Amendes de 700 millions contre Apple et Meta : l’Europe défie Trump

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Amendes de 700 millions contre Apple et Meta : l’Europe défie Trump | journaldeleconomie.fr

Apple dans le viseur pour ses pratiques verrouillées, Meta pour son modèle publicitaire invasif. Et pendant ce temps, Donald Trump risque de gronder depuis la Maison-Blanche.

Sous couvert de défense du marché intérieur, l’Union européenne s’en prend aux titans du numérique américains. Derrière les montants affichés, ce sont des équilibres politiques bien plus fragiles qui vacillent.

Amendes record : Apple et Meta dans la ligne de mire de Bruxelles

Le mercredi 23 avril 2025, la Commission européenne a imposé des amendes d’une ampleur inédite dans le cadre du règlement sur les marchés numériques (DMA)Apple devra s’acquitter de 500 millions d’euros, tandis que Meta se voit infliger une sanction de 200 millions d’euros. En cause, des pratiques que l’exécutif européen qualifie d’entraves à la concurrence : pour Apple, il s’agit de restrictions empêchant les développeurs d’orienter leurs clients vers des offres plus avantageuses hors de l’App Store ; pour Meta, c’est l’obligation faite aux utilisateurs de payer pour échapper à un pistage publicitaire omniprésent.
Ces sanctions interviennent après une enquête ouverte en mars 2024, et constituent une première application musclée du DMA, en vigueur depuis l’an dernier. Selon la commissaire à la concurrence Teresa Ribera, « les décisions d’aujourd’hui envoient un message fort et clair« .

Le moment choisi n’a rien d’anodin. Depuis son retour à la présidence des États-unis le 20 janvier 2025, Donald Trump multiplie les critiques contre l’UE, qu’il accuse d’entraver le développement des groupes technologiques américains. Les négociations autour des droits de douane imposés par Washington sur l’acier, l’aluminium ou l’automobile, risquent fort de pâtir de cette offensive réglementaire.
Joel Kaplan, directeur des affaires internationales chez Meta, et proche de Trump, n’a pas mâché ses mots : « La Commission européenne tente de mettre des bâtons dans les roues d’entreprises américaines prospères tout en permettant aux entreprises chinoises et européennes d’opérer selon des normes différentes« .

Des montants néanmoins symboliques pour des géants ultra-rentables

À première vue, les amendes infligées semblent dissuasives. Mais pour des entreprises comme Apple et Meta, elles restent symboliques. En 2024, Apple a engrangé un bénéfice net de 93,7 milliards de dollars, Meta plus de 62,4 milliards. Autrement dit, ces sanctions représentent à peine 0,5 % de leurs profits annuels.
Le véritable levier européen ne réside donc pas dans la sanction financière immédiate, mais dans la menace d’astreintes : sans mise en conformité sous 60 jours, des pénalités quotidiennes pourraient s’ajouter. Bruxelles affiche ainsi sa volonté de ne plus se contenter de réguler a posteriori, mais bien d’imposer un changement structurel dans les modèles économiques des géants du numérique.

Les deux entreprises ont immédiatement contesté les décisions. Apple dénonce un traitement « injustement ciblé«  et prévoit de faire appel. Meta, de son côté, évoque une approche « déséquilibrée« , tout en proposant quelques ajustements techniques pour amadouer les régulateurs.
Mais ce bras de fer judiciaire ne concerne pas que Bruxelles. De nombreuses procédures similaires sont en cours aux États-Unis, et plusieurs États membres s’allient à des groupes médiatiques pour attaquer Meta sur ses pratiques publicitaires.

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