Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
Déjà, les autorités françaises par la bouche du préfet local commencent à faire passer l’idée qu’il faudra décompter des centaines sinon des milliers de victimes, tuées par le cyclone Chido qui s’est abattu ce samedi sur l’archipel des Comores. Le département de Mayotte était déjà honoré du titre de département le plus pauvre de France, maintenant il va décrocher celui de département martyrisé. Non seulement tout l’habitat courant dit par euphémisme précaire a été balayé, mais en plus de nombreux bâtiments des services publics ont été touchés. Selon les infos de 19H, le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) est détruit à 80 %. Les communications téléphoniques sont paralysées car une grande part des infrastructures de télécommunications ont été aussi touchées. La plupart des habitants n’auraient pas pu boire et manger depuis samedi, selon Mediapart ce dimanche soir ! Et les médias, ces dernières heures, de sonner l’alarme sur des « pillages » ! Avant cette catastrophe, ces dernières années, Mayotte avait eu à subir une pénurie d’eau récurrente, une épidémie de choléra, sans parler de la misère ordinaire accoudée à un état de délabrement scandaleux de la plupart des services publics (eau, logement, santé, éducation, justice,…) . On pouvait déjà se demander où était l’unicité du territoire national en faisant le constat de la nullité de l’impérialisme français à équiper et développer un territoire qui lui donne une position stratégique dans l’océan indien. Le seul service public qui marchait jusqu’à présent était celui des déportations contre les immigrés sans papiers, c’était le seul titre de gloire dont pouvait se parer l’État colonial, incapable pour autant d’assurer la sûreté minimale due à tous les habitants. C’est peut-être à cause de ce climat permanent de rafles contre les sans papiers, qu’une partie de cette population aurait renâclé à se réfugier dans des abris proposés par les autorités. On voit où mène la chasse aux sans papiers ! Bref le constat est sans appel : celui de la nullité, ici criminelle, de l’impérialisme français à gérer un territoire qui figure au tableau de son empire de « confettis » ultra-marins lui donnant des assises stratégiques et des zones économiques exclusives mais qu’il est incapable de développer un minimum. Les situations économiques, sociales et écologiques dans les autres territoires d’outre-mer (Réunion, Guyane, Antilles, Pacifique) sont guère beaucoup plus reluisantes. En Nouvelle-Calédonie, Macron a allumé la mèche d’une crise d’où émerge la politique coloniale, revancharde et éradicatrice contre les Kanak de Sonia Backès et Virginie Ruffenach, véritables Madones d’une OAS des Mers du Sud ! Il reste aux organisations du mouvement ouvrier français à déployer la solidarité ouvrière à travers leurs outils dédiés (Secours populaire, Avenir Social CGT, Solidarité laïque, etc …). Il revient aux députés NFP de faire voter des mesures d’urgence conséquentes permettant non seulement de soigner les plaies mais d’engager une reconstruction durable et répondant aux conditions sociales et climatiques du territoire meurtri. Quel que soit le futur politique des territoires ultra-marins, la métropole impérialiste a une obligation à verser des compensations de taille historique, tout l’inverse de la dette qui fut honteusement extorquée pendant plus d’un siècle à la première république noire de l’histoire moderne, Haïti ! OD, le 15/12/2024. |
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