
Dans un article retentissant du Financial Times de ce jour, Gideon Rachman, une des grandes plumes du journal, compare carrément Donald Trump à un Capo de la mafia en lutte d’influence avec les Capi de gangs rivaux (Poutine et Xi).
Voici la traduction de la conclusion de Rachman:
On peut appeler cela de la geopolitique écrit-il, « mais cela ressemble aussi à un accord entre familles mafieuses qui se donnent carte blanche sur leur propre territoire. Le parrain local est alors libre de bousculer les petits acteurs du voisinage – comme Taïwan, l’Ukraine ou le Canada – sans que leurs rivaux s’en mêlent – ce serait une impolitesse.
« Cette approche peut fonctionner au cinéma. Mais en politique internationale, elle mène à la guerre, à l’absence de lois et à la misère.
« Trump a aujourd’hui 78 ans et ne peut abandonner les mœurs et les méthodes qu’il a apprises au début de sa carrière. Son mentor, Roy Cohn, était également avocat pour les familles criminelles Gambino et Genovese. Il lui a appris à ne jamais faiblir et à ne jamais reculer.
« Confronté à la chute des marchés mondiaux, Trump fait donc le bravache. Mais il est clairement complètement dépassé. Dans les films, on sait comment ça se termine. Nous allons bientôt découvrir ce qui se passe dans la vraie vie. »
On ne peut mieux dire. Oui, Trump est complètement dépassé. Son ideologie de chef mafieux lui fait voir la concurrence interimperialiste comme une lutte de gangs qui s’affrontent pour le droit de racketer un quartier. La valeur, pour lui, ne peut être que pillée par l’un ou par l’autre. Sa production lui echappe. Son accumulation par le biais des chaînes de valeur également. Il voit l’économie mondiale comme un jeu d’import-export à somme nulle. Du coup, il croit vraiment que le déficit commercial des USA avec le reste du monde signifie que le reste du monde « pille, vole, viole et égorge les USA » depuis des decennies. Et qu’il est temps que ça change. Et que c’est lui, Trump, qui va faire enfin payer le monde entier (sauf la Russie!) pour make America great again. A coups de droits de douane… pour commencer.
Incroyable mais vrai: la plus grande puissance capitaliste du monde a pour président un escroc, un parasite qui comprend l’argent (ça oui!!!)… mais pas le capitalisme. Cela pourrait etre drole, si des dizaines de millions de gens, et bientôt des centaines de millions, n’étaient pas déjà en train de payer les conséquences de ses imbecilites. Ce n’est pas drole du tout si on veut bien se rappeler notamment de ce precedent historique: Hitler non plus ne comprenait rien au capitalisme. Le grand capital allemand l’avait mis au pouvoir pour qu’il le debarrasse des syndicats. Les patrons imaginient pouvoir se défaire de lui ensuite, s’il ne servait plus leurs intérêts. Helas, comme dit Gideon Rachman, « dans la vraie vie, ça s’est passe autrement »….
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