
Le 30 mars dernier, Yanis, 17 ans, s’est donné la mort, trois jours avant son 18e anniversaire. Dans une lettre enregistrée sur son téléphone, il confie être “dévasté et profondément blessé”. Il explique surtout vivre dans la peur de croiser l’homme qui l’a agressé sexuellement, récemment libéré et revenu vivre à seulement trois kilomètres de chez lui. Une peur qui l’a poussé à mettre fin à ses jours.
Condamné en octobre 2023 pour agression sexuelle sur mineur, l’agresseur de Yanis (qui avait déjà été condamné pour des faits similaires) avait bénéficié en février d’un aménagement de peine pour “bon comportement”. Ni la famille de Yanis, ni Yanis lui-même n’ont été informés de cette libération. Ils ont découvert, par hasard, que l’homme était de retour dans leur ville, à 3km seulement de chez Yanis.
Et comme si ce drame ne suffisait pas, Le Parisien vient apporter une nouvelle couche d’indignité.
Plutôt que de donner la parole aux proches de la victime, Le Parisien a choisi de rencontrer et d’interviewer le violeur de Yanis. Celui dont la libération a précipité un adolescent vers la mort.
Cette interview est une insulte. Une insulte à la douleur de Yanis. Une insulte à sa mémoire. Une insulte à toutes les victimes d’agressions sexuelles qui doivent, chaque jour, se battre pour être écoutées, crues, protégées. Offrir une tribune à un agresseur sexuel quelques jours seulement après le suicide de sa victime, c’est une décision éditoriale qui dépasse l’indécence.



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