olié a été conseillère ministérielle pendant quatre ans, sous Emmanuel Macron, auprès du plus proche ministre de Brigitte Macron, Adrien Taquet, chargé de la protection de l’enfance (sic).
Elle a été, dans la foulée, directement nommée à la tête de cette section du parquet.
Cette magistrate, entendez moi bien, n’avait jamais été procureur jusque là. Juge des enfants et d’instruction à Cusset, Clermont Ferrand… rien au cours de ses quinze ans carrière ne justifiait une telle promotion.
Si ce n’est sa proximité avec l’Elysée.
Et c’est pour cela qu’elle a été nommée.
Dans quel pays au monde des collaborateurs de ministres sont-ils directement propulsés à la tête de parquets dotés de pouvoir de répression politique ?
Dans quel pays au monde ces mêmes procureurs font usage de leurs pouvoirs pour protéger des criminels multirécidivistes liés à la pègre, parce qu’ils ont aidé le pouvoir, instrumentalisent et dévoient des procédures pour protéger des ministres, persécutent des opposants politiques, des avocats, des parlementaires, en pleine campagne électorale, en utilisant pour cela des moyens antiterroristes ?
Je ne compte pas le nombre de décisions aberrantes auxquelles j’ai été confronté ces dernières années face à ces gens.
Je pourrais vous raconter comment ils ont protégé la soeur du premier ministre, Fanny Attal, après qu’il ait été prouvé qu’elle avait commis une infraction pénale, en inventant des prétextes pour classer.
Comment ils ont assuré l’impunité de conseillers de l’Elysée, coupable de délits particulièrement graves, en enterrant les suggestions d’enquête des OPJ, en refusant de rendre des réquisitoires, en s’assurant que rien ne soit fait pour les gêner.
Comment ils ont protégé la directrice de la 1ere DPJ, Marie Hélène Ciattoni, en pleine prise illégale d’intérêt, du fait de sa proximité avec Christian Sainte, promu à la cette de la PJ après avoir notamment protégé le directeur de cabinet de l’Elysée dans l’affaire Benalla, malgré la situation personnelle que tout le monde connait.
Je pourrais vous citer des dizaines d’exemples identiques.
Aline Olié ne devrait pas seulement être démise.
En tout système politique démocratique, une enquête pénale devrait être ouverte pour mettre à jour le système construit par l’Elysée sous la tutelle de Rémi Heitz au cours de ces deux quinquennats au sein du parquet de Paris.
On mesure mal la gravité de la situation, et les conséquences que son acceptation pourrait entrainer.
On mesure mal la menace que ces gens représentent pour l’intégrité de notre société.
Ils doivent tomber.
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