Le 8 mai 1945 prenait fin la seconde guerre mondiale en Europe – en Asie, elle ne prendra fin qu’en septembre. C’était en fait déjà fini : Hitler s’était suicidé et les partisans italiens avait occis Mussolini quelques jours auparavant.
La libération envers le nazisme et le fascisme s’était déjà produite, avec la participation populaire, dans toute l’Europe occidentale.
En Grèce, la libération avait déjà pris fin, réprimée par les officiers royalistes et fascistes soutenus par l’armée britannique et écrasant les partisans d’Aris Velouchiotis trahis par l’appareil stalinien.
En Europe centrale et orientale, la défaite des nazis avait été, pour la masse de la population, occultée par le déferlement de l’armée dite rouge, pillant, violant en masse, et déplaçant les populations allemandes et hongroises, ainsi que les Polonais orientaux réinstallés à la place des Allemands. La majorité des Juifs avaient été tués par les Nazis, et une grande partie des Tsiganes. Les Juifs tentant de revenir en Pologne s’y heurtaient à l’antisémiltisme.
10 millions d’Allemands fuyaient vers l’ouest la terreur et les viols de masse, et les déplacements de populations engagés alors allaient se poursuivre en 1947 avec la partition indo-pakistanaise et la Nakba en Palestine.
L’ouverture des camps libérait les survivants des camps de concentration et constatait l’horreur, sans survivants, des camps d’extermination, dont la spécificité fut immédiatement occultée par le discours stalinien à l’Est et par les médias côté occidental parlant indistinctement des « déportés ». Les grands camps d’extermination d’Auschwitz, Treblinka, Sobibor, Maidanek, Belzek, Chelmno, furent, non pas « libérés » comme cela fut écrit, mais découverts, par les soldats de l’armée dite rouge, alors composée d’une moitié de Russes et d’une moitié de mobilisés des autres nationalités englobées dans l’URSS, principalement les Ukrainiens, dont le tribut à la guerre contre la Wehrmacht fut proportionnellement le plus lourd. Les déportations de « peuples punis » – Tatars de Crimée, Tchétchènes … les Allemands de la Volga, qui n’avaient strictement aucun rapport avec le nazisme, ayant été, eux, déportés et liquidés dès 1941 – battaient leur plein.
La célèbre photographie du drapeau de l’URSS hissé sur le Reichstag symbolise souvent ce qui est présenté comme la victoire finale sur le monstre nazi. Cette photographie n’est pas celle de la prise du bâtiment mais une pose organisée quelques jours après. Elle a été retouchée pour enlever les montres des soldats, produits du pillage. Le photographe, Eugenie Khaldeï, juif du Donbass, sera victime des campagnes antisémites staliniennes quelques années plus tard, et perdra à nouveau son emploi, pour les mêmes raisons, sous Brejnev en 1972. Le soldat qui hisse le drapeau, Meliton Kantara, géorgien, est mort en 1993 réfugié à Moscou suite aux affrontements dans son Abkhazie natale ; la maison familiale sera détruite par l’armée russe lors de l’attaque de la Géorgie en 2008. Sur les deux autres soldats, l’un était russe, l’autre ukrainien.

A Moscou, le défilé du 9 mai va se tenir dans un climat de fièvre obsidionale portant le nom d’une fausse « trêve », et de réécriture étatique de l’histoire sous le nom de « grande guerre patriotique », avec le soutien appuyé de Xi Jinping, et, parmi les rares chefs d’Etat élus démocratiquement participant à cette imposture, celui de Lula au nom du Brésil.
Le 8 mai 1945, commençait réellement la guerre d’Algérie, les secousses de la guerre ressenties par les masses algériennes les conduisant à vouloir se libérer de la France une fois la France libérée des nazis. Les soulèvements de Sétif et de Guelma allaient être sauvagement réprimés par les colons déchainés, le nombre de morts reste mal évalué mais il est de quatre chiffres.
Ce 8 mai 2025, le projet de faire périr ou partir par la faim, les bombes, le désespoir et les maladies, la population de Gaza, un projet génocidaire, et celui de déporter des dizaines de milliers d’enfants ukrainiens des zones occupées pour les russifier, donnent le ton de ce qui menace l’humanité si elle reste prisonnière des rapports sociaux existants.
Notre 8 mai, en l’honneur et la mémoire de tous les antifascistes, juifs, tsiganes, algériens, grecs, ukrainiens, russes, polonais, femmes violées, villages pillés, maquisards, comités populaires de libération, jeunes se tournant vers l’avenir, notre 8 mai est celui du combat contre l’Axe néofasciste Trump/Poutine, avec le peuple ukrainien qui combat les armes à la main, avec le peuple palestinien qui résiste avec ses pieds, pour assurer paix, pain, liberté et avenir en abolissant le capitalisme.
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