La sortie de la confédération FO du « conclave » de Bayrou est très clairement un point d’appui au combat pour réaliser l’unité d’action immédiate pour affronter l’exécutif Macron-Bayrou.
La caractérisation par FO de « carcan » du cadrage gouvernemental de ce qui n’est certainement pas une « négociation » est exacte, et elle semble partagée au moins par la CGT, ainsi que par la FSU et Solidaires non conviées au « conclave ».
Plus précisément, il n’est pas vrai que les retraites posent un grave problème de financement. Ce qui pose un grave problème de financement, c’est le taux d’exploitation des salariés, ou taux de plus-value, c’est-à-dire le rapport profits/salaires. Et c’est ce rapport que Bayrou, la Cour des comptes et tutti quanti tiennent pour sacré et intouchable, sauf pour l’aggraver – ce à quoi visent toutes leurs « réformes des retraites ».
La bataille des retraites n’est pas une question de démographie, de comptes sociaux et d’espérance de vie, mais une question concernant le rapport capital/travail, car les retraites sont une des formes socialisées du salaire.
Notons que la position prise par la confédération Force Ouvrière est en contradiction totale avec l’appel signé par la même confédération en décembre 2024, avec la CFDT et les organisations patronales, pour la « stabilité ». Et c’est tant mieux.
Il n’est pas sans importance, en outre, que ce coup porté à l’opération menée par Bayrou soit tombé le même jour que le jugement sur l’autoroute A 69 et que la condamnation de la France par la Cour Européenne des Droits de l’Homme à propos de l’assassinat policier de Rémi Fraisse sous la présidence Hollande.
Ce coup direct porté à Bayrou l’a conduit à une initiative politique : le voila maintenant qui parle de « référendum ». Un référendum, sous la V° République, vise toujours à redonner un semblant de légitimité à l’exécutif.
C’est pourquoi, on ne saurait approuver ni ce qu’écrit la direction de la CGT sur son site, exigeant contre la réforme des retraites « dans tous les cas un vote au Parlement ou une consultation des français-es par référendum », ni les déclarations d’Eric Coquerel (LFI) disant « pourquoi pas ? » un référendum sur l’abrogation.
Le référendum sur l’abrogation a déjà eu lieu plusieurs fois, dans la rue en 2023, dans les urnes en 2024.
Quant au parlement, il a justement déjà démontré son incapacité à abroger la réforme des retraites, que, rappelons-le, Eric Coquerel nous promettait en septembre 2024 pour « avant Noël » !
Mais remarquons aussi que le fait principal, dans l’initiative de F. Bayrou tentant de reprendre la main en parlant de référendum, est que lui-même aggrave la crise de régime, car sous la V° République, l’initiative référendaire est présidentielle, pas primo-ministérielle !
Il est maintenant nécessaire que, jeudi prochain, la CGT ne retourne pas au « conclave ». Et que l’unité se réalise dans la rue pour l’abrogation, dès samedi prochain 8 mars, car les femmes sont les premières victimes de la contre-réforme visant les retraites.
C’est là la voie du succès : ni conclave, ni référendum, ni illusions parlementaires, unité pour l’abrogation. Et ainsi, nous gagnerons plus que l’abrogation de la réforme des retraites, car nous irons vers l’abrogation de la V° République !
Le 28/02/2025.
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