
Statut d’Elizabeth Garreault, juive Israélienne de gauche, résidant à Jérusalem, également mon amie, ce qu’est loin d’être accessoire :
Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, dans les médias, dans la rue en les croisant, ils et elles sont tous là, à se gargariser (pour ne pas ecrire: « à nous les gonfler ») avec leur fête de la liberté.
Ben….ce serait bien de commencer par rappeler que si la liberté est bonne pour nous, elle l’est encore plus pour ceux qu’on occupe.
« Aimer Israël, soutenir la Palestine ». Un excellent livre que je suis en train de lire. Le témoignage implacable d’un soldat israélien qui raconte ce qu’il a vu ou ce qu’on lui a ordonné de faire dans ses missions dans les territoires occupés : tirer en l’air pour menacer des agriculteurs palestiniens qui ne respectaient pas le couvre-feu, utiliser des civils palestiniens comme boucliers humains, faire exploser des bâtiments qui comprenaient des bases terroristes mais aussi peut-être des civils, emprisonner arbitrairement des familles palestiniennes. On l’aura compris : ce livre est celui de l’apartheid israélien raconté par un de ses exécutants. Qui montre aussi comment cette occupation compromet la sécurité d’Israël en tuant ses soldats. Voici un extrait de ce livre : « J’ai réalisé que ce que l’armée m’avait le plus apporté, c’était de la tristesse… Je lève les yeux vers le ciel et je me souviens de tous mes amis qui sont partis et qui ne reviendront pas. Un garçon de 22 ans avec tant de tombes qui lui sont associées… Je prends conscience à quel point la situation en Israël est stupide, comment nous sanctifions des choses qui n’ont pas de valeur… J’ai lentement compris le lavage de cerveau souterrain que subit chaque garçon et jeune homme en Israël. Il n’est pas étonnant que notre population soit si à droite, en désaccord et habituée au sang… Je ne doute pas que je devrais vivre toute ma vie avec les choses terribles que j’ai faites là-bas, dans les Territoires occupés, dans des endroits qui n’étaient pas les nôtres. J’ai participé pleinement et activement à l’oppression d’une population, une population pauvre et faible qui souffre quotidiennement depuis de nombreuses années et qui vit sans espoir. Et à qui la faute ? Le peuple juif, qui a tant souffert, qui a tant rêvé de liberté et d’indépendance, de son propre pays, pendant tant d’années. Regardez et voyez, mes frères juifs, ce qu’est devenu ce peuple. Nous sommes devenus un peuple occupant et oppresseur, pour qui la miséricorde et la compassion sont devenus des concepts étrangers, tout ça à cause d’un satané bout de terre qui, au bout du compte, ne pourra sans doute pas nous appartenir, même à longue échéance. Nous devrions savoir mieux que quiconque qu’au final, il n’y a pas d’émotion ou de désir plus fort que l’envie de liberté, cette émotion à laquelle le peuple palestinien aspire et dont il a tant besoin. »
Nir Avichai Cohen
Poster un Commentaire