
Iran : ce que l’on sait de l’explosion dans un port, qui a fait au moins quarante morts et plus de mille blessés
Les causes de la déflagration qui s’est produite, samedi, dans le port de Chahid Rajaï restent inconnues. Dimanche après-midi, les pompiers luttaient contre l’incendie, qui était « sous contrôle » mais toujours pas éteint.
L’explosion dans le port de Chahid Rajaï, dans le sud de l’Iran, samedi 26 avril, dont la cause reste inconnue, a fait au moins quarante morts et plus d’un millier de blessés, selon un nouveau bilan revu à la hausse, dimanche, par la télévision d’Etat.
« Pour l’heure, quarante personnes ont perdu la vie des suites de blessures causées par l’explosion », a annoncé à la télévision Mohammad Ashouri, responsable de la province du Hormozgan (Sud), où se trouve le port Chahid Rajaï, près de la ville côtière de Bandar-e-Abbas.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné dimanche une « enquête approfondie » sur les causes de l’explosion, « afin de découvrir toute négligence ou intention » de la déclencher.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, qui avait lui aussi ordonné l’ouverture d’une enquête, est arrivé dimanche dans l’après-midi dans le port, toujours en proie au feu au lendemain de l’explosion. Il a exprimé sa « gratitude » aux « pompiers et secouristes, ainsi qu’aux membres du corps des gardiens de la révolution et de l’armée qui sont venus prêter main-forte » sur les lieux du drame.
Ce port stratégique, le plus grand port commercial d’Iran, est proche de la grande ville côtière de Bandar-e Abbas, sur le détroit d’Ormuz, par où passe un cinquième de la production mondiale de pétrole, à un millier de kilomètres au sud de Téhéran.
Des blessés transportés à Téhéran
Plus tôt dans l’après-midi, le directeur du Croissant-Rouge iranien, Pir Hossein Koulivand, avait déclaré que « vingt personnes se trouv[ai]ent en soins intensifs », et ajouté que des blessés avaient été transportés par avion pour être soignés à Téhéran. Dans son dernier bilan, le Croissant-Rouge recense plus d’un millier de blessés.
Le sinistre est probablement dû à un incendie dans une zone de stockage de matières dangereuses et chimiques, selon un communiqué des douanes du port. « Seule une zone du port (…) a été touchée par un incendie, et les opérations de chargement et de déchargement de marchandises se poursuivent normalement dans plusieurs autres zones », a déclaré la ministre du développement urbain, Farzaneh Sadegh, selon des médias officiels. Les nombreux entrepôts du port sont répartis sur une superficie de 2 400 hectares.
Le ministère de la défense a affirmé qu’« il n’y avait et il n’y a à l’heure actuelle aucune cargaison (…) pour le carburant militaire ou pour un usage militaire dans la zone de l’incendie ».
Des hélicoptères et des avions mobilisés
« L’incendie est sous contrôle mais n’est toujours pas éteint », a annoncé dimanche un correspondant de la télévision d’Etat présent sur les lieux, une épaisse fumée noire visible derrière lui. Des avions et des hélicoptères sont mobilisés pour lutter contre les flammes, selon des images de la télévision d’Etat. Au sol, les pompiers ont déployé d’immenses lances à incendie.
La Russie a ordonné l’envoi « de plusieurs avions transportant des spécialistes », pour aider à lutter contre le feu, selon l’ambassade russe en Iran.
Les autorités ont ordonné la fermeture dimanche − jour ouvré en Iran −des bureaux et établissements scolaires à Bandar-e Abbas, ville d’environ 650 000 habitants, alors que la fumée continue à se propager dans les environs. Le ministère de la santé a appelé les habitants à rester chez eux « jusqu’à nouvel ordre ». Un appel aux dons de sang a été lancé pour les blessés.
Les autorités ont décrété un jour de deuil national lundi, et trois jours à partir de dimanche dans la province du Hormozgan, dont Bandar-e Abbas est le chef-lieu. La ville abrite la principale base de la marine iranienne.
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