Election municipale à Villeneuve-Saint-Georges : Louis Boyard battu par la candidate de droite Kristell Niasme

L’élection organisée dans la commune du Val-de-Marne, suite à une vague de démissions de conseillers municipaux, s’achève sur une victoire de la candidate des Républicains Kristell Niasme. Un revers pour la gauche, qui espérait reprendre la tête de la ville, perdue par les communistes en 2020.
Au meeting de Louis Boyard et Jean-Luc Mélenchon à Villeneuve-Saint-Georges, le 23 janvier. (Corentin Fohlen/Libération)
par Yves Poulain
publié le 2 février 2025
Un revers pour la gauche. La candidate des Républicains, Kristell Niasme, a remporté ce dimanche 2 février le second tour de l’élection municipale anticipée de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), aux dépens de son concurrent de gauche, le député LFI Louis Boyard, pourtant arrivé en tête du premier tour. La mairie n’était toutefois pas en mesure de préciser le score final à 22h30.

«Kristell Niasme est la nouvelle maire de Villeneuve-Saint-Georges», salue sur X Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la région Ile-de-France. «Bravo à Louis Boyard et ses colistiers. Seuls contre tous ils font mieux que la “gauche” aux municipales antérieures», dit de son côté le député insoumis Aurélien Saintoul, actant la défaite de son camp. L’abstention s’avère élevée, avec 39,7% des inscrits sur les listes électorales qui se sont déplacés aux urnes. Le scrutin était très observé car il aurait pu donner au mouvement insoumis, mal implanté au niveau local, l’une de ses très rares mairies en France, et la première en Ile-de-France.

Agée de 42 ans, Kristell Niasme était déjà conseillère municipale de Villeneuve-Saint-Georges depuis 2020, première adjointe de Philippe Gaudin jusqu’en 2022. Elle avait alors quitté la majorité, dénonçant la gestion de la commune par le maire, et créé un groupe d’opposition. Kristell Niasme est également élue au conseil départemental du Val-de-Marne depuis 2021. Face au député Louis Boyard, visité durant la campagne par Jean-Luc Mélenchon ou Mathilde Panot, l’élue villeneuvoise avait fait valoir son ancrage local.

Soutien de Bruno Retailleau et Valérie Pécresse

Sa liste, arrivée deuxième au premier tour, a certainement profité du report de voix des électeurs d’Eric Colson, candidat de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), qui avait recueilli 13,61 % des suffrages. S’il avait décidé de se retirer «face à la menace de l’extrême gauche (sic)», il n’avait pas réussi à s’allier avec la candidate des Républicains. Celle-ci a aussi reçu le soutien, pendant l’entre-deux tours, de cadres nationaux des Républicains, comme le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ou la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

Kristell Niasme distribue des tracts aux habitants de Villeneuve-Saint-Georges, vendredi. (Raphael Lafargue /ABACA)

Dans cette ville de 35 000 habitants, dont le niveau de vie médian est le plus bas du Val-de-Marne, les élections anticipées étaient organisées après une vague de démissions du conseil municipal en novembre. En cause : des blocages autour du budget 2025 de la commune, et un salut nazi exécuté par l’ancien maire Philippe Gaudin lors d’un conseil municipal en avril 2024, dans un contexte déjà délétère depuis 2020. Louis Boyard était arrivé en tête du premier tour il y a une semaine, avec 24,9 % des suffrages exprimés, suivi par Kristell Niasme (LR, 22,70 %) et Daniel Henry (PCF-PS-EELV, 20,70 %). Durant l’entre-deux tours, les négociations pour une fusion entre la liste de ce dernier et celle du candidat LFI avaient échoué, mais Daniel Henry s’était retiré pour «laisser une chance à la gauche de l’emporter».

La gauche n’a pas réussi à mobiliser un électorat pourtant favorable : Louis Boyard avait récolté 61,1 % des suffrages des habitants de Villeneuve-Saint-Georges au second tour des élections législatives de 2024 (46,9 % sur l’ensemble de la circonscription). Cette défaite est d’autant plus dure pour La France insoumise que le mouvement comptait sur ce rendez-vous pour lancer l’offensive en vue des municipales de mars 2026. Le député voulait «montrer à la France ce qu’est une ville insoumise» ; ce ne sera donc pas pour cette fois.

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