Ukraine : pas une guerre par procuration. Par Dan La Botz et et Stephen R Shalom.

Par aplutsoc le 10 avril 2025

Une discussion sur l’article du New York Times , « Le partenariat : l’histoire secrète de la guerre en Ukraine » (The Partnership: The Secret History of the War in Ukraine.” ).

Le peuple ukrainien lutte actuellement contre l’invasion brutale de la Russie et l’occupation d’environ vingt pour cent de son territoire. La guerre demeure ce qu’elle est depuis le début : une guerre d’autodéfense nationale et d’autodétermination contre l’impérialisme russe, Vladimir Poutine tentant de réduire l’Ukraine à son ancien statut colonial, sous les empires tsariste et soviétique. Depuis le début de la guerre, l’Ukraine, comme toute nation en situation de ce genre, a le droit de se procurer des armes où qu’elle puisse en trouver, malgré le fait que la fourniture d’armes et de renseignements par les États-Unis puisse influencer et constituer un moyen de pression sur l’Ukraine. Et le droit à l’autodéfense demeure, malgré la contestation simultanée par le peuple ukrainien des politiques néolibérales du gouvernement Zelensky.

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Grâce à une analyse d’Adam Entous dans le New York Times , « Le partenariat : l’histoire secrète de la guerre en Ukraine », publiée le 29 mars, nous disposons de nouvelles informations sur l’ampleur de l’aide militaire américaine. La presse russe et les médias pro-Poutine se sont réjouis de cet article, affirmant qu’il invalidait d’une certaine manière le caractère d’autodéfense de la guerre menée par l’Ukraine.

Mais si l’article relate avec une précision remarquable l’histoire des relations militaires américano-ukrainiennes durant les années Biden, il ne fournit aucune preuve d’un contrôle politique américain sur la guerre, et encore moins d’une pression exercée par Washington sur l’Ukraine pour qu’elle poursuive le combat alors que Kiev préférait jeter l’éponge. L’article relate les désaccords et tensions persistants entre généraux américains et ukrainiens, ainsi qu’entre dirigeants politiques et militaires ukrainiens. La plupart de ces tensions découlent du désir légitime et compréhensible de l’Ukraine de chasser l’envahisseur russe de son territoire et, surtout, de libérer les Ukrainiens des territoires occupés de l’oppression qu’ils subissent, d’une part, et de l’inquiétude des États-Unis face aux dangers d’une guerre plus vaste, voire nucléaire, d’autre part.

Au cœur de l’article se trouve une longue analyse de la tentative de contre-offensive ukrainienne de 2023, qui s’est soldée par un « échec cuisant ». Entous montre que Zelensky a choisi de suivre les conseils de son commandant des forces terrestres et de déployer des forces pour défendre Bakhmut, sans succès, plutôt que de concentrer ses forces pour une avancée vers le sud, comme le lui avaient demandé son propre commandant suprême et les Américains, sabordant ainsi la contre-offensive.

Les tensions et les divisions s’ensuivirent parmi les Ukrainiens. À aucun moment, à la lecture de cet article, on n’a le sentiment que les Américains leur dictaient leur volonté. Et c’est là, bien sûr, le point essentiel.

Au début de l’article, Entous écrit : « D’une certaine manière, l’Ukraine était, dans un cadre plus large, une revanche dans une longue histoire de guerres par procuration entre les États-Unis et la Russie – le Vietnam dans les années 1960, l’Afghanistan dans les années 1980, la Syrie trois décennies plus tard. » Mais son article ne confirme pas cette affirmation.

Qu’est-ce qu’une guerre par procuration ? Une guerre dans laquelle les parties belligérantes ne sont pas celles qui mènent la danse. Ainsi, l’Union soviétique et la Chine ont fourni des armes au Nord-Vietnam – comme elles auraient dû le faire –, mais la décision de résister à l’agression américaine a été prise à Hanoï et parmi les Sud-Vietnamiens, et non à Moscou ou à Pékin. De même, les Ukrainiens se battent non pas parce qu’une puissance étrangère les y a contraints, mais parce qu’ils tiennent à leur survie nationale. Durant les années Biden, les États-Unis ont soutenu l’Ukraine pour leurs propres raisons : affaiblir et empêcher l’expansion de la Russie, et renforcer leurs relations avec leurs alliés de l’OTAN, l’Union européenne et son économie. Washington et ses généraux se sont montrés incapables de contraindre les Ukrainiens à faire ce qu’ils pensaient être le mieux stratégiquement pour les objectifs américains et n’ont jamais réussi à prendre le contrôle politique de la guerre.

Aujourd’hui, la situation est bien différente. Le président Donald Trump tente précisément de prendre le contrôle, imposant une solution qui consiste essentiellement à partager le butin de l’Ukraine entre les États-Unis et la Russie. Washington obtiendrait des droits miniers, comme ceux que les grandes puissances ont souvent exigés de leurs colonies, et la Russie obtiendrait de vastes portions du territoire ukrainien, y compris sa population et ses ressources. Poutine priverait également l’Ukraine de son autonomie, la privant du droit d’adhérer à l’OTAN ou à l’Union européenne. C’est le soutien de Trump à la position de Poutine qui constitue le fondement d’un partenariat américano-russe plus large, menaçant d’autres nations européennes. La lutte de l’Ukraine pour sa souveraineté est donc plus importante que jamais.

Mais aussi importante que soit la lutte de l’Ukraine pour la sécurité à long terme des autres pays européens, ces derniers ne pourraient inciter Kiev à persévérer si les Ukrainiens eux-mêmes ne voyaient pas l’intérêt de résister à l’asservissement russe. Malheureusement, compte tenu du déséquilibre militaire entre la Russie et l’Ukraine, celle-ci ne peut poursuivre sa guerre d’autodéfense si d’autres nations ne lui fournissent pas d’armes. Nous devons nous organiser pour insister sur le maintien de l’approvisionnement en armes jusqu’à ce que l’Ukraine parvienne à la paix juste que la majorité du peuple ukrainien désire si désespérément.

Source : https://newpol.org/ukraine-not-a-proxy-war/

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1 Comment

  1. GA. un discpurt soit disant pro ukrainien, maiq qui met pas le masque, avec ses attaque contre le president ukrainien : comme dit a juste tite in autre aeticle : « Cela porte une signature : Guépéou, FSB. C’est là leur langue, c’est là leur marque, et ce n’est pas du passé, c’est au cœur du fascisme contemporain, celui de l’Axe Trump-Poutine qui, comme l’a bien expliqué J.D. Vance, entend effacer les effets de 1989 et de 1991 en rendant sa domination à l’empire russe … Le Fils de Lul.

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